LA MANIÈRE DE DIRIGER DES RÉUNIONS DE PRIÈRE

 

LA MANIÈRE DE DIRIGER DES RÉUNIONS DE PRIÈRE

 

          1°) Souvent il sera bon de commencer une réunion de prière par la lecture d'une courte portion de la Parole de Dieu, surtout si celui qui dirige a présent à l'esprit un passage frappant, applicable au but de la réunion ou à la circonstance qui réunit les frères. S'il n'a pas de passage approprié il vaudrait mieux qu'il ne lise rien. Ne faites pas entrer de force la Parole de Dieu dans la réunion, sous prétexte qu'elle doit y avoir sa part. C'est là une insulte faite à Dieu. li n'est pas bon d'en lire plus que ce qui s'applique au sujet dont on va s'occuper. li y a des gens qui croient toujours nécessaire de lire un chapitre entier, si long qu'il soit, lors même qu'il présenterait des sujets variés. C'est aussi peu judicieux que pour un pasteur de prendre pour texte un chapitre entier, tandis qu'il se proposerait de faire pénétrer dans l'esprit de ses auditeurs une vérité particulière. Le but d'une réunion de prière devrait toujours être d'amener les chrétiens à se concentrer sur un objet défini. Errer à travers un vaste champ d'idées, nuit au but et l'anéantit.

 

          2°) Il est bon que celui qui préside débute par une remarque courte et appropriée, pour expliquer la nature de la prière et mentionner ce qui encourage à prier, et pour présenter directement à l'assemblée l'objet pour lequel on se propose de prier.

          Un homme ne peut pas plus prier qu'il ne peut faire toute autre chose sans avoir concentré ses pensées. Celui qui dirige la réunion doit veiller à ce que l'objet, but de la réunion, soit bien présent à l'esprit des personnes réunies. Si les assistants sont venus avec l'intention de prier pour n'importe quel objet, il lui sera possible de faire cela. Si au contraire ils viennent à la réunion tenant à un ou plusieurs sujets préférés, il vaudrait mieux qu'ils s'en retournent chez eux. C'est inutile de se tenir là pour se moquer de Dieu, en prétendant qu'on vient prier lorsqu'on n'est pas prêt à s'associer aux autres dans la prière.

          Après avoir établi nettement l'objet des prières, la personne qui préside devrait rappeler une promesse ou un principe sur lesquels les chrétiens peuvent s'appuyer pour attendre une réponse à leurs prières. S'il y a un indice de la Providence, une promesse, ou un principe général du gouvernement de Dieu qui puisse servir d'appui à la foi, qu'il le rappelle aux auditeurs, et qu'il ne les laisse pas prier au hasard sans savoir s'ils ont une raison plausible de s'attendre à être exaucés. Une des raisons pour lesquelles les réunions de prière ont si peu de résultats, c'est qu'on y apporte si peu de bon sens. Au lieu de chercher une base solide pour appuyer sa foi, on se rassemble, et on répand un flot de paroles sans savoir, ni s'occuper de savoir, si l'on a un motif de s'attendre à une réponse. Si l'on veut prier pour un objet quelconque alors que la base, prête au doute ou à l'erreur, il faudrait montrer la raison qu'il y a de croire que les prières seront entendues et exaucées. Il est aisé de voir que, sans cela, les trois quarts des participants n'auront aucune idée de ce qu'ils font, ou des raisons pour lesquelles ils devraient s'attendre à recevoir ce pour quoi ils prient.

 

          3°) En invitant certaines personnes à prier, il est toujours désirable pour autant que cela est prudent, de laisser prier ceux qui s'y sentent portés. Quelquefois il arrive que ceux qui sont les plus spirituels, et auxquels on pourrait le mieux s'adresser pour prier, ne se trouvent pas, à ce moment-là, dans les dispositions favorables. Il se peut qu'ils soient froids ou absorbés par les choses du monde. Si c'est le cas, ils refroidiraient la réunion. En laissant prier ceux qui s'y sentent poussés, vous évitez cet inconvénient. Mais même cela ne peut pas toujours se faire en toute sécurité, surtout dans les grandes villes, où une réunion de prière peut être interrompue par des gens qui n'ont rien à faire avec la prière, par un fanatique ou un esprit faible, par un hypocrite ou un ennemi qui ne feraient que jeter du trouble. Cependant il reste vrai, en général, que la marche libre peut être suivie sans danger. Abandonnez la réunion à la direction de !'Esprit de Dieu ; laissez prier ceux qui le désirent; si celui qui préside s'aperçoit d'une chose qui doit être redressée, qu'il le dise librement et avec bonté ; qu'il la redresse et que l'on continue. Il faut seulement qu'il sache faire ses observations au bon moment, de manière à ne pas interrompre le cours des sentiments ou jeter le froid sur la réunion, ou détourner les pensées des assistants du véritable objet qu'ils doivent avoir en vue.

 

          4°) Lorsqu'il est nécessaire de désigner individuellement ceux qui doivent prier, il vaut mieux commencer par les plus spirituels; et si vous ne les connaissez pas, choisissez ceux que vous supposez devoir être les plus « vivants ». En priant dès le début, ils pourront contribuer à répandre l'esprit de prière dans la réunion, et à en élever le niveau spirituel. Si, au contraire, vous commencez par ceux qui sont froids et sans vie, il est probable qu'ils jetteront un froid sur la réunion. Le seul espoir d'avoir une réunion de prière efficace, c'est qu'une partie au moins de l’Église soit spirituelle et communique son esprit au reste de l'assemblée. C'est là la raison pour laquelle il vaut mieux, en général, laisser les choses suivre leur cours naturel, car alors ce sont ceux qui ont le plus de vie qui prieront en premier, et qui détermineront le caractère de la réunion.

 

(à suivre)

Charles-G. FINNEY

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