LA CONVICTION DE PECHE

 

LA CONVICTION DE PÉCHÉ

 

          Le trait caractéristique de tous les grands réveils du passé, c'est la conviction de péché. Et c'est précisément cette profonde et authentique conviction qui manque si lamentablement aujourd'hui !

          Combien décevantes sont la plupart des méthodes employées de nos jours dans l'évangélisation ! Comme elles sont superficielles et manquent de réalité, de substance spirituelle, en comparaison de l’œuvre pure et véritable du Saint-Esprit ! Cette façon de presser les gens, de les supplier, de chercher à les persuader de faire le pas décisif en se levant ou en s'avançant vers l'estrade, etc., ces démonstrations spectaculaires des campagnes d'évangélisation modernes peuvent être entièrement charnelles.

          Non pas, certes, que plaider avec les pécheurs pour les amener à la repentance soit contraire à la Parole. A Dieu ne plaise ! Mais, si la conviction de l'Esprit est absente, tout cela sera absolument vain et stérile. L'évangélisation moderne, avec son ton souvent irrévérencieux, ses propos émaillés de plaisanteries frivoles, voire même parfois d'argot, sans parler de son « professionnalisme », choses qui attristent l'Esprit Saint, ne saurait produire une réelle conviction de péché, condition essentielle des résultats d'ordre spirituel.

          Là où cette conviction existe, inutile d'insister, de supplier par l'énergie de la chair ; les pécheurs viennent d'eux-mêmes ; ils se trouvent sous la contrainte de l'Esprit et recherchent spontanément le Sauveur. Ceux qui seront rentrés chez eux, accablés par le sentiment de leur misère au point d'en perdre le sommeil et l'appétit, ceux-là n'auront, certes, pas besoin qu'on les invite à chercher en Christ le soulagement de leur fardeau.

          Dans nos campagnes d'évangélisation modernes, c'est l'évangéliste qui fait appel à la congrégation, implorant les âmes d'accepter Christ, et il a raison, bien sûr. Mais c'est encore toute autre chose quand les pécheurs crient à Dieu leur détresse et le supplient de les recevoir dans sa grâce. Mais de nos jours, on reçoit le salut d'une façon désinvolte, le cœur froid, comme une simple affaire à régler, certains s'imaginent même honorer Dieu en consentant à accepter son offre gratuite de salut ! Les yeux restent secs, aucun signe d'une réelle contrition, d'une repentance profonde n'est donné. le sentiment de la culpabilité est absent. On pense que c'est une chose virile, un exploit digne de l'homme moderne que de se convertir. Oh ! si seulement il y avait une réelle conviction, des cœurs brisés et contrits, s'approchant du Dieu saint en tremblant, avec le cri du péager : « Sois apaisé envers moi, qui suis pécheur ! » Si l'on pouvait entendre à nouveau la question de vie ou de mort du geôlier de Philippes : « Que faut-il que je fasse pour être sauvé ? » - combien les conversions seraient différentes !

          Hélas ! il n'en est pas ainsi dans notre évangélisation du xx° siècle ! Les âmes sont invitées à saisir le salut avant même de se savoir perdues, pressées d'exercer la foi sans être convaincues de leur besoin d'un Sauveur. Le fruit est cueilli avant sa maturité et, de ce fait, voué à la destruction. Si nous voulons voir le fruit du Saint-Esprit, mes frères, il faut que Dieu prépare lui-même le terrain; il faut que l'Esprit ait pu convaincre de péché avant que les néophytes expérimentent la foi qui sauve. Il est bon d'inviter les gens à croire au Sauveur une fois que Dieu a fait son œuvre dans leur cœur ; mais il faut tout d'abord qu'ils soient rendus pleinement conscients de leur besoin.

          Sachons donc attendre que l'Esprit de Dieu ait fait sa part avant de dire à une âme : « Crois au Seigneur Jésus et tu seras sauvé. » Veillons sur les signes d'une authentique conviction de péché, comme ce fut le cas pour le geôlier de Philippes. Quand l'angoisse des gens sera si intense qu'ils en viendront à s'écrier : « Que faut-il que je fasse pour être sauvé ? », alors et pas avant nous saurons qu'ils sont prêts à recevoir notre exhortation de croire en Christ.

 

Oswald SMITH

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