L'ETUDE D'UNE PARABOLE FACILE

 

L’ÉTUDE D’UNE PARABOLE FACILE

 

Le bon Samaritain (Luc 10. 25-37)

 

          Selon les principes énoncés dans notre précédent article, cherchons le trait essentiel de cette parabole.

 

La vérité centrale

 

          Les circonstances dans lesquelles la parabole a été prononcée nous aident à la découvrir.

          Où se passe la scène (v. 25) ? Qui pose la question ? Pourquoi la pose-t-il ? (cf. Luc 20.20, 27 ; Matthieu 22.35). Comment formule-t-il sa question ? (analyser chaque mot). Que laisse supposer cette question ? (cet homme pense que Dieu n'a pas expliqué avec suffisamment de clarté ce qu'il faut faire puisque lui, docteur de la loi, ne l'a pas compris). Cet homme, devant les spectateurs, veut poser une question de controverse théologique pour éprouver Jésus. (cf. Luc 18.18 ; Matthieu 22. 34)

          La réponse de Jésus, v. 26. Pourquoi renvoie-t-il à l’Écriture ? (un docteur de la loi devrait connaître la réponse). Si cet homme avait été sincère, que lui aurait répondu Jésus ? (cf. Jean 6.28 ).

          Quelle question a directement motivé la parabole (v. 29) ? Quel sentiment inspirait le docteur de la loi ? ("il voulait se justifier" devant qui ? Devant Jésus ou la galerie ?)

 

          La parabole : Où se passe la scène ? (Gorges arides et resserrées, région sauvage et infestée de brigands). Quels en sont les personnages ?

          L'action : que font les bandits ? Pourquoi le sacrificateur "ayant vu cet homme, passa outre" ? Et le lévite ?

          Que savons-nous des Samaritains ? Que fait celui-ci ? Pourquoi ? (v.33)

 

L'application

 

          a) Par Jésus au docteur de la loi : v.36

          Répond-il à la question du docteur de la loi ? Pourquoi ne le fait-il pas ? Parce que la question était mal posée ; l'égoïsme demande : "Qui est mon prochain ?" Mais la parabole répond à la question: "Comment puis-je être un prochain pour les autres ? "Pour le scribe, le mot prochain a un sens passif : c'est celui qui bénéficie de ma charité, auquel je dois faire du bien. Pour Jésus, le mot a un sens actif : c'est celui qui exerce la charité. V.36 : "Lequel de ces trois s'est montré le prochain de celui qui était tombé..." La parabole répond à cette question :

          " Comment puis-je me montrer prochain ? "

          1) En m'approchant des hommes pour connaître leurs besoins, sans me demander s'ils ont droit ou non à notre amour.

          2) En ayant compassion d'eux (compatir = souffrir avec).

          3) En mettant à leur disposition ce que j'ai pour les secourir (huile, vin), en les suivant jusqu'à leur rétablissement (hôtellerie, deniers donnés à l'hôtelier), c'est-à-dire en payant de ma personne, de mon temps et de mes ressources. Et cela dans le désert : sans être vu, sans poser de questions, sans exiger de garanties, ni escompter de reconnaissance.

 

          b) A nous-mêmes

          1) Message de condamnation: nous nous reconnaissons bien plus dans le sacrificateur et le lévite que dans le Samaritain.

          2) Message d’exhortation : " Va et toi fais de même ".

 

          c ) Application symbolique

          Après avoir vu l'application première et essentielle de la parabole, nous pouvons nous demander s'il ne serait pas possible de prolonger les lignes et de discerner, en filigrane, derrière les personnages de la parabole, les principaux acteurs de l'histoire de l'humanité.

          L'homme, qui descend de Jérusalem, la ville sainte, vers Jéricho, la cité maudite (cf. Josué 6.26 ; 1 Rois 16.34), pourrait bien représenter Adam et, avec lui, l'homme en général, qui abandonne la présence de Dieu pour une vie loin de lui. Il tombe (Romains 5.12) au milieu des brigands (cf. Jean 8.44) qui le dépouillent (de son vêtement de gloire), le rouent de coups (souffrances, maladies, guerres...) et le laissent à demi-mort (spirituellement mort: Éphésiens 2.1 - voué à la mort physique : Romains 6.23 ).

          Ni le sacrificateur, ni le lévite (la religion, les rites, les bonnes œuvres…) n'ont relevé l'homme.

          « Mais (cf. le "mais" de Romains 3.21 et Éphésiens 2.4) un Samaritain (Esaïe 53.3; Jean 8.48) qui voyageait (Matthieu 8.20) est ému de compassion (Matthieu 9.36) ; il s'approche (Luc 10.9) et bande ses plaies (Esaïe 30.26) en y versant de l'huile et du vin (pour guérir ses blessures, Matthieu 8.17 ; on peut aussi y voir des symboles de la mort de Christ (vin = sang) et de l'effusion de son Esprit, l'huile), puis il le met sur sa propre monture (Psaume 107.7) le conduit à une hôtellerie (Actes 2. 47) et prend soin de lui (1 Pierre 5.7). Le lendemain, il tire deux deniers ( Éphésiens 4.8-11 ; 1 Corinthiens 12.7-10)...à mon retour (Jean 14. 3, 28; Actes 1.11). » Ces vérités ne sont pas tirées de la parabole, elles sont affirmées clairement par le reste de 1'Écriture ; il y a simplement entre le récit de Jésus et son propre itinéraire un parallélisme frappant qui peut nous amener, par une avenue nouvelle, à louer Dieu pour 1'amour que son Fils nous a témoigné.

          Nous pouvons aussi, au lieu d'appliquer l'histoire à l'ensemble de l'humanité, la rapporter à chacun de nous personnellement, ou bien nous identifier au lévite, au pharisien, ou bien nous identifier à cet homme tombé entre les mains des brigands. Christ s'approche de nous pour nous relever et nous guérir.

 

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