LA DIRECTION DIVINE : Méfiez-vous des circonstances

 

          Nous publions ci-dessous la suite de l’étude présentée par le pasteur W.H. BEUTTLER, en mai 1959, lors de la Convention nationale des Assemblées de Dieu de France.

          Ce texte provient de la traduction orale. Nous avons cru bon de le garder tel quel, afin d’en conserver toute la valeur spirituelle.

 

LA DIRECTION DIVINE

(14° partie)

 

Méfiez-vous des circonstances, favorables ou défavorables

 

          Il y a quelques conditions à remplir si nous voulons avoir la paix de Dieu dans nos cœurs. Tous les croyants ont la paix avec Dieu, autrement, ils ne seraient pas des croyants, mais tous n’ont pas la paix venant de Dieu car, bien qu’ils soient chrétiens, ils ne marchent pas dans l’Esprit ; ils marchent encore selon la chair.

 

          Voici quelques conditions pour avoir la paix. Voyons le Psaume 119, verset 165 : « Grande paix en ceux qui aiment ta loi, et rien ne les offensera. » Alors, si nous désirons la paix de Dieu dans nos cœurs, il est nécessaire que nous aimions la parle de Dieu, la loi de Dieu ; et si nous l’aimons réellement, nous devons lui obéir. Cela nous conduira vers Esaïe, chapitre 48, verset 22 ; nous lirons là un passage qui concerne la paix de Dieu.

 

          « Il n’y a point de paix pour les méchants », dit le Seigneur ; autrement dit, si nous aimons la paix de Dieu, il faut que nous fassions ce qui est juste. Il y a certains chrétiens qui ne sont pas justes ; ils font le mal envers leurs semblables ; or, si nous ne sommes pas des justes, nous ne pouvons pas nous attendre à recevoir la paix de Dieu.

 

          Dans le même chapitre, nous avons le verset 18 qui concerne aussi ce sujet.

          Ici, on nous ordonne d’obéir aux commandements de Dieu, en remplissant cette condition, nous pouvons nous attendre à recevoir et à jouir de la paix de Dieu.

          Nous avons donc trois conditions :

 

                    - l’amour de la loi de Dieu

                    - une conduite juste

                    - l’obéissance envers Dieu

 

          Car ceux qui n’obéissent pas ne peuvent s’attendre à jouir de la paix, mais lorsque nous marchons avec Dieu, nous pouvons jouir alors d’une paix constante - indépendamment des circonstances - qui nous conduira dans de nombreux cas, et cette paix est une part d’activité au travers de la direction de Dieu.

 

          J’aimerais vous dire quelques faits concernant la providence divine. Parfois, Dieu nous conduit par sa providence, pour en trouver un exemple, nous lirons dans le 1er livre de Samuel, chapitre 9, versets 1 à 17.

          Nous avons là une direction providentielle de Dieu, très remarquable. Par « providence de Dieu », nous voulons dire : la capacité de Dieu de se servir des circonstances les plus diverses pour nous diriger selon sa volonté.

          Ici, Saül est appelé à devenir le roi d’Israël. Il n’en a aucune idée. Les ânesses ont été perdues, et le père de Saül lui a demandé d’aller les chercher. Dieu, dans sa providence, a voulu que les ânesses soient perdues, et que le père de Saül l’envoie les chercher afin qu’il puisse entrer en contact avec le prophète Samuel. Vous avez vu comme Dieu a agi d’une façon remarquable à cet égard, afin de le mener vers le prophète. Il s’agit là d’une direction donnée au travers des circonstances, ce qui est la même chose qu’une direction providentielle. C’est la puissance de Dieu agissant d’une façon active.

          J’aimerais vous dire ceci, concernant la direction divine. Il y a trois formes de direction, qui sont les plus importantes ; il y en a beaucoup d’autres, mais je parlerai de celles-ci :

                    - La parole de Dieu

                    - L’Esprit de Dieu

                    - La providence divine

(ou ce que nous pourrions appeler : les circonstances)

          Il faut que nous fassions très attention quand cela concerne une direction au travers des circonstances, car parfois, celles-ci sont mal interprétées. Je n’agis pas beaucoup au travers des circonstances, au fait, je ne me laisse pas conduire uniquement par elles. Si Dieu me conduit, je veux aussi posséder dans mon cœur la paix de Dieu, en confirmation, autrement, cela ne serait pas assez sûr.

