CHRIST AU CENTRE DE L'ENSEIGNEMENT APOSTOLIQUE (suite)

 

CHRIST AU CENTRE DE L’ENSEIGNEMENT APOSTOLIQUE

(suite)

 

« Paul, serviteur de Jésus-Christ, appelé à être apôtre, mis à part

pour annoncer l’Évangile de Dieu...et qui concerne son Fils »

Romains 1.1-2

 

          Dans le précédent article, nous avons remarqué que le centre de l’Évangile, son essence, sa sève, son point de départ, sa destination, sa puissance, sa plénitude, c’est Christ. S’écarter de cette voie royale revient à prêcher « un autre évangile ».

          Explorons un peu plus l’Écriture pour approfondir cette pensée.

 

          Paul écrivait à la toute jeune église de Thessalonique : « Dieu ne nous a pas destinés à la colère, mais à l’acquisition du salut par notre Seigneur Jésus-Christ, qui est mort pour nous, afin que, soit que nous veillions, soit que nous dormions, nous vivions ensemble avec lui. » (1 Thessaloniciens 5.9)

          Les Thessaloniciens n’avaient pas été gagnés par une ambiance évangélique. Ils n’avaient pas embrassé un christianisme récréatif ou ludique. Ils n’avaient pas assisté à des pique-niques fraternels. Comment s’étaient-ils convertis à Dieu ? Comment avaient-ils été conduits à abandonner les idoles ? Comment étaient-ils devenus les serviteurs du Dieu vivant et vrai ? Comment l’espérance du retour en gloire de Jésus-Christ avait-elle été plantée dans leur cœur ? Comment ont-ils pu recevoir la parole et tenir bon, dans leur jeune foi, au milieu de beaucoup de tribulations ?

          La réponse à ces questions se trouve dans Actes 17. L’apôtre avait prêché Christ. Après être passés par Amphipolis et Apollonie, Paul et Silas arrivèrent à Thessalonique. Les Juifs y avaient une synagogue. « Paul y entra, selon sa coutume. Pendant trois sabbats, il discuta avec eux, d’après les Écritures, expliquant et établissant que le Christ devait souffrir et ressusciter des morts. Et Jésus que je vous annonce, disait-il, c’est lui qui est le Christ. » (v.2-4)

          Quels furent les fruits de cette prédication scripturaire, centrée sur Christ, et tout empreinte de sa personne et de son œuvre ? « Quelques-uns d’entre eux furent persuadés, et se joignirent à Paul et à Silas, ainsi qu’une grande multitude de Grecs, craignant Dieu, et beaucoup de femmes de qualité. » (v.4) Paul n’a pas eu recours à des courses de char « entre chrétiens », il n’a pas monté un théâtre de rue ni organisé des manifestations sportives – course, lutte, et autre pugilat – non, il a eu recours à la folie de la prédication. Dieu n’est pas un chef étoilé pour que nous organisions des banquets dans sa Maison. « N’avons-nous pas des maisons pour y manger et boire ? Ou méprisons-nous l’Église de Dieu ? » (1 Corinthiens 11.22) Notre Seigneur n’est pas un coach sportif, ni un metteur en scène, ni un DJ, mais un Dieu saint que le péché a offensé au point que son Fils dut mourir sur une croix pour l’expier. L’Éternel est en rupture avec ses créatures à cause de leurs souillures et de leurs abominations, et il attend que ses serviteurs exercent le ministère de la réconciliation. Il a confié à son Église la parole de la réconciliation. Les croyants n’ont pas pour vocation d’être les ambassadeurs des carouges d’un pays éloigné, mais les hérauts du festin de la repentance. Quelle ivresse gagne nos églises aujourd’hui ? Serions-nous devenus les adeptes de la religion du veau d’or ? N’est-il pas écrit que « le peuple s’assit pour manger et pour boire ; puis ils se levèrent pour se divertir » ? (Exode 32.6). Je crains que nous nous trompions d’Évangile. Nous nous égarons au point de suivre un autre Jésus. Nous chancelons, en proie aux bouffées enivrantes d’une fausse croissance, et nous recevons un autre esprit.

          Si les serviteurs de la maison du père avaient servi des carouges, jamais le fils prodigue ne serait revenu, à moins qu’il n’ait eu l’appétit et l’estomac d’un pourceau !

 

          Venons-en aux ultimes paroles de l’apôtre, adressées à Timothée, son collaborateur bien-aimé. N’êtes-vous pas surpris, en lisant ce qui ressemble à un testament spirituel, d’y découvrir le rappel des bases élémentaires de la foi ? Paul n’écrit-il pas à un serviteur de Dieu qui a fait déjà un bon bout de chemin dans la vie spirituelle, et dans le ministère ? « C’est une parole certaine et entièrement digne d’être reçue, que Jésus-Christ est venu dans le monde pour sauver les pécheurs, dont je suis le premier. » (1 Timothée 1.15) Christ a été la racine, le tronc, les branches, les fleurs, les fruits, le départ, l’arrivée, la force, la couleur, la musique de la vie de l’apôtre. Qui peut être lassé d’un tel évangile, d’une telle nourriture ? Certainement pas les païens, ils ne la connaissent pas. Beaucoup d’entre eux, desséchés par la soif de vrai bonheur, ont la langue attachée à leur palais, tandis que d’autres, qui attendent le pain qui les ferait vivre, voient passer outre une église au son des clairons et des musettes, pom-pom girls en tête.

