Le rôle de la lumière : C'EST L'HEURE !

 

Le rôle de la lumière dans le Réveil de l’Église...

 

Chapitre 14

 

C'EST L'HEURE !

 

Il n'existe pas de réveil qui n'ait en premier lieu une étape

douloureuse. Mais lorsque la lumière jaillit dans la conscience

des croyants, un changement radical se produit.

 

          Je dormais si bien dans mon lit douillet ! Ma chambre était entièrement plongée dans l'obscurité. Mon corps était allongé, bien au chaud, sous le drap et la couverture. Mais tous les matins, mon père mettait un terme à ces heures délicieuses. Pénétrant dans la chambre, il allumait la lumière, et me disait à voix haute: « C'est l'heure !»

          Nous habitions loin de mon lycée. Je devais d'abord prendre un bus qui me déposait en centre ville, faire ensuite un long parcours à pied, et...arriver avant le début des cours. Le réveil avait donc lieu de bonne heure, avec cette phrase redoutable qui le précédait : « C'est l'heure ! »

 

          Paul a pénétré dans la chambre des chrétiens de Rome, il a allumé la lumière, et il a crié lui aussi : « C'est l'heure ! » :

 

          « Vous savez en quel temps nous sommes : c'est l'heure de vous réveiller enfin du sommeil, car maintenant le salut est plus près de nous que lorsque nous avons cru. La nuit est avancée, le jour approche. Dépouillons-nous donc des œuvres des ténèbres, et revêtons les armes de la lumière. Marchons honnêtement, comme un plein jour, loin des excès et de l’ivrognerie, de la luxure et de l’impudicité, des querelles et des jalousies. Mais revêtez-vous du Seigneur Jésus-Christ, et n’ayez pas soin de la chair pour en satisfaire les convoitises. » (Romains 13.11-14)

 

          Mon père et ma mère se levaient chaque matin avant moi. Ainsi, dans la maison, une seule personne ne savait pas que j'étais endormi : moi !

          Seul celui qui dort ne sait pas qu'il dort. Nous sommes dans un temps où il est urgent que des voix prophétiques s'élèvent pour nous crier : « C'est l'heure ! »

 

Sommeils coupables

 

          Une fraction de l’Église de Jésus-Christ s'est endormie profondément. Où ? Comment ?

          Comme Samson, sur les genoux d'une Delila moderne, la dépouillant de la force divine. La modernité enjôleuse a fait beaucoup de victimes et de têtes rasées. Le prophète Osée disait d'Ephraïm : « Ephraïm se mêle avec les peuples...des étrangers consument sa force, et il ne s'en doute pas ; la vieillesse s'empare de lui, et il ne s'en doute pas. » (Osée 7.8-9) Que crierait-il aujourd'hui devant le spectacle qu'offrent tant de vies chrétiennes ? Nous ne pouvons pas compter sur nos acquis. Le secret de notre force réside dans la consécration de notre vie à Dieu, dans la sainteté, loin des compromis, loin des caresses du monde. C'est l'heure!

          L’Église s'est endormie, comme Jonas, dans la cale du navire de la désobéissance. Prenant une direction opposée à la volonté de Dieu, elle a perdu sa destination, sa mission, sa prédication, et l'approbation de Dieu. C'est l'heure de nous réveiller !

          L’Église s'est endormie de tristesse, à Gethsémané. Comme les disciples autrefois, certains croyants sont vaincus par la pression des ténèbres. Depuis combien de temps n'avez-vous plus eu votre Gethsémané personnel ? Êtes-vous encore présents aux réunions de prière de votre Église ? Et si vous y êtes, combattez-vous aux côtés du Maître, ou dormez-vous religieusement ? Savez-vous vraiment ce que signifie l'agonie dans la prière pour que la volonté de Dieu triomphe coûte que coûte dans votre existence,? Savez-vous seulement de quoi je parle ? Avez-vous appris à résister jusqu'au sang en luttant contre le péché? (Hébreux 12.4) A maintes reprises, le Seigneur est venu jusqu'à vous pour vous réveiller. Mais à chaque fois, vous avez sombré dans un sommeil plus profond encore. Bien-aimés, c'est l'heure de vous réveiller enfin du sommeil !

 

Un réveil, pour quoi faire ?

 

          Ainsi, tous les matins, la lumière jaillissait dans ma chambre et la voix de mon père résonnait à mes oreilles. C'était à chaque fois un moment douloureux. Avouons-le, dormir paisiblement dans l'obscurité, dans le calme, a quelque chose de confortable.

