LE VRAI SERVITEUR

 

LE VRAI SERVITEUR

 

          Le Nouveau Testament dit très clairement que le Seigneur attend de nous que nous prenions la position humble de serviteurs. Ce n’est pas là une obligation secondaire que nous pouvons accepter ou refuser à notre guise. C’est la base même des vraies relations avec Christ et notre prochain. Le disciple doit choisir cette humble position s’il veut connaître la communion avec Christ et la sanctification dans sa vie. Quand j’aurai une idée de la dose d’humiliation et de dépouillement que Dieu exige du vrai serviteur, je comprendrai alors que ceux-là seuls qui vivent au pied de la croix peuvent parvenir à cette position. Ils ne pourront s’y maintenir qu’en contemplant toujours à nouveau le Seigneur brisé et humilié pour eux.

          L’Ancien Testament mentionne deux sortes de serviteurs : d’une part, les mercenaires, auxquels on paye un salaire et qui ont certains droits ; d’autre part, les esclaves, non rétribués et devant se soumettre entièrement à leur maître, dont ils sont la propriété. Il était interdit aux Hébreux de prendre des esclaves de leur race. C’étaient toujours des païens. Le Nouveau Testament contient l’expression, plusieurs fois répétée, de « serviteur de Jésus-Christ ». Le mot grec traduit par serviteur n’a pas le sens de « mercenaire », mais bien « d’esclave ». Que conclure de cela ? C’est que notre position de serviteur de Jésus-Christ ne nous confère aucun droit : nous sommes la propriété absolue de notre divin Maître. Il peut disposer de nous et nous traiter comme il lui semble bon.

          Un autre point important, c’est que nous sommes les serviteurs de Celui qui a accepté d’être Lui-même esclave. Le texte bien connu de Philippiens 2.6-7, qui nous montre jusqu’où est descendu notre Maître, confirme ce que nous venons de dire, « Lui qui, existant en forme de Dieu, n’a point regardé comme une proie à arracher d’être égal avec Dieu, mais s’est dépouillé lui-même en prenant une forme d’esclave. » Qu’est-ce à dire, sinon qu’il n’avait aucun droit. Il acceptait d’être traité comme le Père le jugerait bon et comme la méchanceté des hommes en déciderait, pourvu que l’humanité perdue fût sauvée et rendue à Dieu. Oui, vous et moi, nous devons être les esclaves de Celui qui a été l’esclave par excellence, de Celui dont la nature même est l’humilité, et dont la mission fut de s’humilier pour servir ses créatures. Combien basse doit donc être notre position ! Combien cela nous montre ce que signifie être soumis à Christ !

          Mais allons plus loin ! Comment puis-je trouver que je suis esclave de Jésus-Christ ? En devenant l’esclave de ceux qui m’entourent. Paul dit, dans l’une de ses lettres : « Nous sommes vos esclaves à cause de Jésus-Christ. » Dieu juge la position d’humilité que nous avons choisie à son égard à la position d’humilité que nous occupons vis-à-vis des autres. En d’autres termes, si nous refusons de servir notre prochain quand cela nous coûte et nous humilie, Dieu considère que nous refusons de le servir Lui-même. Dès lors, toute communion est impossible avec lui.

 

Roy HESSION

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