LA MANIÈRE DE DIRIGER DES RÉUNIONS DE PRIÈRE (suite et fin)

 

LA MANIÈRE DE DIRIGER DES RÉUNIONS DE PRIÈRE

(suite)

 

          5°) Les prières devraient toujours être très courtes. Lorsque des personnes prient longuement, elles oublient qu'elles ne sont que la bouche de l'assemblée, et ne peuvent s'attendre à ce que cette assemblée s'unisse à leurs prières, si elles font le tour du monde, mentionnant tout ce qui se présente à leur pensée. Ordinairement, ceux qui prient longuement, le font, non parce qu'ils ont l'esprit de prière, mais, au contraire, parce qu'ils ne l'ont pas. Quelques-uns répéteront des prières sans fin, disant à Dieu qui il est, ou ce qu'il est ; ou bien ils exposeront dans la prière tout un système de théologie. D'autres prêcheront ou exhorteront les gens dans la prière, jusqu'à ce que chacun désire qu'ils en finissent, et que Dieu le désire aussi. On devrait être précis et s'en tenir aux sujets pour lesquels on est venu prier, et ne pas suivre l'imagination de son propre cœur, en parcourant l'univers.

 

          6°) Chacun devrait prier pour un objet unique. Il est bon pour chaque personne d'avoir un sujet de prière ; deux, ou plus, peuvent prier pour le même objet ou chacun pour un objet différent. Si la réunion a été convoquée afin de prier pour une chose spécifiée, que tous prient pour cela. Si le but de la réunion est plus général, que ceux qui prient choisissent leurs sujets de prière, selon qu'ils les ont à cœur. Si l'un se sent particulièrement poussé à prier pour l’Église, qu'il le fasse; qu'un autre en fasse autant, s'il s'y sent disposé. Peut-être le suivant sera-t-il poussé à prier pour les pécheurs, qu'il le fasse. Mais dès qu'il a fini, qu'il s'arrête. Toutes les fois qu'un homme est pénétré d'un sentiment profond, c'est par rapport à une chose spéciale ; s'il prie pour cela, il priera de l'abondance du cœur et il lui sera naturel de s'arrêter quand son cœur sera satisfait.

 

          7°) Si, au cours de la réunion, il devient nécessaire de changer de sujet de prière, que celui qui préside en informe les assistants, et donne quelques mots d'explication. S'il s'agit de prier pour l’Église, ou pour des chrétiens déchus, ou pour des pécheurs, ou pour des païens, qu'il le dise clairement, qu'il présente le sujet de prière aux assistants et leur en parle de façon à les amener à penser et sentir profondément avant de prier. Qu'il leur rappelle, si c'est nécessaire, les preuves sur lesquelles ils peuvent appuyer leur foi ; qu'il les conduise ainsi directement au trône de la grâce, et qu'ils saisissent la main de Dieu. Ceci est en accord avec la logique de l'esprit humain. Les gens agissent toujours ainsi, quand ils prient en secret. Il devrait en être de même dans les réunions de prière.

 

          8°) II est important que le temps dont on dispose soit pleinement employé, afin qu'il n'y ait pas de ces longs silences qui produisent une mauvaise impression, et qui glacent la réunion. Je sais que certaines Églises ont des moments de prière silencieuse ; mais dans ce cas on devrait exhorter spécialement à prier en silence, pour que tous sachent pourquoi l'on est silencieux. L'effet produit par ce temps de silence, alors qu'une Église entière élève ses pensées vers Dieu, est souvent des plus puissants. Ceci est bien différent de ces longs intervalles silencieux qui proviennent de ce que personne ne prie. Un tel silence est comme un souffle glacé, un souffle de mort sur la réunion.

 

          9°) Il est très important que celui qui dirige la réunion exhorte les pécheurs qui pourraient se trouver présents, à se repentir immédiatement. Il devrait encourager avec zèle les chrétiens présents à prier de telle manière que les pécheurs sentent qu'on s'attend à ce qu'ils se repentent immédiatement. Ceci inspirera aux chrétiens de la compassion et de l'amour pour les âmes. Les remarques qu'on présente aux inconvertis sont souvent comme un feu qu'on jette sur le cœur des chrétiens pour les réveiller, afin qu'ils prient et unissent leurs efforts pour la conversion des perdus. Qu'ils sachent voir et sentir la culpabilité et la situation dangereuse des pécheurs qui sont là au milieu d'eux : alors ils prieront.

 

Charles-G. FINNEY

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