          Le réveil a, dans un premier temps, une phase douloureuse. Nous le savons tous. Dans les premiers instants, la confrontation avec la lumière n'a vraiment rien de très agréable. Nos yeux supportent mal le brusque passage de l'obscurité à la lumière. La petite grimace que nous esquissons tous à ce moment précis témoigne de notre inconfort. Il en est ainsi dans le domaine spirituel. Il n'existe pas de réveil qui n'ait en premier lieu une étape douloureuse. Le cœur endormi est subitement placé dans la lumière de Dieu. Les yeux s'ouvrent. La conscience s'éveille. Nous sentons que Dieu nous appelle à un changement. A la création, ce sont les ténèbres qui régnaient sur la terre. Quand Dieu créa la lumière, elle triompha des ténèbres, car elle est la plus puissante des deux. La lumière chasse les ténèbres.

 

          Deux mots, deux mots seulement, mettaient fin à ma longue nuit d'insouciance : « c'est l'heure ! »

          L'heure de quoi ? L'heure de me réveiller. L'heure de sortir de mon lit. L'heure de me lever. L'heure d'ôter mon pyjama. L'heure de me laver. Comme souvent dans cette délicieuse période de la pré-adolescence, j'avais tendance à expédier le moment de la toilette, mes parents veillaient à ce que je sois bien propre. Je ne devais pas oublier les oreilles et les dents. Qu'il est difficile à cet âge d'élever ses parents ! En revanche, nul besoin de s'occuper de mes cheveux. A cette époque, j'en avais et je les soignais. J'essayais de fixer quelques mouvements de mèches à coups de gel, pour être à la mode. C'était aussi l'heure de m'habiller. L'heure de me nourrir pour prendre des forces. L'heure de sortir. L'heure d'être actif.

 

          C'est ce dont parle Paul lorsqu'il écrit sa lettre aux chrétiens de Rome.

          Après avoir dit: « C'est l'heure de vous réveiller enfin du sommeil » (Romains 13.11), il les invite à ôter leurs vêtements de nuit : « Dépouillons-nous donc des œuvres des ténèbres » (Romains 13.12). Puis, il les exhorte à se vêtir des vêtements de jour : « et revêtons les armes de la lumière » (Romains 13.12).

          Deux verbes marquent ici les premières phases d'un réveil : « se dépouiller » et « revêtir ». Pourquoi ? Nous savons tous qu'il y a les vêtements de nuit, et les vêtements du jour. Et ce ne sont pas les mêmes ! Je suis convaincu qu'aucun de mes lecteurs ne se rendra aujourd'hui à son bureau vêtu d'un pyjama ! Pas plus qu'il n'ira se coucher en costume, souliers vernis aux pieds. Vous imaginez ?

          Lorsque la lumière opère un réveil dans la conscience des croyants, un changement radical se produit. Les chrétiens se dépouillent de ce qui les enveloppait dans leur longue nuit de sommeil. On ne peut vivre un authentique réveil en gardant les vêtements des ténèbres. J'ai passé l'âge de me laisser impressionner par les statistiques et les chiffres. Je ne crois pas à un réveil engendré par l'Esprit de Dieu là où les chrétiens conservent sciemment leurs vêtements de nuit. Quand l'Esprit souffle et courbe l’Église, nous pleurons à genoux devant la sainteté de Dieu. Nous déchirons nos cœurs. Nous confessons nos excès, notre ivrognerie, notre luxure, notre impudicité, nos querelles et nos jalousies.

          Après le dépouillement, vient le revêtement : « et revêtez-vous des armes de la lumière », dit l'apôtre. Il n'y a pas de revêtement selon Dieu, sans dépouillement préalable. Imaginez le réveil d'un homme. Il se lève, et, pour gagner du temps, enfile sa chemise, sa cravate, son costume, par-dessus son pyjama, et part travailler dans cet accoutrement. Personne n'agit de cette manière. On se déshabille d'abord et on s'habille ensuite. Les vêtements des ténèbres et les vêtements de la lumière ne sont pas les mêmes ! Que dit l’Écriture ? Paul, après avoir rappelé la vie corrompue des païens, enseigne ce que doit être notre vie en Christ :

 

