QU'EST CE QUE LA POUTRE ?

 

QU’EST-CE QUE LA POUTRE ?

 

« Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère, et

n’aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil ?

Ou comment peux-tu dire à ton frère : Laisse-moi ôter une paille

de ton œil, toi qui as une poutre dans le tien ? »

Matthieu 7.3-4.

 

          Tout d'abord, Jésus nous explique qu'il n'est que trop facile d'enlever la paille, le petit grain de l’œil de notre frère (1), lorsqu'il y a dans le nôtre une poutre, c'est-à-dire un très gros morceau de bois. Si tel est le cas, nous ne saurions procéder à l'extraction de la paille chez l'autre, car notre propre vue est obscurcie ; ce serait donc de la pure hypocrisie.

          Nous savons tous ce que signifie cette paille dans l’œil de notre prochain : c'est une faute que nous croyons discerner en lui ; il se peut qu'il s'agisse d'un acte ou d'une attitude adopté à notre égard. Mais qu'est-ce que Jésus entendait par la poutre dans notre œil ? Et si elle n'était autre chose que notre réaction peu charitable à la paille de l'autre ? Sans doute, ce dernier a des torts, mais notre manière de réagir est aussi un tort. La paille de son œil a provoqué en nous un ressentiment, une critique, de l'amertume ou de la mauvaise volonté - autant de variantes de la faute initiale : le manque d'amour. Et cela, nous dit le Seigneur, est infiniment pire que le tort minime (peut-être inconscient) qui l'a provoqué. La différence est la même qu'entre un grain de sciure et une poutre. Chaque fois que nous montrons du doigt notre frère en disant: « C'est sa faute », trois autres doigts de notre main sont dirigés contre nous, en signe d'accusation. Que Dieu nous pardonne les très nombreuses fois où, dans notre hypocrisie, nous avons voulu reprendre notre frère, sans nous rendre compte de l'énormité de notre propre faute.

          Ne croyons pas, cependant, que la poutre soit nécessairement une réaction violente de notre part. Non, un début de ressentiment est une poutre, tout comme la première lueur d'une pensée mauvaise ou l'ombre d'une critique naissante. Ces éléments déforment notre vision et nous ne pouvons plus voir notre frère tel qu'il est, un bien-aimé de Dieu. Si donc nous lui parlons avec un tel obstacle dans notre cœur, cela ne fera que provoquer chez lui la même attitude dure, selon le principe humain qu'on nous « mesurera de la mesure avec laquelle nous aurons mesuré ».

 

Roy HESSION

www.batissezvotrevie.fr

 

(1) Le mot grec original signifie également une petite parcelle de sciure.