LES AGENTS QUI PRODUISENT UN RÉVEIL (suite)

 

LES AGENTS QUI PRODUISENT UN RÉVEIL

(suite)

 

          Quelqu'un vint un jour visiter une fabrique pour en voir les machines. Sa physionomie révélait des dispositions sérieuses, car il avait pris part à un réveil. Les ouvriers le connaissaient tous de vue et savaient qui il était. L'une des ouvrières le vit, chuchota une plaisanterie à sa camarade, et se mit à rire. Le visiteur s'arrêta et la regarda avec tristesse. A son tour, elle s'arrêta ; son fil se rompit - et elle était si agitée qu'elle ne put pas le renouer. Pour se calmer elle regarda par la fenêtre, puis essaya de nouveau de se remettre au travail. A plusieurs reprises elle lutta pour se ressaisir. A la fin elle s'assit, accablée. Alors le visiteur s'approcha d'elle et lui parla ; elle manifesta bientôt une profonde conviction de péché. Un sentiment semblable se répandit comme du feu à travers toute la fabrique. En peu d'heures, presque tous les ouvriers se trouvèrent sous une conviction du péché, tellement que le propriétaire, quoique mondain, fut stupéfait et demanda qu'on arrêtât le travail et qu'on tint une réunion de prière. En peu de jours, le propriétaire et presque tous les employés de l'établissement présentèrent les symptômes d'une vraie repentance. Le regard de cet homme, sa physionomie grave, ses sentiments de compassion, furent un reproche pour la légèreté de cette jeune fille et l'amenèrent à la conviction de péché. Tout le réveil qui en résulta eut pour point de départ, dans une grande mesure, ce petit incident *.

          Si des chrétiens éprouvent eux-mêmes pour la religion des sentiments profonds, ils susciteront ces mêmes sentiments partout où ils iront. S'ils sont froids, légers ou frivoles, ils détruiront inévitablement toute bonne disposition, même chez des pécheurs réveillés.

          J'ai connu une personne très anxieuse au sujet de son âme ; mais un jour je fus attristé de découvrir que ses convictions paraissaient avoir entièrement disparu. je lui demandai ce qui était arrivé. Elle me dit qu'elle avait passé l'après-midi chez des personnes qui passaient pour chrétiennes, sans penser que cela nuirait à ses convictions ! Mais il s'agissait de gens mondains et superficiels, et elle perdit ses convictions religieuses. Indubitablement ces chrétiens avaient, par leur folie, détruit une âme, car ses convictions ne revinrent pas.

          Dieu demande à l’Église d'employer les moyens propres à la conversion des pécheurs. On ne peut pas dire que les pécheurs se servent de ces moyens en vue de leur conversion personnelle. C'est l’Église qui emploie les moyens. Les pécheurs, eux, se soumettent à la vérité ou lui résistent. C'est une erreur de leur part de croire qu'ils usent de certains moyens pour leur propre conversion. Un réveil et tout ce qui s'y rapporte, a pour but de présenter la vérité à leur âme: à eux d'obéir ou de résister.

 

Charles FINNEY

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* L'incident est tiré de l'expérience personnelle de Finney. Les paroles prononcées par l'homme qui ordonna la fermeture de la fabrique étaient les suivantes : «Arrêtez la marche de la fabrique, et que les ouvriers et ouvrières s'occupent de leurs intérêts éternels ; car il est plus important que nos âmes soient sauvées qu'il ne l'est que cette fabrique continue à marcher. » Les portes de la fabrique furent donc fermées, tout cessa, et immédiatement la réunion eut lieu. Le beau-frère de Finney, qui était surveillant de la fabrique, avait invité Finney à venir dans le voisinage, et la veille une réunion avait rassemblé un immense auditoire dans l'école du village. La plupart des jeunes gens et des jeunes filles de la fabrique avaient assisté à cette réunion, et bon nombre d'entre eux étaient sous une profonde conviction de péché. Quand donc Finney visita la fabrique le lendemain matin, il ne fallut qu'un mot pour les amener à se décider immédiatement pour Christ. Dans une brochure publiée par le pasteur de l'Eglise Presbytérienne de cet endroit, il fut constaté que les personnes, converties dans ce district, pendant le réveil, étaient au nombre de trois mille.