L'EGLISE PRODIGUE DANS UN MONDE PRODIGUE

 

L’ÉGLISE PRODIGUE DANS UN MONDE PRODIGUE

 

          Quand on embrasse la situation de l’Église aujourd’hui, on en arrive à se demander combien de temps encore un Dieu saint se retiendra d’exécuter sa menace de vomir cette chose laodicéenne de sa bouche. Car s’il est un point sur lequel tous les prédicateurs s’accordent, c’est pour reconnaître que nous nous trouvons à l’âge de l’Église de Laodicée.

          Alors que l’épée de Damoclès du rejet nous menace, nous, croyants, nous sommes paresseux, dépourvus d’amour, et négligents nous aimons le luxe. Même si notre Dieu miséricordieux pardonne nos péchés, purifie notre iniquité et a compassion de notre ignorance, notre cœur tiède reste une abomination à ses yeux. Nous devons être bouillants ou froids, enflammés ou gelés, dévorants ou rejetés. Dieu hait le manque de chaleur et le manque d’amour.

          Christ reçoit encore maintenant ses blessures « dans la maison de ceux qui l’aiment » (Zacharie 13.6). Le Saint Livre du Dieu vivant souffre davantage à l’heure actuelle aux mains de ses partisans qu’à celles de ses adversaires.

          Nous faisons preuve de laxisme dans l’utilisation des versets bibliques, de déséquilibre dans leur interprétation, et de paresse, presque d’impotence, pour nous approprier leur richesse incommensurable. Monsieur le prédicateur déploiera toute son éloquence dans ses sermons, avec une grande ferveur d’esprit, servant le Seigneur avec force et transpiration pour défendre l’inspiration de la Bible. Pourtant, ce même homme, après avoir repris son souffle, commencera, avec un parfait sang-froid, à rationaliser cette même Parole inspirée. Il prétendra que ses miracles sont périmées et il déclarera avec fermeté : « Ce texte n’est pas pour aujourd’hui. » Il en résulte que l’eau glacée de l’incrédulité du prédicateur vient doucher la foi bouillonnante du jeune croyant.

          Seule l’Église peut « limiter le Saint d’Israël » et aujourd’hui, elle s’y emploie avec un art consommé. S’il existe des degrés dans la mort, alors le plus terrible que je connaisse, c’est celui de prêcher sur le Saint-Esprit sans l’onction du Saint-Esprit.

          Dans la prière, nous nous permettons l’impardonnable arrogance de réclamer que l’Esprit béni vienne avec sa grâce, mais sans ses dons !

          A notre époque, le Saint-Esprit est limité et relégué dans un coin, même dans les milieux fondamentalistes. Nous disons que nous aspirons à l’accomplissement de Joël 2 et nous en avons besoin. Nous nous écrions : « Répands ton Esprit sur toute chair ! » et nous ajoutons cette recommandation intérieure : « Mais que nos jeunes filles ne prophétisent pas, et que nos jeunes gens n’aient pas de visions ! »

          « Oh mon Dieu ! Si par notre incrédulité entretenue, et notre crépuscule théologique, notre impuissance spirituelle, nous avons attristé ton Saint-Esprit, et si nous continuons à l’attrister, alors, dans ta miséricorde, vomis-nous de ta bouche ! Si tu ne peux rien faire avec nous et par nous, alors, s’il te plaît, Dieu, fais quelque chose sans nous ! Passe outre et prends un peuple qui ne te connaît pas encore ! Sauve-le, sanctifie-le et revêts-le du Saint-Esprit pour que son ministère manifeste des miracles ! Envoie-le « beau comme la lune, pur comme le soleil, mais terrible comme des troupes sous leurs bannières » (Cantique des cantiques 6.10) réveiller une église malade et bouleverser un monde plongé dans le péché ! »

 

Léonard RAVENHILL

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