          « Mais vous, ce n'est pas ainsi que vous avez appris Christ, si du moins vous l'avez entendu, et si, conformément à la vérité qui est en Jésus, c 'est en lui que vous avez été instruits à vous dépouiller, eu égard à votre vie passée, du vieil homme qui se corrompt par les convoitises trompeuses, à être renouvelés dans l'esprit de votre intelligence, et à revêtir l'homme nouveau, créé selon Dieu dans une justice et une sainteté que produit la vérité. » (Éphésiens 4.20-24)

 

          Vous le voyez, il s'agit d'abord de se dépouiller et ensuite de se revêtir. Se dépouiller du vieil homme. Voilà nos vêtements de ténèbres. C'est tout ce qui touche à notre vie passée loin de Dieu. Le rôle de la lumière est de nous réveiller, d'ouvrir nos yeux, et de nous débarrasser de nos « pyjamas » spirituels. Quels sont-ils ? Paul en dresse ici une courte liste :

 

          « C'est pourquoi, renoncez au mensonge...que celui qui dérobait ne dérobe plus...que toute amertume, toute animosité, toute colère, toute clameur, toute calomnie, et toute espèce de méchanceté, disparaissent du milieu de vous » (Éphésiens 4.25,28,31)

 

          La tenue de la lumière convient aux saints. Laissons au monde ses habits de nuit. Vivons-nous un réveil dans la plénitude de l'Esprit ? Il suffit de nous regarder dans le miroir de la Parole de Dieu. Quels habits portons-nous ? Ceux des ténèbres ou ceux de la lumière ?

          Paul revient sur cette pensée dans sa lettre aux Colossiens :

 

          « ...vous étant dépouillés du vieil homme et de ses œuvres, et ayant revêtu l'homme nouveau, qui se renouvelle, dans la connaissance, selon l'image de celui qui l'a créé.. .Ainsi donc, comme des élus de Dieu, saints et bien-aimés, revêtez-vous d'entrailles de miséricorde, de bonté, d'humilité, de douceur, de patience. » (Colossiens 3.9-10,12)

 

          Comme dans l'épître aux Éphésiens, Paul fait l'inventaire des vêtements de la nuit :

 

          « Faites donc mourir les membres qui sont sur la terre, l'impudicité, l'impureté, les passions, les mauvais désirs, et la cupidité, qui est une idolâtrie. C'est à cause de ces choses que la colère de Dieu vient sur les fils de la rébellion, parmi lesquels vous marchiez autrefois, lorsque vous viviez dans ces péchés. Mais maintenant, renoncez à toutes ces choses, à la colère, à l'animosité, à la méchanceté, à la calomnie, aux paroles déshonnêtes qui pourraient sortir de votre bouche. Ne mentez pas les uns aux autres... » (Colossiens 3.5-9)

 

          « Où est l’Éternel, le Dieu d’Élie ? », s'écria Élisée après que son maître fût enlevé au ciel dans un char de feu (2 Rois 2.14). C'est aussi le cri de nos cœurs. Où est le Dieu de nos pères ? le Dieu de Finney, de Wesley, de Georges Müller, d'Evan Roberts, et de tant et tant d'autres ? Avant de partir, comme Élie, ils ont laissé tomber leur manteau. Il nous convient de le ramasser. Le Dieu qui fit des miracles dans la génération d’Élie fut capable de faire les mêmes choses, et plus encore, dans la génération d’Élisée. « Lui aussi, il frappa les eaux, qui se partagèrent çà et là, et Élisée passa. » (2 Rois 2.14) Toutefois, l’Écriture nous montre qu'avant de ramasser le manteau du prophète disparu, Élisée saisit ses vêtements et les déchira en deux morceaux. Élisée sentit le besoin d'un dépouillement avant un revêtement.

 

          L'un de mes collègues visita une chrétienne. C'était une tzigane, vivant dans une caravane. Ce pasteur ne l'avait pas prévenue de la visite. Elle le reçut vêtue d'un corsage sale, et se confondit en excuses pour sa tenue. Il était déjà installé dans la caravane, quand la chrétienne lui dit de patienter quelques secondes. Elle allait se changer. En une fraction de seconde, mon collègue comprit qu'il était temps pour lui de sortir vite de la caravane et d'attendre dehors. Mais il n'en eut pas le temps. En moins de temps qu'il ne faut pour l'écrire, cette chrétienne était changée, propre : elle avait enfilé un corsage propre sur le sale !