          Christ était la raison de vivre de l’apôtre, c’est pourquoi il écrit encore : « N’aie donc point honte du témoignage à rendre à notre Seigneur, ni de moi son prisonnier. Mais souffre avec moi pour l’Évangile, par la puissance de Dieu. » (2 Timothée 1.8)

 

          Doit-il écrire à Tite ? Il rappellera à cet homme de Dieu le saint fondement du véritable évangile : « ...en attendant la bienheureuse espérance, et la manifestation de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur Jésus-Christ, qui s’est donné lui-même pour nous, afin de nous racheter de toute iniquité, et de se faire un peuple qui lui appartienne, purifié par lui et zélé pour les bonnes œuvres. » (Tite 2.13-14) En quelques mots, toutes les pierres de l’autel sont mises à la disposition des âmes pour les siècles à venir : Christ, son œuvre à la croix, la purification du péché, l’appartenance à Christ, c’est-à-dire la consécration – un mot qui a disparu de beaucoup de bouches pastorales aujourd’hui – la sanctification, la communion fraternelle et la vie chrétienne pratique.

 

          Je ne prendrai pas le temps de mentionner l’épître aux Hébreux. Enlevez Christ de l’épître, et vous passez directement de Philémon à Jacques. Quel hymne à Christ dans cette épître ! Voici Jésus, supérieur aux anges, supérieur à Moïse, supérieur à Josué, supérieur à Aaron, établissant une alliance nouvelle plus excellente que l’ancienne, s’offrant pour un sacrifice plus excellent que tous les sacrifices lévitiques, un Seigneur parfait, et pour l’éternité.

          Prêchons ce Jésus, et nous aurons des réunions de qualité !

 

          Christ est-il la caractéristique du seul enseignement paulinien ? Qu’en est-il de l’apôtre Pierre ? « ...sachant que ce n’est pas par des choses périssables, par de l’argent ou de l’or, que vous avez été rachetés de la vaine manière de vivre que vous aviez héritée de vos pères, mais par le sang précieux de Christ, comme d’un agneau sans défaut et sans tache, prédestiné avant la fondation du monde, et manifesté à la fin des temps, à cause de vous, qui par lui croyez en Dieu, lequel l’a ressuscité des morts et lui a donné la gloire, en sorte que votre foi et votre espérance reposent sur Dieu...Approchez-vous de lui, pierre vivante, rejetée par les hommes, mais choisie et précieuse devant Dieu...Lui qui a porté lui-même nos péchés en son corps sur le bois, afin que morts aux péchés nous vivions pour la justice ; lui par les meurtrissures duquel vous avez été guéris...Christ aussi a souffert une fois pour les péchés, lui juste pour des injustes, afin de nous amener à Dieu...Ainsi donc, Christ ayant souffert dans la chair, vous aussi armez-vous de la même pensée...Voici les exhortations que j’adresse aux anciens qui sont parmi vous, moi ancien comme eux, témoin des souffrances de Christ... » (1 Pierre 1.18-21 ; 2.4, 24 ; 3.18 ; 4.1 ; 5.1)

          Sans nul doute, Pierre sortait de la même école « d’architecture » que Paul. Lui aussi avait posé le solide fondement, selon la sagesse de Dieu.

          Christ, Christ encore, Christ toujours.

          Pourquoi Christ est-il si présent dans l’enseignement apostolique, et si absent de nos cantiques, de nos prédications, de nos réunions ?

 

          Quand Jean prêche...Écoutez-le ! « Notre communion est avec le Père et avec son Fils Jésus-Christ...Si nous marchons dans la lumière, comme il est lui-même dans la lumière, nous sommes mutuellement en communion, et le sang de Jésus son Fils nous purifie de tout péché...Si quelqu’un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ le juste. Il est lui-même une victime expiatoire pour nos péchés... » (1 Jean 1.3, 7 ; 2.1-2) Je vous invite à relire la première lettre de Jean ; elle est comme une branche courbée sous le poids des fruits qu’elle porte. Elle est remplie de la personne de Christ.

 

          Serviteurs de Dieu, vous avez été appelés à prêcher Christ. Rien ni personne d’autre.

          Toute prédication qui n’est pas fondée sur la personne et l’œuvre de Jésus est vaine.

          Toute prédication qui n’aboutit pas à Christ est inutile et impuissante.

          Toute prédication qui ne met pas les auditeurs dans une relation vivante avec Christ est inefficace.

 

Paul BALLIERE

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