LETTRE CMM

 

          Bien chers amis,

 

          Ce mois d’avril commence par un dimanche et c’est celui de Pâques ! Pour nous, comment serait-il possible d’en oublier le sens et la valeur ? Et pourtant, la méconnaissance sur le sens de cette célébration essentielle est dramatique pour beaucoup de nos compatriotes. Ils ne semblent retenir d’elle que celle d’un pont prolongé ou alors, en s’excusant, ils s’avouent victimes d’une amnésie culturelle générale…

 

          D’ailleurs, par les temps qui courent, le moindre trou de mémoire passe facilement pour un symptôme de la maladie du siècle, tant redoutée. Elle fait peur parce que, si tous n’en sont pas atteints, tous s’en croient frappés. Aujourd’hui malheur à celui ou celle qui ne sait jamais où il a mis ses clés ou ses lunettes. Et surtout à celui qui a du mal à retrouver le prénom du professeur Alzheimer, Alois. Ou le nom d’un vieux copain ou d’un frère de l’église avec qui on a été baptisé… Il l’a pourtant sur le bout de la langue : « Comment il s’appelle, déjà ? » Vous ne connaissez que lui ! Mais le nom ne sort pas. Il cherche. Il s’énerve et puis il remet à plus tard. « Ça va revenir ! »

 

          Au début, on cherche avec lui, puis on s’énerve. A notre tour de ne pas trouver non plus…Il paraît que c’est notre société qui est la cause de ces troubles et que trop de choses, telles les traditions de toutes les générations passées, pèsent un poids très lourd sur le cerveau.

          C’est incroyable ce que l’on oublie !

 

          Bien entendu, par ces lignes, je ne veux pas aborder ni stigmatiser cette maladie terrible qui fait tant de dégâts dans les familles au travers de victimes souvent inattendues. Les lignes qui précèdent n’ont d’intérêt que pour l’anecdote d’un phénomène quotidien et bien personnel qui existe de l’Antiquité à nos jours !

          Mémoire et oubli…Comment donc peut cohabiter ce couple délicat ?

          La mémoire a ses clés et ses mystères, sans cesse à redécouvrir tout comme les souvenirs qui s’effacent. Il y a ce qui nous passionne et ce qui ne nous charge pas d’émotion ; ce dont on se souvient et ce qui s’oublie.

          Oui, la mémoire, c’est notre identité et inversement.

          Nous nous rappelons ce que nous devons être, ce que nous voulons être, ce qui nous intéresse.

          Jésus ne nous a-t-il pas d’ailleurs avertis qu’il ne fallait jamais jouer avec l’oubli de l’essentiel : « Faites ceci en mémoire de moi, toutes les fois où … » ?

          A ses disciples inquiets à l’idée de n’avoir pas assez pour leur déjeuner, il secouait leurs souvenirs récents en leur disant : « Avez-vous le cœur endurci ? Vous avez des yeux et vous ne voyez pas, vous avez des oreilles et vous n’entendez pas ? Ne vous rappelez-vous pas… ? » (Marc 8:18).

 

          Jésus travaillait avec ses disciples. Eux, l’observaient, le regardaient et scrutaient ses paroles et ses actes. Ils pouvaient voir et comprendre car ils ressentaient toute la passion et la volonté qu’il déployait devant eux, à tout instant. Il les enseignait et les instruisait. L’émotion des moments forgeait leur mémoire au point d’en écrire le souvenir « afin que notre joie soit complète ! » (1 Jean 1:4)

 

          Il y a des paroles que l’on n’oublie pas.

          Elles sont inoubliables pour tous les chrétiens qui ont, dans leur propre histoire, fait la rencontre personnelle avec Jésus-Christ. En voici quelques-unes :

 

          • « Le Seigneur...use de patience envers nous, il ne veut pas qu’aucun périsse, mais il veut que tous arrivent à la repentance » (2 Pierre 3:9),

          • « Dieu a tant aimé le monde, qu’il a donné son fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas mais qu’il ait la vie éternelle » (Jean 3:16),

          • « Christ est venu pour sauver les pécheurs » (1 Timothée 1:15),

          • « Le salut ne se trouve en aucun autre ; car il n’y a sous le ciel aucun autre nom donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés » (Actes 4:12),

          • « Jésus prêchait la bonne nouvelle du Royaume » (Matthieu 4:23),

          • « Il faut premièrement que la bonne nouvelle soit prêchée dans toutes les nations » (Marc 13:10),

          • « Allez dans le monde entier et prêchez la bonne nouvelle à toute créature » (Marc 16:15),

          • « Allez, faîtes de toutes les nations des disciples…et enseignez-leur à garder tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde » (Matthieu 28:19-20).

 

          Ces paroles ne s’oublient pas, et c’est l’unique raison pour laquelle la CMM existe. C’est aussi pour cela que nous marchons fidèlement côte à côte dans la prière, l’offrande et l’action, « repassant ces choses dans votre cœur » car vous n’oubliez pas non plus !

 

          En mémoire de lui et sa gloire.

 

Votre ami de la CMM