          Nous sourions, et pourtant, ne nous est-il pas arrivé d'agir ainsi avec Dieu ? N'avons-nous pas mis quelque « corsage » propre sur un vêtement sale ? Sur une semaine pas très propre aux yeux de Dieu, nous avons placé la sainte piété du dimanche matin. Et le lundi, nous débarrassant d'une piété encombrante, nous nous sommes montrés à nouveau au milieu du monde avec des vêtements sales. Nous avons pensé que Dieu se contenterait de cette petite transformation du dimanche matin. Ne paraissons-nous pas convenables à l’Église ? Nos frères et sœurs nous apprécient. Et le pasteur ne voit que le vêtement du dessus. Tout va bien. Non, tout va mal. Dieu voit le « corsage » sale sous les vêtements propres. Son verdict est sans appel : nous sommes sales. Il n'y a pas de revêtement sans dépouillement. Comment cacher nos excès d'alcool sous des louanges fracassantes ? Comment dissimuler nos disputes familiales sous des prières ferventes ? Comment masquer une liaison adultère de la semaine, par un service apparemment zélé, le dimanche ? Dépouillons-nous des vêtements des ténèbres. La lumière de Dieu l'exige.

 

Œuvres et armes

 

          Un jour, le verset de Romains 13.12 m'a surpris. Jusqu'alors, je ne m'étais pas vraiment arrêté sur ce texte. Que dit Paul ?

 

          « Dépouillons-nous des œuvres des ténèbres, et revêtons les armes de la lumière. »

 

          A sa place, j'aurais écrit: « Dépouillons-nous donc des œuvres des ténèbres, et revêtons les œuvres de la lumière ». Ou bien : « Dépouillons-nous donc des armes des ténèbres, et revêtons les armes de la lumière ». Cela m'aurait semblé plus logique. Mais le Seigneur n'a que faire de ma logique. Voici ce qu'il m'a fait découvrir : quand il s'agit des ténèbres, l’Écriture fait allusion à leurs « œuvres ». Lorsqu'elle parle de la lumière, elle fait mention de ses « armes ». Pourquoi le choix de ces mots ?

          La marche dans les ténèbres ne demande aucun effort. Il suffit de laisser libre cours à la chair. Elle produit naturellement son fruit. Le flot du péché emporte le vieil homme et ses convoitises dans ses méandres de souillures. « Les œuvres de la chair sont manifestes », écrit Paul aux Galates (5.19). Nous sommes nés tout entier dans le péché. Notre nature humaine est disposée au mal dès la naissance. Lorsque nos enfants étaient tout petits, nous avons dû leur apprendre à être polis, à se tenir correctement à table, et des milliers d'autres choses. Mais ils ont appris à mentir sans nous. Nul besoin de leur enseigner, en dix leçons, la meilleure manière de désobéir, de se rebeller, de bouder, de se chamailler. C'est venu tout seul. Aucune formation n'est nécessaire pour commettre adultère, voler, ou blasphémer. Le cœur naturellement mauvais et méchant de l'homme suit des voies détournées, sans aucun effort. Vous n'avez pas d'efforts à faire pour ne pas prier, pour ne pas lire votre Bible, pour ne pas témoigner de votre foi. Quel chrétien peut dire : « Quelle énergie ai-je dû déployer aujourd'hui pour parvenir à désobéir à Dieu ! » ? Aucun.

          Par contre, la marche dans la lumière est un combat. Savez-vous pourquoi ? Parce que si vous voulez vous soumettre à Dieu, vous aurez le diable en face de vous, et c'est là que la guerre commence. Il faut résister. Il faut lutter. Il faut combattre en permanence. La marche dans la lumière n'enrôle pas les dilettantes de l’Évangile, mais les soldats de Jésus-Christ. C'est la raison pour laquelle le Saint-Esprit fait mention des armes de la lumière.

 

          Le mot grec traduit par « armes » est « oplon ». Il signifie « instrument, outillage, appareil, arme, arme offensive, arme défensive, armure ». « La lumière a de l'avantage sur les ténèbres », nous dit Salomon (Ecclésiaste 2.13). Comme c'est vrai ! Revêtez les armes de la lumière, et vous serez protégés. Vous pourrez tenir ferme contre les ruses du diable, et résister dans le mauvais jour. Vous serez aussi capables de passer à l'offensive, combattant pour l'extension de l’Évangile dans le monde. Vous serez enfin parfaitement équipés pour servir le Seigneur, et accomplir efficacement la tâche qu'il vous a confiée.

