LA GLOIRE DE L'EPOUSE

 

LA GLOIRE DE L’ÉPOUSE

 

« Tes cheveux sont comme un troupeau de chèvres,

suspendues aux flancs de la montagne de Galaad. »

(Cantique des cantiques 4.1)

 

          Ce trait de la beauté de la bien-aimée est à nouveau souligné au chapitre six verset cinq du Cantique: « Tes cheveux sont comme un troupeau de chèvres, suspendues aux flancs de Galaad ».

          Les touffes ondoyantes de sa chevelure sont comparées aux riches troupeaux de chèvres paissant et gambadant sur le versant des monts de Galaad.

 

          La gloire de l'épouse est le second trait de sa beauté. En effet, dans sa première lettre aux Corinthiens, l'apôtre Paul a écrit: « La nature elle-même [ce que nous ressentons naturellement, ce qui paraît normal, évident] ne vous enseigne-t-elle pas que c'est une honte pour l'homme de porter de longs cheveux, mais que c'est une gloire pour la femme d'en porter, parce que la chevelure lui a été donnée comme voile ? » (1 Corinthiens 11.14-15) Dans ce passage, l'apôtre Paul aborde un point doctrinal de la plus haute importance, celui de l'autorité et de la soumission. Avant de parler de l'homme et de la femme, il fait partir son argumentation de Dieu et de Christ, ce qui dépasse largement le cadre antique de Corinthe ! « Je veux cependant que vous sachiez que...Dieu est la tête de Christ. » (1 Corinthiens 11.3) Serait-ce une vérité circonscrite dans l'espace et dans le temps, énoncée exclusivement pour l'église de Corinthe, ou la proclamation d'une réalité éternelle ?

          Dans le prolongement de cette réalité spirituelle, Paul parle des relations de Christ avec l'homme, et de l'homme avec la femme: « Christ est la tête de tout homme, l'homme est la tête de la femme. » (1 Corinthiens 11.3)

          Dans le cadre de cet enseignement, l’Écriture nous enseigne que c'est une gloire pour la femme de porter les marques extérieures de la soumission à son mari. Elle est le symbole de l’Église, l’Épouse de Christ. « Femmes, soyez soumises à vos maris, comme au Seigneur; car le mari est la tête de la femme, comme Christ est la tête de l’Église, qui est son corps, et dont il est le Sauveur. Or, de même que l’Église est soumise à Christ, les femmes aussi doivent l'être à leurs maris en toutes choses. Maris, aimez vos femmes, comme Christ a aimé l’Église, et s'est livré lui-même pour elle, afin de la sanctifier par la parole... » (Éphésiens 5.22-25)

          L'autorité du mari n'est donc pas de l'autoritarisme, encore moins une dictature, mais une direction aimante, prévoyante, attentionnée, généreuse, et pleine de l'esprit de sacrifice. Cette voie tracée ici par l'Esprit-Saint va à contre-courant de l'esprit féministe qui envahit des églises et des foyers aujourd'hui. Mais Dieu ne commet jamais d'erreurs. Tôt ou tard, nous l'apprenons, parfois à nos dépends.

 

          Ainsi, la vraie gloire de l’Église est d'être soumise à Jésus-Christ dans son caractère béni de chef. C'est l'une des leçons des cheveux ondoyants de Sulamith.

 

1. Une soumission, fruit de l'amour

 

          La vraie soumission, agréable à Dieu, n'est jamais le fruit du sentiment du devoir. Elle est, au contraire, la manifestation du respect et de l'amour. A ce propos, l'apôtre Jean a écrit: « La crainte n'est pas dans l'amour, mais l'amour parfait bannit la crainte; car la crainte suppose un châtiment, et celui qui craint n'est pas parfait dans l'amour. Pour nous, nous l'aimons, parce qu'il nous a aimés le premier. » (1 Jean 4.18-19) Aucune autre position à l'égard de Jésus-Christ n'est convenable. La soumission, par et dans l'amour, constitue la vraie gloire de l’Église. C'est le trait essentiel de sa beauté. C'est ce qui apparaît, symboliquement, dans la chevelure de la bien-aimée du Cantique des cantiques.

 

2. Une pensée de consécration

 

          La chevelure implique ici, comme pour le naziréat autrefois, la pensée de consécration, de séparation, de mise à part pour Dieu. Les lecteurs assidus de la Parole de Dieu sont instruits de ces choses. A propos du naziréen, le livre des Nombres parle « des cheveux de sa tête consacrée » (Nombres 6.18).

