POUR BIEN COMMENCER

 

POUR BIEN COMMENCER

 

          Lorsque Dieu nous a fait comprendre qu'il compte sur nous pour lui amener telle ou telle âme, la première question qui se pose est celle-ci : " Comment faire pour m'approcher de cette âme ? » Lorsqu'une personne est restée pour une seconde réunion, après une réunion d'évangélisation, de prière, ou tout autre service religieux, il est comparativement facile de l'aborder. Vous pouvez, dans ce cas, lui demander si elle est chrétienne, ou si elle n'aimerait pas le devenir, ou pourquoi elle ne l'est pas. Une simple question directe de ce genre amènera inévitablement un entretien qui pourra être décisif. Mais si c'est en dehors du cercle religieux que vous avez rencontré telle ou telle personne à laquelle vous vous intéressez, sans la connaître, il n'est pas si facile de l'aborder sur le terrain du salut. Cependant, la chose n'est peut-être pas si difficile que vous le pensez. Vous pouvez entrer en conversation sur un sujet général, ou sur l'actualité du jour, de manière à amener le grand sujet. Pour illustrer cette pensée, voyez l'exemple de Jésus parlant à la Samaritaine; cet entretien est rapporté dans Jean 4.1-42.

 

          En parlant avec des étrangers, il est souvent indiqué d'aborder le sujet franchement et de leur demander s'ils sont chrétiens, ou s'ils sont sauvés. En le faisant avec sérieux et politesse, les plus indifférents seront amenés à réfléchir et même, dans bien des cas, à se convertir. Il est remarquable de constater combien souvent ce travail, fait dans une entière dépendance de Dieu et sous sa direction, trouve un terrain tout préparé et des coeurs ouverts.

          L'auteur de ces lignes rencontra un jour, dans une des rues les plus populeuses de Chicago, un homme auquel, en passant, il se sentit poussé à parler du Sauveur. Je m'arrêtai un instant pour demander au Seigneur si ce mouvement me venait de lui, puis je rebroussai chemin et suivis cet homme. Je le rattrapai au milieu de la rue et, lui posant la main sur l'épaule, je lui dis :

          " Mon ami, êtes-vous chrétien ? "

          Il tressauta et répondit :

          " Quelle étrange question ! "

          Je répliquai :

          " Je le sais, et je ne la fais pas à tout le monde, mais Dieu m'a mis au coeur de vous la poser. »

          Il me raconta alors qu'il avait un de ses cousins qui était pasteur et qui lui avait fait le même appel ; il ajouta qu'il étudiait à Amherst, mais qu'il s'était ruiné, corps et âme, par la boisson ! Au bout de quelques moments d'entretien, nous nous séparâmes, mais peu après cette âme accepta Christ pour son Sauveur.

 

          Parfois, il vaut mieux, au contraire, gagner d'abord la confiance de la personne avant d'aborder le sujet. Vous pouvez par exemple choisir l'âme que vous désirez gagner et faire vos plans d'attaque. Après avoir fait connaissance, entourez-la d'attentions, d'affection, prouvez-lui votre intérêt par des actes, et alors quand le terrain sera ainsi bien préparé, amenez la grande question sur le tapis. C'est ainsi qu'un vieil incrédule de Chicago fut gagné à Christ par une jeune femme qui le trouva seul et malade. Jour après jour elle alla le visiter et lui prodiguer ses soins et ses attentions. Puis, lorsque la maladie eut fait des progrès et qu'il tomba dans la consomption, elle commença à lui parler de l'amour du Sauveur et eut la joie de le voir accepter le salut.

 

          Un traité bien choisi (avec prière), et placé dans la main de celui que vous désirez aborder, sera souvent le meilleur moyen d'entrer en conversation. Un jour que j'étais en chemin de fer et que je priais, demandant à Dieu de se servir de moi pour lui amener une âme, une jeune fille (de pasteur), avec qui j'avais déjà parlé au sujet de son âme, entra dans mon compartiment avec une amie et s'assit en face de moi. Je pris dans ma provision de traités celui qui me sembla le mieux adapté à la circonstance et je le lui offris en la priant de le lire.