 

Marche craintive ou marche sage ?

 

          Le texte de Romains 13.11-14 nous indique les étapes successives du réveil. Une fois réveillés, nous nous dépouillons des œuvres des ténèbres. Puis, nous revêtons les armes de la lumière. Que faut-il faire ensuite ? Marcher honnêtement, comme en plein jour, loin des orgies, de l'ivrognerie, de l'impudicité, de la débauche, des querelles et de l'envie. Mais marcher loin du danger, n'est-ce pas une marque de crainte ? « Lorsqu'on est affranchi, on peut aller jusqu'à la frontière du péché, sans crainte de tomber », diront certains. « Marcher loin de certaines choses mauvaises, c'est montrer qu'on est faible, et qu'on a peur de chuter », ajouteront d'autres. Mais le Saint-Esprit sait ce qu'il dit. La marque d'un vrai et profond réveil est d'amener les croyants à planter leur tente le plus loin possible du mal. « Quelqu'un mettra-t-il du feu dans son sein, sans que ses vêtements s'enflamment ? Quelqu'un marchera-t-il sur des charbons ardents, sans que ses pieds soient brûlés ? », demande l’Écriture (Proverbes 6.27-28).

          Un homme important cherchait un chauffeur. Plusieurs personnes postulèrent cet emploi. A chacun d'eux, le maître de maison posa la question : « Comment conduiriez-vous sur une route de montagne, sinueuse, étroite, très dangereuse, ayant le précipice à votre droite ? » Le premier répondit : « Je suis capable de rouler vite, à un mètre du précipice ». - « Bien », dit l'employeur. Le second voulut rivaliser de vantardise : « Moi », dit-il, « je peux rouler très vite, à seulement cinquante centimètres du précipice ». - « Très bien », dit le maître admiratif. Le troisième osa tout juste bredouiller : « En pareille circonstance, je roule lentement, et le plus loin possible du précipice ». - « Vous êtes l'homme que je cherche, je vous embauche ».

          Ce n'est pas une preuve de force spirituelle de marcher près de la souillure. C'est parfois le désir inavoué de flirter avec l'iniquité. Un réveil de lumière, un réveil dans la lumière, conduira l’Église dans la sagesse et la sainteté de Dieu. Les chrétiens marcheront loin du mal sous toutes ses formes. Ne confondons pas lâcheté et bon sens. Fuir est la seule attitude positive devant le péché. Il n'existe pas de combat victorieux, tant que le péché est conservé dans le cœur. C'est pourquoi l’Écriture ordonne : « Fuyez l'impudicité. » (1 Corinthiens 6.18) Et encore : « C'est pourquoi, mes bien-aimés, fuyez l'idolâtrie. » (1 Corinthiens 10.14) Pierre dit que nous devenons participants de la nature divine « en fuyant la corruption qui existe dans le monde par la convoitise. » (2 Pierre 1.4)

 

Après les armes, le chef de l’armée

 

          A ce stade, il reste l'étape la plus glorieuse : revêtir Christ lui-même. Paul nous avait exhortés, quelques lignes plus haut, à revêtir les armes de la lumière. Trop de chrétiens sincères s'arrêtent là. L'apôtre nous conduit infiniment plus loin. Revêtir les armes est une chose. Revêtir le Seigneur lui-même en est une autre. Or, le verbe grec, dans les deux versets, est le même. Comme nous revêtons les armes, il nous faut également revêtir le Seigneur. Que seraient les armes, sans celui qui donne l'habileté et la force de les manier ?

          Joas, roi d'Israël, descendit vers Élisée le prophète qui était mourant. Ce dernier lui demanda de prendre un arc et des flèches, puis de bander l'arc avec sa main. Quand Joas l'eut fait, Élisée mit ses mains sur les mains du roi, et lui donna 1'ordre de tirer (2 Rois 13.14-17). Après avoir « revêtu » l'arc, Joas « se revêtit » du prophète. Il en est ainsi avec le Seigneur. Il est dit de la tribu de Joseph : « Son arc est demeuré ferme, et ses mains ont été fortifiées par les mains du Puissant de Jacob. » (Genèse 49.24) C'est ce qu'a expérimenté David. Dans le psaume 18, il dit: « Il exerce mes mains au combat, et mes bras tendent l'arc d'airain. » (verset 35)

