LES SIGNES CACHES D'UNE VIE SPIRITUELLE VIGOUREUSE
«Ta joue est comme une moitié de grenade,
derrière ton voile.»
(Cantique des cantiques 4.3)
Nous retrouvons ce trait de la beauté de Sulamith au chapitre six, verset sept: « Ta joue est comme une moitié de grenade, derrière ton voile... »
Chacune des deux joues de la jeune fille apparaît, à travers son voile, comme une moitié de grenade. La beauté du teint de la Sulamithe brille d'une manière délicieuse, même à travers son voile.
C'est le cinquième trait de la beauté de l'épouse.
Une moitié de grenade
« ...une moitié... » La grenade, coupée par la moitié, laisse voir une multitude de graines rouges, transparentes, qui ressemblent à du cristal.
Elle est l'image du cœur purifié, tout empreint de la beauté diversifiée de la grâce. L'éclat vermeil de la grenade sur la joue de Sulamith se voit derrière son voile. Que nous enseigne l'Esprit de Dieu dans ce verset ? Les signes les plus réels d'une vie spirituelle pleine de vigueur ne sont que pour les yeux du Seigneur, l'Époux divin. Ces signes perdent leur vrai caractère et leur beauté, lorsqu'ils sont exposés au regard des autres, et non à celui de Christ seul. Une grande partie du fruit de la grâce n'est connu que de Dieu, de Jésus-Christ, et du Saint-Esprit. Il n'est pas mis en évidence extérieurement. C'est une grande leçon que nous avons besoin d'apprendre et de mettre en pratique.
Illustration
Jésus dit: « Gardez-vous de pratiquer votre justice devant les hommes, pour en être vus; autrement, vous n'aurez point de récompense auprès de votre Père qui est dans les cieux. Lors donc que tu fais l'aumône, ne sonne pas de la trompette devant toi, comme font les hypocrites dans les synagogues et dans les rues, afin d'être glorifiés par les hommes. Je vous le dis en vérité, ils reçoivent leur récompense. Mais quand tu fais l'aumône, que ta main gauche ne sache pas ce que fait ta droite, afin que ton aumône se fasse en secret; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra. Lorsque vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites, qui aiment à prier debout, dans les synagogues et aux coins des rues, pour être vus des hommes. Je vous le dis en vérité, ils reçoivent leur récompense. Mais quand tu pries, entre dans ta chambre, ferme ta porte, et prie ton Père qui est là dans le lieu secret; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra...Lorsque vous jeûnez, ne prenez pas un air triste, comme les hypocrites, qui se rendent le visage tout défait, pour montrer aux hommes qu'ils jeûnent. Je vous le dis en vérité, ils reçoivent leur récompense. Mais quand tu jeûnes, parfume ta tête et lave ton visage, afin de ne pas montrer aux hommes que tu jeûnes, mais à ton Père qui est là dans le lieu secret; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra » (Matthieu 6.1-6,16-18).
Jésus parle ici de la piété personnelle de ses disciples: les aumônes, les prières, et le jeûne. Ce sont des manifestations évidentes de vitalité morale et de beauté spirituelle, mais qui doivent rester « derrière le voile ». La vraie mesure de notre vie spirituelle n'est connue que de Dieu seul, et c'est l'un des caractères très distincts de l'épouse de Christ. Elle ne désire pas ôter son voile devant les hommes. Que sa beauté ne soit connue que de son Bien-aimé, c'est là sa pleine satisfaction.
Dans les paroles de Jésus rapportées ci-dessus, notons les expressions « devant les hommes », « pour en être vus », « afin d'être glorifiés », « pour montrer aux hommes ». En un mot, certains se livrent à une piété hypocrite, faite d'apparence. Leur seule motivation est de recevoir une récompense de leurs semblables. Par contre, dans ce même discours, Jésus parle des actes pieux, accomplis en « secret » (deux fois dans le verset un; deux fois dans le verset six; deux fois dans le verset dix-huit). La récompense vient alors de Dieu.
Il existe bien d'autres choses dans « notre justice », au-delà des aumônes, des prières, et du jeûne. Il ne convient pas de les accomplir devant les hommes pour en être vus. N'en faisons pas étalage, sinon, notre justice perdrait sa beauté devant le Père.
Ici, dans le Cantique des cantiques, nous découvrons l'appréciation du bien-aimé concernant la beauté voilée de l'épouse. L'un des effets de la grâce devrait être de développer les traits secrets de la beauté spirituelle, qui sont pour le seul plaisir du Seigneur. Nous serions ainsi préservés de toute forme d'hypocrisie religieuse, de tout orgueil, de toute suffisance, du désir de « briller » et d'être admirés.
Une vie cachée de dévouement à Christ lui est très précieuse. « Ayez...la parure intérieure et cachée dans le cœur, la pureté incorruptible d'un esprit doux et paisible, qui est d'un grand prix devant Dieu » (1 Pierre 3.4).
Paul BALLIERE
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