 

          Étreints par l'amour de Jésus, nous ne vivons plus pour nous, mais pour lui, ainsi que l'écrit l'apôtre: «Car si nous vivons, nous vivons pour le Seigneur; et si nous mourons, nous mourons pour le Seigneur. Soit donc que nous vivions, soit que nous mourions, nous sommes au Seigneur. » (Romains 14.8)

          Notre séparation pour Dieu est le secret de notre force. La puissance du Seigneur agit en nous aussi longtemps que nous demeurons séparés du monde.

 

          Notez encore ceci: après nous avoir décrit les yeux de la bien-aimée, l’Écriture nous parle de sa chevelure. Quel est l'enseignement ici ? La perception spirituelle, dont nous parlions dans notre précédente étude, gouvernant le cœur, conduit à la consécration.

          Je vois, donc je vis. Dis-moi ce que tu regardes, et je te dirai qui tu es. Dis-moi quelle est la qualité de ta vision, et je te dirai comment tu vis.

 

3. Un troupeau

 

          « Tes cheveux sont comme un troupeau... »

 

          Cette parole renferme une notion d'unité. Une vraie soumission, symbolisée par la chevelure, comme nous l'avons dit plus haut, une réelle consécration des enfants de Dieu sur le plan individuel, les conduiront inévitablement à l'unité. Il en découlera un état collectif ayant un vrai caractère de troupeau.

 

          Le « troupeau » est une désignation précieuse des chrétiens vus collectivement. Jésus dit: « J'ai encore d'autres brebis, qui ne sont pas de cette bergerie; celles-là aussi, il faut que je les amène; elles entendront ma voix, et il y aura un seul troupeau, un seul berger » (Jean 10.16); et encore: « Ne crains point, petit troupeau; car votre Père a trouvé bon de vous donner le royaume. » (Luc 12.32)

          Chaque croyant a sa place dans les soins directs du bon Berger. Mais tous se meuvent ensemble sous un même contrôle, celui du Seigneur.

 

          C'est l'évidence pratique de la beauté qui se montre aux yeux de Jésus-Christ. La soumission à sa personne sainte et bénie engendre l'unité. Nous devrions nous interroger bien davantage sur l'origine des querelles intestines, des rivalités, des divisions, des tensions, des contestations au sein de nos églises !

 

4. La montagne de Galaad

 

          « ...Suspendues aux flancs de la montagne de Galaad ».

 

          La soumission à un seul berger, dans la connaissance de son amour, et dans une pleine confiance, nous amènera dans le meilleur des pâturages. En effet, l'Éternel déclare: « Je ramènerai Israël dans sa demeure; il aura ses pâturages du Carmel et du Basan, et son âme se rassasiera sur le montagne d'Ephraïm et dans Galaad. » (Jérémie 50.19) Dieu dit, par la bouche du prophète Michée: « Pais ton peuple avec ta houlette, le troupeau de ton héritage, qui habite solitaire dans la forêt au milieu du Carmel ! Qu'ils paissent sur le Basan et en Galaad, comme au jour d'autrefois. » (Michée 7.14)

 

          Si nous ne jouissons pas des riches pâturages, si nous n'agissons pas en unité avec nos frères, il y aura lieu de se demander si la grâce a vraiment produit en nous ces traits spirituels de beauté et de gloire que nous trouvons dans la chevelure de l'épouse.

 

5. Un troupeau de chèvres

 

          « Tes cheveux sont comme un troupeau de chèvres... »

 

          Les chèvres étaient destinées à certains sacrifices. Quel est donc l'enseignement de l'Esprit-Saint ici ? Nous nous trouvons unis (le troupeau) dans une sainte séparation (les cheveux) de tout ce qui a été jugé par la mort de Jésus (les chèvres évoquant les sacrifices).

 

          Bien-aimés frères et sœurs, notre gloire est aussi dans la croix de Christ, ainsi que l'écrivait l'apôtre: « Pour ce qui me concerne, loin de moi la pensée de me glorifier d'autre chose que de la croix de notre Seigneur Jésus-Christ, par qui le monde est crucifié pour moi, comme je le suis pour le monde. » (Galates 6.14)

 

          C'est ainsi que nous pourrons vivre comme un seul troupeau, et que nous serons nourris dans les verts pâturages. Si nous avons vraiment saisi Christ dans son caractère d'offrande pour le péché, nous maintiendrons dans notre vie, par la grâce de Dieu, la sainteté qui convient à sa maison.

 

          Le nom « Galaad » revêt une signification multiple: « fort, roc, fontaine perpétuelle ». Jésus est tout à la fois pour chacun des siens. Il nous rend forts. Il est notre fondement, le plus solide qui soit. Il est aussi celui qui peut nous désaltérer parfaitement. Où peut-on trouver l'Épouse fidèle, sinon à ses pieds ?

 

Paul BALLIERE

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