          Je rencontre beaucoup de chrétiens déçus dans leur combat. Ils sont zélés, pleins de bonne volonté, et se revêtent des armes de la lumière. Mais « ça ne marche pas ». Ils ne comprennent pas, se lassent, baissent les bras, et se découragent. Où est le problème ? Dans leur communion avec Jésus. Ils pensent que se mettre à genoux dans leur chambre ou à l'église, exposer leurs besoins à Dieu par des mots sincères, est suffisant. Mais que devient la prière si nous ne prenons pas le temps de rencontrer Jésus ? Un arc qui n'est pas bandé par la force de Christ. Des mains, les nôtres, qui ne sont pas fortifiées par celles du Seigneur. Votre combat spirituel dans l'intercession est-il d'abord un contact avec le Puissant de Jacob ? Sans cet attouchement divin, vous échouerez. Quelle est l'efficacité de l'imposition des mains aux malades, si Dieu n'étend pas sa main (Actes 4.30) ? Quel impact peut avoir une prédication biblique, doctrinalement correcte, si elle n'est pas délivrée sous l'onction puissante de l'Esprit ?Nous avons tous besoin de revêtir Christ. Notre faiblesse, notre incapacité naturelle, nos limites seront alors submergées par sa toute suffisance. Le diable et les démons ne verront pas en nous un faible chrétien maniant gauchement des armes pourtant redoutables. Ils verront Christ en personne en face d'eux.

          Si vous vous êtes contentés de revêtir les armes, vous pouvez comprendre la raison de vos échecs. Revenez dans une communion intime et intense avec Jésus. Lorsque Christ peut envahir totalement son peuple, et l'immerger dans sa force et dans sa gloire, l’Église connaît le point culminant du réveil dans la lumière.

 

          Vous l'avez compris, lorsque le peuple de Dieu a besoin d'un réveil, il doit revenir dans la lumière de Dieu.

          Au temps du prophète Esaïe, tout allait au plus mal pour Israël. Rien n'était en bon état. Dieu dénonça la corruption de son peuple, son ignorance, son mépris, sa souillure, sa rébellion, sa dureté à l'égard des veuves et des orphelins, sans parler du vol, du droit bafoué, et de tant d'autres iniquités. L'homme de Dieu adressa un brûlant appel au réveil :

 

          « Venez, et marchons à la lumière de l’Éternel. » (Esaïe 2.5)

 

          A l'époque de Michée, l’Éternel. avait un procès avec son peuple. Il voulut plaider avec Israël. Par la bouche du prophète, il mit à jour les transgressions de ses enfants : richesses iniques, fraude dans les affaires commerciales, violence, mensonge, tromperie, idolâtrie outrancière, pièges tendus au prochain, cupidité, trahison conjugale, troubles familiaux. Mais l'homme de Dieu adresse ensuite à la nation un message d'espérance et de relèvement :

 

          « Pour moi, je regarderai vers l’Éternel., je mettrai mon espérance dans le Dieu de mon salut ; mon Dieu m'exaucera. Ne te réjouis pas à mon sujet, mon ennemie ! Car si je suis tombée, je me relèverai ; si je suis assise dans les ténèbres, l’Éternel. sera ma lumière. Je supporterai la colère de l Éternel, puisque j'ai péché contre lui, jusqu'à ce qu'il défende ma cause et me fasse droit ; il me conduira à la lumière, et je contemplerai sa justice. » (Michée 7.7-9)

 