          Pendant qu'elle lisait, je priais. Lorsqu'elle eut fini, je me penchai vers elle, pour savoir ce qu'elle en pensait. Elle était très émue, et je lui demandai si elle ne voulait pas se décider à accepter Christ sans plus attendre. Je n'eus pas de peine à dissiper ses difficultés en répondant à ses objections, de sorte qu'en quittant le train elle avait accepté Christ, et elle me remercia chaleureusement de ce que j'avais fait pour elle.

 

          Souvent aussi vous rencontrerez des personnes dont la figure trahit le mécontentement ou la tristesse ; dans ce cas, il est facile de demander à ces âmes si elles sont heureuses, et quand la réponse est négative, vous pouvez leur dire que vous connaissez quelqu'un qui peut les rendre heureuses, pourvu qu'elles l'acceptent comme Sauveur. C'est en forgeant qu'on devient forgeron et petit à petit on devient habile à entrer en conversation.

          Le grand sujet une fois abordé, il faut arriver à savoir à quoi en est cette âme, afin de pouvoir traiter son cas avec toute la sagesse désirable. Dans les chapitres suivants, nous énumérerons tous les différents états d'âme que l'on peut rencontrer, mais le point capital est de savoir discerner à quelle catégorie tel ou tel individu appartient.

          Comment y arriver ? Tout d'abord, en lui posant des questions ; par exemple : « Etes-vous chrétien ? » ou bien : « Etes-vous sauvé ? « ou encore : « Avez-vous l'assurance du pardon ? ", «Avez-vous la vie éternelle ? », « Confessez-vous Christ ouvertement devant les hommes ? », « Etes-vous un ami de Jésus ? ",« Etes-vous né de nouveau ? ».

          Il est évident que les réponses ne seront pas toujours vraies, soit par ignorance, soit par le désir de vous tromper. Malgré cela, vous serez à même de juger, plus ou moins, du réel état d'âme de ces personnes.

          Observez ensuite leur expression. Le visage dit souvent la vérité alors que les paroles la cachent. Ceux qui étudient les physionomies de leurs interlocuteurs arrivent facilement à connaître l'état intérieur de leurs âmes, sans s'arrêter à leurs paroles. Si nous le lui demandons, le Saint-Esprit fera jaillir la lumière subitement dans notre esprit, et nous donnera même le texte le plus propre à éclairer ou à décider ces âmes. Une fois que nous sommes au clair sur l'état spirituel de notre patient, la première chose à faire est de le diriger, de l'amener aussi directement que possible à accepter Christ comme son Sauveur personnel, et comme son Maître. N'oublions jamais que notre but n'est pas d'amener les âmes à telle ou telle église ou faire quoi que ce soit d'autre, mais que nous devons les amener à Christ, à une acceptation simple et formelle de prendre pour Sauveur celui qui a porté leurs péchés en son corps sur la croix, Celui de qui et par qui elles peuvent recevoir le pardon immédiat et complet. Puis faisons-leur bien· comprendre qu'il s'agit de le prendre aussi pour Maître et de lui soumettre toutes leurs pensées, leurs sentiments, leurs intentions et leurs actions.

 

          Après avoir réussi à faire accepter Christ à une âme, le pas suivant sera de lui prouver par la Parole de Dieu qu'elle a reçu le pardon de ses péchés et la vie éternelle (Actes 10.43; 13.38 ; Jean3. 36; 5.24). Puis nous lui montrerons comment elle pourra le mieux utiliser cette vie nouvelle qu'elle a reçue.

          Nous traiterons de ce sujet plus loin. C'est fondé sur la Parole écrite que nous devons amener chaque âme à accepter Christ personnellement.

 

R.A. TORREY

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