 

          Nous avons une jeune fille, dans notre école biblique. Elle était devenue amoureuse d’un des étudiants, mais elle ne savait pas s’il s’intéressait à elle. Elle a voulu mettre le Seigneur à l’épreuve, elle voulait être conduite par les circonstances. Un jour, elle est venue me trouver. Elle était toute souriante. Elle me dit : « Vous savez, M. Beuttler, il est pour moi ! » Je lui ai demandé : « Mais, qui vous fait penser cela ? » - « J’ai mis le Seigneur à l’épreuve, me dit-elle, voici ce que je lui ai dit : Seigneur, je vais maintenant descendre à la salle à manger pour dîner et si tu me réserves ce jeune homme, fais qu’il me sourie ! » Elle faisait déjà des projets pour le mariage ! L’amour est aveugle, et il est muet ! Établir une telle direction sur le sourire de quelqu’un !...A combien de personnes croyez-vous que je sois obligé de sourire, moi ? Supposons que tout le monde en tire une conclusion ne serait-ce pas bien embarrassant ?

          Je lui ai dit : « Oh ! pauvre fille ! Cela ne veut pas du tout dire qu’il s’intéresse à vous ; il a eu peut-être tout simplement pitié de vous ! »

          Vous savez, il est facile de prendre n’importe quelle circonstance et de l’interpréter de façon à ce que cela réponde à nos désirs. Dieu se sert des circonstances, mais je n’aimerais pas me laisser conduire uniquement par elles.

          Nous allons lire dans le livre du prophète Jonas, au chapitre 1 et au verset 3 :

          Jonas fuyait loin de la face de l’Éternel ; il était hors de la volonté de Dieu en cela. Lorsqu’il est descendu vers le port de Japho, il y avait là un bateau tout prêt à partir et Jonas avait l’argent pour payer son voyage. Si Jonas avait été comme certains Pentecôtistes, il aurait crié : « Alléluia ! Je suis bien dans la volonté de Dieu : je suis descendu au port, il y avait là un bateau qui allait prendre la mer, et le Seigneur a même pourvu au prix du voyage. Ainsi, j’ai pu payer et partir. Oh ! Je dois être vraiment dans la volonté du Seigneur ! »

          Mais, bientôt, il a découvert qu’il en était tout autre ; lorsque la tempête s’est levée, qu’il a cru que le bateau allait faire naufrage et que les hommes du navire avaient peur, ils ont alors tiré au sort : Qui est responsable de cette tempête ? Jonas fut désigné comme étant le coupable et on le jeta à la mer, puis voilà le poisson qui l’avale…S’il a pensé un moment qu’il était dans la volonté de Dieu il a certainement bien vite changé d’idée, bien qu’il avait l’argent du voyage, et bien que le bateau soit prêt à partir…Au début, les circonstances ont pu paraître favorables, cependant cet homme n’était pas dans la volonté de Dieu.

          Mes amis, des circonstances favorables ne sont nullement en elles-mêmes une garantie que nous sommes dans la volonté du Seigneur, et elles ne peuvent nous indiquer la voie que nous devons prendre.

 

          Maintenant, voyons le revers de la médaille :

          Nous lirons dans l’Évangile de Marc, chapitre 4, les versets 35 à 38 :

          Voilà la circonstance opposée à celle que nous venons de voir. Jésus vient de dire à ses disciples : « Allons sur l’autre bord du lac », et ses disciples ont obéi. Remarquons quelque chose : Jonas a subi une tempête parce qu’il était hors de la volonté de Dieu ; les disciples ont eu une tempête parce qu’ils étaient dans la volonté divine. Comprenez-vous cela ? Ainsi, des circonstances non favorables ne prouvent pas que nous sommes hors de la volonté de Dieu ; de même, des circonstances favorables ne garantissent nullement que nous sommes dans sa volonté. Il faut beaucoup plus que des circonstances…

          Les disciples étaient dans le centre du plan de Dieu, au milieu de la tempête. Mais, le savaient-ils ? Il y avait pour eux la parole du Seigneur, les paroles de Jésus ; ils étaient dans la volonté de Dieu, et pourtant, ils avaient bien peur !

          Voici quelque chose qui m’a beaucoup aidé ; comme je vous l’ai dit, nous ne devons pas nous laisser conduire uniquement par des circonstances. Lorsque je voyage pour le Seigneur, je puis me trouver dans des situations si difficiles que si j’étais conduit seulement par les circonstances, je ferais parfois demi-tour et je rentrerais chez moi. Mais j’ai, au plus profond de mon âme, quelque chose qui me fait savoir que je suis dans la volonté de Dieu, même si les choses ne semblent pas justes.

 

(à suivre)

W.H. BEUTTLER

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