DIFFÉRENTES CHOSES QUI FONT ÉCHOUER UNE RÉUNION DE PRIÈRE

 

DIFFÉRENTES CHOSES QUI FONT ÉCHOUER

UNE RÉUNION DE PRIÈRE

 

          1°) S’il y a, malheureusement, manque de confiance en celui qui dirige la réunion, il n’y a pas à espérer de bons résultats. Quelle que soit la cause de cette méfiance, que ce chrétien soit digne de blâme ou non, le seul fait que c’est lui qui dirige la réunion jettera un froid et empêchera toute bénédiction. J’en ai été témoin dans des églises où il y avait un ancien ou un diacre, estimé être fautif (à juste titre ou non), et qui était appelé à présider une réunion de prière ; la réunion se mourait sous son influence. S’il y a manque de confiance en la piété de celui qui dirige, en ses capacités, son jugement ou quoi que ce soit d’autre en rapport avec la réunion, tout ce qu’il dira ou fera tombera à terre. La même chose a souvent lieu là où l’Église a perdu confiance en son pasteur.

 

          2°) Lorsque celui qui préside la réunion manque de spiritualité, ses remarques et ses prières seront sèches et froides ; tout indiquera son défaut d’onction, et toute son influence s’exercera à rebours. J’ai connu des églises où aucune réunion de prière ne pouvait se maintenir. La cause n’en était pas évidente ; mais ceux qui comprenaient l’état des choses savaient que celui qui présidait était connu pour son manque de spiritualité ; inévitablement, il jetait sur la réunion de prière une douche glacée et mortelle. Dans beaucoup d’églises, les anciens sont si loin d’être des hommes spirituels qu’ils glacent toujours la réunion de prière. En même temps, ils sont souvent étonnamment jaloux de leur dignité et ne peuvent supporter que quelqu’un d’autre préside. Si un membre spirituel de l’église prend une initiative, ils lui feront des remarques, disant : « Quoi ! Vous n’êtes pas un ancien ! Il ne vous appartient pas de conduire une réunion de prière en la présence d’un ancien ! » Ainsi, ils sont un obstacle, et l’église souffre de leur influence désastreuse.

 

          Un homme qui sait que ses dispositions intérieures ne sont pas spirituelles, n’a pas à diriger une réunion de prière ; il la tuerait, et cela, pour deux raisons : d’abord, il n’aura pas de discernement spirituel, et il ne saura ni comment, ni quand il faut agir. Un homme spirituel peut discerner les mouvements de la Providence ; il peut sentir l’Esprit de Dieu, et comprendre pour quels objets Dieu pousse les gens à prier ; il saura dès lors placer les sujets devant l’assemblée au moment favorable, et faire un bon emploi des dispositions intérieures des chrétiens assemblés. Il ne bouleversera pas les sentiments d’une assemblée en introduisant des sujets qui ne sont pas indiqués pour ce moment-là. Il aura le discernement spirituel nécessaire pour comprendre la façon dont l’Esprit dirige, et comment il agit sur ceux qui prient ; il saura poursuivre la réunion en accord avec les directions de l’Esprit. Supposons une réunion dirigée par un homme qui n’est pas spirituel. On vient de faire deux ou trois prières ; l’esprit de prière se manifeste, mais, cet homme n’ayant pas le discernement pour s’en rendre compte, se met à faire des remarques sur un autre point, ou se met à lire une page d’un livre dont la pensée est aussi éloignée des sentiments de l’assemblée que nous le sommes du pôle nord ! Ceux qui ont l’esprit de prière savent aussi distinctement quel doit être l’objet de leurs prières que si le Fils de Dieu était venu Lui-même dans l’assemblée et eût nommé l’objet. Mais celui qui préside bouleversera tout, parce qu’il a si peu de bon sens spirituel qu’il ne sait pas voir ce que la réunion elle-même lui indique.

 

          Le second défaut de celui qui dirigé, s’il n’est pas spirituel, c’est qu’il sera ennuyeux et sec dans ses remarques et dans tout ce qu’il fera. Il lira un long cantique d’un ton qui endort, puis un long passage de l’Écriture, d’un ton si froid que ce sera comme si un souffle glacé passait sur toute l’assemblée ; et tout y sera lourd aussi longtemps que cet homme, au cœur froid, sera appelé à présider la réunion de prière.

