NOURRITURE SOLIDE
« L’ange de l’Éternel vint une seconde fois, le toucha, et dit :
Lève-toi, mange, car le chemin est trop long pour toi. »
1 Rois 19.7
Élie est dans le désert. C’est là que, d’ordinaire, Dieu amène le meilleur de ses serviteurs à désespérer de lui-même, et à découvrir avec horreur l’abîme de sa faiblesse. C’est là aussi que toute âme sincère soupire après Dieu, désire les mets gras et succulents de la table du Très-Haut, et savoure la grandeur des compassions divines.
Tremblant devant les propos d’une reine laide comme l’iniquité, Élie s’assied sous le genêt du désespoir. Sans avenir. Sans désir. Sinon celui de mourir. Et les paupières de s’alourdir, gagnées par le sommeil de la tristesse et de la mort. Étrange prélude d’une nuit d’encre, au jardin de Gethsémané, quelques siècles plus tard, ou une poignée d’hommes ne put veiller et prier avec le Maître. A quelques pas d’eux, en avant, il suait des grumeaux de sang. Il était si proche ! Eux, étaient si loin de lui, à quelques pas en arrière, tout près de l’abandon et de la trahison.
Que mon lecteur sache que, du désert de son découragement jusqu’à la montagne de Dieu, le chemin est long. Dieu le sait, qui a tout prévu pour le renouveau des siens. Âme bien-aimée, il vous faut, en ce jour, un attouchement surnaturel. La nouvelle alliance vous a fait reconnaître le bras de l’Éternel, le Messie. Il peut vous toucher pour vous guérir, vous relever, vous sauver, vous donner la vie. Vous avez besoin d’entendre une parole céleste, vous invitant à changer de position. Un réveil dans la présence de votre Jéhova-Jiré est une chose exquise. Il veut donner à vos yeux la clarté, afin que vous ne vous endormiez pas du sommeil de la mort. Nourrissez votre âme des paroles de la foi, étanchez la soif de votre cœur dans la présence de Jésus. Mais ne vous recouchez pas, comme Élie, qui eut besoin d’une nouvelle visitation divine ! Ah, nos inconstances ! Levez-vous plutôt pour en finir avec la médiocrité horizontale ! Le miracle est là : marchez avec la force de Dieu, chaque jour qui vient !
Paul BALLIERE
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