LES REACTIONS DE DIEU AU COURS DES SIECLES

 

LES RÉACTIONS DE DIEU AU COURS DES SIÈCLES, OU...

ÊTRE ABSOLUMENT CONFORME A DIEU

 

          Soyons bien certains de comprendre tonte la force de ceci : un instrument du témoignage entièrement conforme à Dieu !...Il n'y en a qu'un seul, qui soit ainsi entièrement selon la pensée et le cœur de Dieu, c'est le Seigneur Jésus ; et si le Tabernacle tout entier, dans chacune de ses parties, venait premièrement de Dieu, et s'il était ensuite, dans toutes ses parties, le symbole de Christ, ce chandelier parle donc d'un instrument du témoignage de Dieu, dans lequel le Seigneur est entier et absolu. Dieu veut que tout soit conforme à Christ. Ce fait gouverne toute la révélation dans les Saintes Écritures, de la Genèse à l'Apocalypse.

 

          Il est symbolisé et prophétisé dans l'Ancien Testament. Il est présenté dans les Évangiles, démontré dans les Actes des apôtres, défini dans les épîtres, et consommé dans l'Apocalypse.

 

          Mais, hélas ! quelle histoire tragique et déchirante est associée à ce fait, et combien il a toujours été difficile d'avoir quelque chose qui soit entièrement conforme à Christ ! Dans une étude précédente, nous avons vu les réactions de Dieu à cet égard, dans les temps bibliques, et nous avons suggéré la pensée que, à maintes reprises, il avait toujours réagi de la même manière depuis lors. La Réforme a été l'une de ces réactions, et par elle, Dieu recouvra la grande vérité fondamentale de la justification par la foi ; cela rendait à Christ sa place absolue de pierre principale de l'angle dans la Maison de Dieu. C'était une grande chose, bien que très coûteuse ; mais trop rapidement, les hommes la ramenèrent à la terre, et "l’Église Protestante" comme telle en résulta ; un arbre, sous les branches duquel presque toute espèce d'oiseaux, de croyances, peut faire son nid, se loger ; et comme tel, le Protestantisme n'est certainement pas un synonyme d'une chose entièrement conforme à Christ.

 

          Depuis lors, les réactions de l’Éternel se sont révélées dans d'autres exemples. Les Frères Moraves, à travers un conflit et une affliction terribles, furent employés par Dieu pour recouvrer la grande responsabilité de l’Église, pour le témoignage de Jésus dans toutes les nations. Non pas une Société Missionnaire en dehors de l’Église, mais l’Église elle-même, directement, - ce qui était, et est, entièrement conforme à Christ. Mais là encore, des mains humaines organisèrent ce mouvement en une "église", avec tous les éléments extérieurs d'un ordre religieux. Il y eut incontestablement en cela une perte spirituelle considérable.

 

          Nous trouvons une autre réaction de Dieu, avec Wesley et Whitefield. II y eut ici, en plus d'un puissant retour à l'évangélisation pour le salut des âmes, le recouvrement de la doctrine de la sainteté pratique. Ce fut grand, aussi longtemps que demeura l'instrument, mais ensuite, hélas ! les mains humaines réapparurent, pour organiser en un système terrestre "l’Église Wesleyenne ou Méthodiste". Nous sommes parfaitement certains que Wesley n'aurait pas voulu cela !

 

          Et puis, il y a une centaine d'années, parut ce que tous devaient reconnaître comme un mouvement de Dieu, avec ceux qui sont connus aujourd'hui sous le nom de "Frères de Plymouth". Il y eut alors plusieurs recouvrements très précieux. Il fut donné au Seigneur Jésus une place exclusive, ce qui n'était pas chose courante en ce temps-là, et ce qui n'est pas non plus chose courante de nos jours. La grande vérité concernant le Corps de Christ - l’Église seule et unique - fut remise en évidence, peut-être après des siècles d'obscurité. Dieu était en cela, et il s'y trouve encore ; mais le croyant le plus fidèle et le plus ardent de cette communauté est maintenant affligé et confus à la fois, à la vue des divisions qui la déchirent aujourd'hui : Serait-ce que les hommes y auraient de nouveau été insinués, ou s'y seraient-ils insinués eux-mêmes ? Est-ce que cette communauté, comme tant d'autres, aurait passé sous la main du commandement des hommes ?

 

          Cette œuvre subjective de la croix, par laquelle l'homme est, de manière très profonde, mis de côté, et par laquelle seul le Saint-Esprit gouverne, n'a-t-elle pas eu là son application intégrale, ou bien n'y aurait-elle pas été acceptée ? Ce ne sont ici que des questions, et certainement pas des accusations. En effet, il n'y a dans tout ce que nous avons dit aucun esprit d'accusation ni de critique. Nous cherchons à parler de manière constructive, et non destructive. Les réactions de Dieu ont été beaucoup plus nombreuses au cours des dix-neuf siècles écoulés, mais nous ne rappelons ces quelques exemples que par illustration. Il est aisé de voir que chaque nouveau mouvement est en avance sur chacun de ceux qui l'ont précédé.

 

          Ainsi, au point de vue divin, chaque mouvement se rapproche davantage de la position originale. La grande question qui s'élève aussitôt est donc, - Le Seigneur fera-t-il encore une chose nouvelle ? Est-ce que nous connaîtrons encore une nouvelle réaction vers sa position première ? La seule réponse que nous puissions donner à cette question, c'est celle-ci : Qu'il se produise, oui ou non, quelque chose de la nature d'un "mouvement" pouvant être reconnu de manière générale, nous sommes certains qu'il y a, de la part de l'Esprit de Dieu, un mouvement plus ou moins caché, agissant, derrière le mécontentement de plus en plus profond que suscite l'état actuel des choses, pour les rapprocher de la pensée originale. Ce sera une chose sur laquelle les hommes ne pourront pas "mettre la main", mais dans laquelle entreront seuls, ceux qui auront expérimenté un exercice intérieur profond ; ce sera donc une question de souffrance spirituelle commune et de travail intérieur commun.

 

T. AUSTIN SPARKS

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