LES JEUNES ET LA CULPABILITÉ
Nous l’appellerons Alain…
Alain avait sept ans lorsqu’un matin d’hiver, il quitta la maison pour aller prendre le bus...sans son manteau. Sa mère l’appela, mais il l’ignora. Son père se mit à l’appeler aussi, mais Alain avait vu le bus scolaire surgir au bout de la rue, et il ne voulait pas le manquer.
Il continua donc à se diriger vers l’arrêt de bus, et son père courut après lui, son manteau à la main. Quelques instants plus tard, le père d’Alain glissa sur une plaque de verglas sur le trottoir. Ses pieds se dérobèrent et il tomba violemment sur le sol. On entendit sa tête craquer en touchant le trottoir.
Ses blessures étaient graves ; on le conduisit en toute hâte à l’hôpital et, à cause des complications dues à sa chute, il mourut onze jours plus tard.
Après l’accident de son père, Alain, de brillant et jovial qu’il était auparavant, devint triste et renfermé. A dix ans, il faillit être tué en se précipitant dans la rue au moment où une voiture passait. A treize ans, il se mit à avoir de graves accès de dépression. A quinze ans, il fit une tentative de suicide.
Sa mère souffrit pendant des années de la mort de son mari, et pendant encore plus longtemps du changement de son fils. Elle savait que ce jeune adolescent était écorché vif, mais elle en ignorait la raison. Elle tomba des nues lorsqu’elle découvrit, à la suite d’une psychothérapie suivie en même temps que son fils, qu’il s’était rongé de remords à longueur d’années parce qu’il se sentait coupable de la mort de son père.
Le problème de la culpabilité
le Docteur Keith G. Olson a écrit : « La culpabilité est une composante incontournable de l’existence. »
Elle est aussi une composante incontournable de l’adolescence. Une psychologue a observé que « les enfants ont tendance à se croire responsables de tous les événements qui se produisent autour d’eux. » Cette tendance se poursuit parfois à l’adolescence. Par exemple, si l’un de leurs amis se blesse en leur présence, ils se sentent plus ou moins coupables. Si leurs parents se disputent, ils croient que c’est de leur faute. Ajoutez à cette culpabilité exacerbée (la plupart du temps sans fondement) la culpabilité normale provenant de leurs erreurs, et il en résultera une grande confusion affective, voire spirituelle.
Keith G. Olson, déjà cité ci-dessus, décrit la culpabilité comme « un sentiment très pénible et perturbateur qui joue un rôle significatif dans nos problèmes psychologiques, affectifs et physiques. »
Si tu souffres de culpabilité, tu admettras qu’elle est en partie la désagréable prise de conscience que tu as fait quelque chose de mal, en partie la peur d’être puni et en partie de la honte, des regrets ou des remords. Tu éprouves parfois du ressentiment et de l’hostilité contre le représentant de l’autorité à l’égard duquel le tort a été commis. Tu peux souffrir d’un complexe d’infériorité qui t’amène à t’écarter des autres et à te mépriser toi-même, à cause de la différence entre ce que tu es réellement et ce que tu voudrais être. Cela te conduit à la solitude et à l’isolement.
La culpabilité est donc composée en partie de dépression et en partie d’anxiété. Notre désir est de t’aider à en triompher avec la grâce de Dieu.
Trois types de culpabilité
La première culpabilité est celle que nous désignerons comme « civile » ou « légale ». Quelle est-elle ? C’est la violation d’une loi humaine. Par exemple, tu peux te rendre coupable à l’égard du code de la route en roulant trop vite, ou en « grillant » un feu rouge, sans que tu éprouves la moindre culpabilité. Dans ce cas, il s’agit d’une condition ou d’un état plutôt que d’un sentiment ou d’une émotion.
La seconde est la culpabilité « théologique ». N’aie pas peur du mot ! Elle correspond tout simplement à la violation des règles et des lois de Dieu. Sur ce plan-là, la Parole de Dieu affirme que nous sommes tous coupables : « Car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu. » (Romains 3.23). Cependant, cette culpabilité-là n’est ni un sentiment ni une émotion. C’est la condition ou l’état dans lequel tu es, au regard de Dieu. Or, pour une foule innombrable de personnes, cette condition ne s’accompagne pas nécessairement, hélas, des aspects émotionnels de la culpabilité. Il est vrai que dans un sens biblique, nous sommes tous dans un état de culpabilité devant Dieu, mais cela ne veut pas nécessairement dire que nous nous sentions coupables.
La troisième est la « culpabilité psychologique ». Cette dernière peut accompagner les deux précédentes. Elle est caractérisée par la pénible et impitoyable sensation psychique que nous appelons généralement culpabilité. Les premiers à l’avoir éprouvée sont Adam et Eve, après avoir désobéi à Dieu : « Les yeux de l’un et de l’autre s’ouvrirent, ils connurent qu’ils étaient nus, et ayant cousu des feuilles de figuier, ils s’en firent des ceintures. Alors ils entendirent la voix de l’Éternel Dieu, qui parcourait le jardin vers le soir, et l’homme et sa femme se cachèrent loin de la face de l’Éternel Dieu, au milieu des arbres du jardin. » (Genèse 3.7-8)
A la différence de la culpabilité « civile » ou « légale » et « théologique », elle est un sentiment psychique.
De toute évidence, c’est ce dernier type de culpabilité qui ronge beaucoup de jeunes, parfois à un stade aigu. C’est peut-être ton cas.
La culpabilité psychologique, qui peut accompagner la culpabilité civile ou théologique se manifestera, selon les cas, avec intensité ou légèreté. Elle peut être bénéfique et te pousser à te repentir, à chercher le pardon de Dieu et des autres, à changer de comportement, mais elle peut aussi être paralysante, démoralisante et destructrice.
Pour en triompher, il est donc nécessaire de la gérer dans l’équilibre spirituel, à la lumière de la Parole de Dieu, et avec l’aide précieuse du Saint-Esprit.
Dans notre prochain article, nous évoquerons les différentes causes possibles de ta culpabilité.
Paul BALLIERE
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