LES RAISONNEURS

 

LES RAISONNEURS

 

          Parmi le grand nombre d’âmes que nous cherchons à amener au Sauveur, il y en a       

          beaucoup qui, tout en désirant le salut, rencontrent des difficultés qui leur semblent

          insurmontables.

 

          1. Une des premières objections que vous font certaines âmes est celle-ci : « Je suis trop mauvais, je suis un trop grand pécheur. » Le meilleur passage à leur lire est 1 Timothée 1.15 : « C’est une parole certaine et entièrement digne d’être reçue, que Jésus-Christ est venu dans le monde pour sauver les pécheurs, dont je suis le premier ».

 

          J’eus un certain dimanche matin un entretien avec un homme de conduite légère, qui avait mené une vie errante. Il venait de perdre sa fortune et de se séparer de sa femme. Lorsque je lui demandai pourquoi il n’était pas chrétien, il me répondit qu’il était un trop grand pécheur pour que Dieu puisse le sauver. J’ouvris immédiatement ma Bible et lui lus 1 Timothée 1.15.

          - « Eh bien ! c’est moi qui suis le premier des pécheurs. »

          Alors je lui dis :

          - « Ce passage vous concerne personnellement. »

          A quoi il répliqua :

          - « Quelle précieuse promesse ! »

          Et je le pressai d’accepter ce salut maintenant. Puis, lorsqu’il eut pris cette grande décision, je lui proposai de nous agenouiller et de dire à Dieu ce qu’il venait de faire. Il confessa au Seigneur ses nombreux péchés en le suppliant de les lui pardonner. Puis je lui demandai s’il croyait que maintenant Dieu l’avait sauvé, à quoi il répondit affirmativement. J’appris qu’il ne tarda pas à confesser ouvertement ce que Dieu avait fait pour lui. Il quitta cette ville peu de temps après, mais je pus le suivre de loin dans sa vie nouvelle ; il s’employa activement à l’œuvre du Seigneur tous les soirs de la semaine, travaillant à ses affaires pendant le reste de la journée. Il se réunit à sa femme et ils adoptèrent un petit orphelin, formant ainsi une heureuse famille.

 

          Quand vous avez affaire à cette catégorie d’âmes, un des meilleurs passages à leur lire est celui de Luc 19.10, surtout lorsque celui auquel vous parlez vous répond : « Je suis perdu. » Dites-lui que vous avez justement un verset fait pour lui et que, s’il est sincère en disant cela, il est tout juste l’homme que Jésus cherche. « Car le Fils de l’Homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. »

 

          Un autre passage, très utile dans ces cas-là est celui de Romains 5.6-8. Un soir qu’un homme quittait à la hâte une salle de réunion, je l’arrêtai en lui mettant la main sur l’épaule, et je lui dis :

          - « Ne vous ai-je pas vu lever la main pour demander qu’on prie pour vous ? »

          - « Oui ».

          - « Alors pourquoi vous sauvez-vous ainsi ? Savez-vous que Dieu vous aime ? »

          - « Ah ! vous ne savez pas à qui vous parlez ! »

          - « Peu importe qui vous êtes, mais je sais une chose, c’est que Dieu vous aime. » 

Il me dit alors qu’il était le pire des voleurs de Minneapolis ! »

          - « Eh bien ! Cela n’y change rien », lui répliquai-je, et je lus Romains 5.8 : « Mais Dieu prouve son amour envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous. »

 

          - « Maintenant – lui dis-je – si, comme vous le dites, vous êtes le pire des voleurs, vous êtes donc un pécheur, et ce passage nous parle de l’amour de Dieu pour les pécheurs. »

 

          Le pauvre homme se mit à pleurer et il me suivit dans une autre chambre où il me raconta toute son histoire. Il venait de sortir de prison après avoir commis un crime, et avait eu, ce même soir, l’intention de tenter le plus audacieux cambriolage qui se soit jamais commis à Minneapolis. Passant avec ses deux camarades et complices non loin d’une réunion en plein air, il s’était arrêté un instant pour écouter et, malgré les jurons et les blasphèmes de ses deux compagnons, il était resté jusqu’au bout, et nous avait suivis dans la salle de la mission. Quand il eut fini, nous nous agenouillâmes. C’est avec larmes qu’il cria au Seigneur d’avoir pitié de lui, et qu’il put saisir cette promesse de l’amour de Dieu pour un aussi grand pécheur que lui.

 

          Voici encore d’utiles passages à prendre dans des cas semblables : Matthieu 9.12-13 ; Romains 10.13 (mettez l’accent en lisant ce passage sur « quiconque ») ; Esaïe 1.18 ; 1 Jean 4.14 ; 1 Jean 2.1-2 ; Esaïe 44.22 ; 43.25. Le premier, avec le Psaume 51.1-14, est particulièrement approprié au cas d’un meurtrier. Ne dites jamais à quelqu’un que son péché n’est pas grand, mais dites au contraire que ce péché est encore plus grand qu’il ne le pense, mais qu’il a été jugé et expié. Lisez et expliquez Esaïe 53.6 : « Nous étions tous errants comme des brebis, chacun suivait sa propre voie ; et l’Éternel a fait retomber sur lui l’iniquité de nous tous » : et 1 Pierre 2.24 : « ...Lui (Jésus-Christ) qui a porté lui-même nos péchés en son corps sur le bois, afin que morts au péché nous vivions pour la justice ; lui par les meurtrissures duquel vous avez été guéris ».

 

          J’eus un jour la visite d’une femme paraissant très agitée ; l’émotion l’empêchait même d’expliquer la cause de son trouble. Enfin, elle réussit à m’ouvrir son cœur et à me raconter qu’elle avait tué un homme quatorze ans auparavant, crime dont le remords l’avait rendue presque folle ! Après qu’elle nous eût raconté son histoire, à moi et à un autre chrétien, nous avons lu ensemble Esaïe 53.6 et je lui demandai ensuite ce que Dieu avait fait de son crime. Au bout de quelques instants de profonde réflexion, elle me dit : « Il l’a placé sur Jésus-Christ. » Prenant un livre dans ma main, je lui dis :

          - « Maintenant, supposez que ma main droite représente votre personne, ma main gauche Christ, et ce livre votre péché. » Posant ce livre dans ma main droite, je lui dis :

          - « Où se trouve votre péché en ce moment ? »

          - « Sur moi », répondit-elle.

          - « Et maintenant – lui dis-je – où Dieu l’a-t-il placé ? »

          - « Sur Christ », répliqua-t-elle, tandis que je plaçais le livre dans l’autre main.

          - « Où est maintenant votre péché ? »

          Elle fut longtemps avant d’oser répondre, et enfin avec un effort désespéré, elle me répondit :

          - « Sur Christ. »

          - « Alors – continuai-je – votre crime est-il encore sur vous ? »

          Lentement la lumière se fit dans son esprit et rayonna sur son visage, avec un cri de joie, elle put me dire :

          - « Non, il est sur Christ, sur Christ ! »

 

          Servez-vous aussi des passages suivants :

          Jean 1.29 : « Voici l’Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde ».

          Actes 10.43 : « Tous les prophètes rendent de lui le témoignage que quiconque croit en lui reçoit par son nom le pardon des péchés ».

          Hébreux 7.25 : « C’est aussi pour cela qu’il peut sauver parfaitement ceux qui s’approchent de Dieu par lui, étant toujours vivant pour intercéder en leur faveur ».

 

          Ces passages sont précieux dans des cas semblables.

 

(à suivre)

R.A. TORREY

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