          La venue de notre Seigneur Jésus-Christ est imminente. C'est l'heure de vivre dans la lumière. Le Seigneur nous a dit lui-même que le royaume des cieux sera semblable à dix vierges qui allèrent à la rencontre de l'époux. Cinq d'entre elles étaient sages. Les cinq autres étaient folles. Ce sont les paroles mêmes du Christ ! En partant, elles prirent leurs lampes. Comme l'époux tardait, toutes ont fini par s'assoupir d'abord, et s'endormir ensuite. Au milieu de la nuit, un cri les réveilla toutes : « Voici l'époux, allez à sa rencontre ! » La suite du récit nous enseigne beaucoup sur la nature d'un vrai réveil. Je suis convaincu aujourd'hui qu'il y a réveil et réveil. Pour être franc, j'ose dire que nous pouvons assister, dans notre génération, à des « réveils » qui n'amèneront pas les gens là où Christ les veut. Ce n'est pas moi qui l'affirme, mais Jésus. Toutes les jeunes filles se réveillèrent, mais toutes n'entrèrent pas avec l'époux dans la salle des noces. Autrement dit, le réveil de certaines d'entre elles ne leur servit de rien. Où était le problème ? Vous qui connaissez les Écritures, vous me répondrez : « Les vierges folles, en prenant leurs lampes, ne prirent point d'huile avec elles ; tandis que les sages emportèrent, avec leurs lampes, de l'huile dans des vases ». C'est vrai. Pourtant, l'absence d'huile n'est que la cause du drame. Quelle en est la conséquence fatale ? L'absence de lumière ! A l'heure du réveil, les jeunes filles préparèrent leurs lampes. A cet instant précis, les folles furent confrontées à un problème si grave qu'elles ont manqué le rendez-vous avec l'époux. Leurs lampes s'éteignaient. Elles étaient en train de vivre un réveil sans lumière ! Mes amis, qu'est-ce qu'un réveil sans lumière ? Une illusion pernicieuse ! Des croyants entendent aujourd'hui des cris prophétiques au milieu de la nuit. Des ministères, des dons spirituels, certains événements mondiaux les bousculent. Gloire à Dieu ! Ils sortent de leur torpeur et se préparent à rencontrer Jésus. Du moins le pensent-ils. Mais on ne peut attendre l'époux dans les ténèbres. Seules les âmes placées dans la lumière sont prêtes pour la rencontre avec Christ. Un réveil qui nous laisse dans l'obscurité n'est pas un réveil. Le manque de sérieux, l'insouciance, la légèreté des folles avant leur assoupissement ont provoqué leur perte pendant le réveil. Comme on aurait aimé que toutes ces jeunes filles soient réellement prêtes pour la venue de l'époux. Mais il n'en fut rien. Les Églises qui accepteront l'action de l'Esprit constateront un tri en leur sein. Le réveil sera le salut des uns, la perdition des autres.

          Les sages ont-elles manqué d'amour ? Ont-elles fait preuve d'égoïsme en refusant de donner de leur huile aux folles ? Jésus nous enseigne ici que la marche dans la lumière est une affaire personnelle entre le Saint-Esprit et nous. Les autres ne nous sont d'aucun secours. Ils ne peuvent rien pour nous. Votre mari ne peut vous aider. C'est votre affaire. Votre femme ne peut vous aider. C'est votre affaire. Vos parents ne peuvent vous aider. C'est votre affaire.

          Mais le Seigneur ne nous parle-t-il pas de ceux qui vendent l'huile ? Bien sûr. Et je suis persuadé que bon nombre de mes lecteurs ne sont pas ignorants de cette réalité. Cependant, remarquez bien ceci : les folles attendaient que les autres leur donnent de leur huile. Nous avons vu que c'était impossible. La solution était ailleurs. Il fallait en acheter. Autrement dit, il y avait un prix à payer ! Des résolutions, des renoncements, des efforts étaient nécessaires. Du temps aussi. Mais du temps, justement, il n'y en avait plus. Pendant qu'elles allèrent acheter leur huile (au milieu de la nuit ?) l'époux arriva. La porte de la salle des noces fut fermée. Quand elles revinrent avec le vain espoir d'entrer, elles entendirent cette terrible parole : « Je ne vous connais pas » (Matthieu 25.1-12). Ne prenez pas ces paroles à la légère. C'est l'heure de nous abandonner à l'action du Saint-Esprit. Lui peut nous conduire dans un vrai réveil, fait de clairvoyance, de discernement, de purification, de communion avec le Père et avec son Fils Jésus-Christ.

          Le Seigneur, parlant de son retour, nous donne au milieu de son grand discours eschatologique, un double commandement. Ce commandement concerne notre marche et notre service chrétiens :

 

          « Que vos reins soient ceints, et vos lampes allumées. Soyez semblables à des hommes qui attendent que leur maître revienne des noces, afin de lui ouvrir dès qu'il arrivera et frappera. Heureux ces serviteurs que le maître à son arrivée, trouvera veillant ! » (Luc 12.35-37)

 

          Marcher et servir dans la lumière ! Que ce soit notre ferme résolution ! Que le feu de l'Esprit tombe sur l'Europe et sur le monde, même si la visitation divine doit être de courte durée ! Que Dieu descende, et que sa gloire nous submerge au-delà de tout ce que nous pouvons imaginer ! Que Dieu vous bénisse !

 

Paul BALLIERE

www.batissezvotrevie.fr