 

          3°) Un autre obstacle serait le manque de capacités chez celui qui dirige. S’il lui manque les dons propres à rendre la réunion efficace, s’il n’a rien à dire, si ses remarques sont déplacées au point de produire la légèreté ou le mépris, si elles ne contiennent rien qui fasse impression sur les esprits, ou si elles ne sont pas appropriées au but de la réunion, il nuira à la réunion. Un homme peut être pieux et pourtant, spirituellement parlant, tellement faible que, loin d’édifier par ses prières, il crée plutôt un sentiment de pitié chez les assistants. S’il en est ainsi, il vaut mieux qu’il se taise.

 

          4°) Quelquefois les bienfaits d’une réunion de prière sont détruits par un mauvais esprit chez celui qui la dirige. Si, par exemple, au moment d’un réveil, il se manifeste une grande opposition et que celui qui préside, la mentionne et la commente, il détourne la réunion de son but ; il ne sait de quel esprit il est animé. De pareilles choses sont toujours désastreuses. Qu’un pasteur, au cours d’un réveil, se mette à prêcher contre l’opposition, infailliblement il détruira le réveil, et détournera les cœurs des chrétiens de ce qui devrait les occuper. Que celui qui est appelé à conduire l’église prenne soin de veiller sur son propre esprit, de peur qu’il ne la fourvoie, et ne répande de mauvaises dispositions. La même chose est vraie pour quiconque est appelé à parler ou à prier. S’il introduit dans ses remarques, ou dans ses prières, une chose qui touche à la controverse, qui soit déplacée, déraisonnable, non scripturaire, ridicule ou futile, n’importe quoi de ce genre éteindra le souffle doux et subtil de l’esprit de prière, et anéantira la réunion.

 

          5°) Arriver en retard à la réunion est un très grand obstacle à sa bonne marche. Quand les gens ont commencé à prier et que leur attention est concentrée, qu’ils ont fermé les yeux pour que rien d’autre ne s’introduise dans leur esprit, voici qu’au milieu d’une prière quelqu’un entre et traverse la pièce. Plusieurs lèveront les yeux, et toutes les pensées seront distraites. Puis, elles se concentrent de nouveau, mais quelqu’un entre encore, et ainsi de suite. Je suppose que le diable ne se fait guère de souci, lors même que bon nombre de chrétiens vont à la réunion de prière, pourvu qu’il y en ait qui entrent quand la réunion est commencée. Il doit se réjouir lorsqu’il en voit, je ne sais combien, qui détournent l’attention des assistants en se faufilant d’une façon très pieuse et distrayante.

 

          6°) Les prières froides et les confessions de péché sans vie éteignent sûrement l’esprit de prière. Qu’une personne survienne au moment où l’assemblée est sous l’influence de l’Esprit, et qu’au milieu des expressions ardentes elle vienne faire sentir son souffle glacé, plus d’un chrétien sera tenté de sortir de la réunion.

 

          7°) Dans quelques endroits, on a coutume de commencer une réunion de prière par la lecture d’une longue portion de l’Écriture. Puis, un diacre ou un ancien indique un long cantique ; puis on le chante ; puis le diacre fait une longue prière, priant pour les Juifs et pour la totalité des Gentils, et pour une foule d’objets qui n’ont rien à faire avec le but de la réunion. Après cela, il lit peut-être un long extrait d’un livre ou d’un journal, puis vient encore un autre long cantique et une autre longue prière – et l’on retourne chez soi !

 

          J’ai entendu une fois un ancien dire qu’ils avaient depuis plusieurs années une réunion de prière sans aucun réveil. La vérité est que les conducteurs de l’église avaient l’habitude de diriger les réunions avec la dignité que je viens de décrire, et que leur dignité n’admettait pas qu’on y changeât rien. Ce n’est pas étonnant qu’il n’y eût point de réveil ! De pareilles réunions de prière suffisent pour l’empêcher. Tous les réveils qui commenceraient, la réunion de prière les détruirait. On m’a dit qu’il y avait autrefois, dans cette ville, une réunion de prière où un peu de vie semblait naître. Quelqu’un proposa qu’il se fît successivement deux ou trois prières pendant que l’assemblée resterait à genoux. Un homme, esclave de sa « dignité » s’y opposa, disant qu’on n’avait jamais fait cela et qu’il espérait bien qu’on n’introduirait point d’innovations. Il ne les aimait pas. Ce fut le coup de mort pour le réveil. De pareilles personnes sont résolues à ne jamais sortir de leur ornière, qu’il y ait une bénédiction à attendre ou non. Permettre une chose pareille serait un « procédé nouveau », et ils n’aiment pas les « procédés nouveaux ».

 

(à suivre)

Charles-G. FINNEY

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