DIFFÉRENTES CHOSES QUI FONT ÉCHOUER UNE RÉUNION DE PRIÈRE (suite)

 

DIFFÉRENTES CHOSES QUI FONT ÉCHOUER

UNE RÉUNION DE PRIÈRE

 

(suite)

 

          8°) Beaucoup de chant nuit souvent à une réunion de prière. L’agonie suscitée par l’esprit de prière ne pousse pas les gens à chanter. Il y a un temps pour toute chose : un temps pour chanter et un temps pour prier. Mais, je connais le travail d’enfantement pour les âmes, et je puis vous assurer que les chrétiens ne sentent jamais moins le besoin de chanter que lorsqu’ils ont l’esprit de prière en faveur des pécheurs.

 

          Quand on chante dans une réunion de prière, les cantiques devraient être courts et choisis de façon à produire une impression profonde, sur les pécheurs et sur les chrétiens ; qu’il ne soit donc pas question de ces chants joyeux qui mettent à l’aise les uns et les autres, et détournent l’esprit du but de la réunion. Le chant ne devrait pas éteindre les sentiments solennels, mais les approfondir. Chantés avec à propos, certains cantiques ont leur place dans une réunion de prière, et ont parfois produit de puissants effets sur les pécheurs. On nuit souvent à une réunion de prière en proposant aux jeunes convertis de chanter de joyeux cantiques. Ceci est absolument hors de propos. Ce n’est pas le moment pour eux de donner libre cours à leurs sentiments, en chantant joyeusement, alors que, autour d’eux, tant de pécheurs, leurs anciens compagnons, sont sur le chemin de l’enfer ! Fréquemment un réveil est étouffé par l’Église et par le pasteur se livrant au chant avec les jeunes convertis. Ainsi, en s’arrêtant pour se réjouir, alors qu’ils devraient avoir des sentiments de plus en plus profonds à l’égard des pécheurs, ils contristent l’Esprit de Dieu, qui s’éloigne, et bientôt ils s’aperçoivent que leur angoisse et leur travail d’enfantement pour les âmes ont disparu.

 

          9°) Introduire des sujets de controverse fera échouer la réunion de prière. Rien de ce qui touche à la controverse ne doit être introduit dans la prière, à moins que la réunion n’ait pour but de régler la question, objet de la controverse. Autrement, que les chrétiens se rencontrent dans leurs réunions de prière, sur le vaste terrain de la prière en commun, en vue d’un objet d’un intérêt général.

 

          10°) Celui qui préside ainsi que les participants devraient veiller avec le plus grand soin sur les mouvements de l’Esprit de Dieu. Qu’on n’éteigne pas l’Esprit, sous prétexte de prier selon la coutume adoptée ; qu’on évite tout ce qui détourne l’attention de l’objet placé devant l’assemblée. Toute affectation d’un sentiment qu’on n’éprouverait pas véritablement doit surtout être évitée. Presque toujours les assistants s’aperçoivent s’il y a affectation ; dans tous les cas, l’Esprit s’en aperçoit et en est contristé. Toute résistance à l’Esprit fera aussi échouer la réunion. Il se trouve souvent des gens si froids qu’ils taxeront de fanatisme toute manifestation de l’esprit de prière, et s’y opposeront même ouvertement.

 

          11°) Refuser de prier lorsqu’on est invité à le faire, nuit à la réunion. Il y a des gens qui prétendent toujours qu’ils n’ont aucun don. Quelquefois des femmes refusent de prier sous prétexte qu’elles n’ont aucune habileté pour cela ; mais elles seraient bien fâchées si quelqu’un d’autre alléguait contre elles la même raison. Ce prétexte n’est pas sincère, ce n’est qu’une feinte.

 

          Quelques-uns disent qu’ils ne peuvent pas prier avec leur famille, prétextant aussi n’en avoir pas le don. Mais on ne pourrait les offenser davantage qu’en disant d’eux : « Il ne sait pas prier devant sa propre famille ». La réplique serait : « Quoi ! Tel et tel parle comme s’il s’imaginait que personne d’autre n’a de dons que lui-même. » Les hommes ne sont pas portés à avoir d’eux-mêmes une si petite opinion. J’ai vu souvent la malédiction de Dieu tomber sur des chrétiens de cette sorte. Ils sont sans excuse et Dieu n’en acceptera aucune. L’homme a une langue pour parler avec ses voisins et ses semblables ; et il peut parler à Dieu, s’il veut y mettre son cœur. Vous verrez que les enfants de pareilles gens sont inconvertis, et tournent mal. Dieu dit qu’il répandra sa fureur sur les familles qui n’invoquent pas son nom. Si j’en avais le temps, je pourrais ranger devant vous toute une armée de faits, pour montrer que Dieu stigmatise de sa désapprobation et de sa malédiction ceux qui refusent de prier quand ils le devraient. Jusqu’à ce que ces chrétiens se repentent de ce péché, et qu’ils se chargent de cette croix (s’ils veulent appeler la prière « une croix »), ils ne doivent s’attendre à aucune bénédiction.

 

          12°) Souvent les réunions de prière sont trop longues. On devrait toujours les terminer pendant que les sentiments sont encore vifs, et non pas les traîner en longueur, jusqu’à ce que tout sentiment soit refroidi, et l’esprit de prière parti.

 

          13°) Des confessions sans conviction de cœur nuisent à une réunion. Les gens confessent leurs péchés, mais ne les abandonnent pas. Chaque semaine, ils feront la même confession. Il est clair qu’ils n’ont aucune intention de les abandonner ! Il est évident qu’ils ne songent pas à se réformer. Toute leur religion consiste à faire ces confessions-là. Au lieu d’obtenir ainsi une bénédiction de Dieu, ils n’en retireront qu’une malédiction.

 

          14°) Un autre obstacle à une réunion, c’est l’habitude de certains de prier pour eux-mêmes. Ils auraient dû faire cela chez eux. Lorsqu’ils viennent à une réunion de prière, ils devraient être prêts à intercéder efficacement pour les autres. S’ils priaient chez eux comme ils le devraient, ils seraient déjà dans les dispositions nécessaires pour pouvoir prier pour les pécheurs. Si toutefois leurs prières privées sont exclusivement pour eux-mêmes, ils n’obtiendront pas l’esprit de prière. J’ai connu des hommes qui s’enfermaient des jours entiers pour prier pour eux-mêmes et qui ne faisaient jamais de progrès dans leur vie spirituelle, parce que leurs prières étaient toutes égoïstes. Si telles personnes voulaient seulement s’oublier elles-mêmes, répandre leur cœur autour d’elles, et prier pour autrui, cela éveillerait chez elles un tel sentiment qu’elles seraient capables d’ouvrir largement leur cœur dans la prière. Ensuite, elles pourraient aller travailler pour les âmes. J’ai connu, dans un réveil, un homme qui s’enferma pendant dix-sept jours, priant comme s’il eût voulu forcer Dieu à venir à ses fins ; mais cela n’allait pas. Il sortit enfin pour travailler à l’avancement du règne de Dieu, et immédiatement il eut l’Esprit de Dieu dans son âme. Il est bon pour les chrétiens de prier pour eux-mêmes, de confesser leurs péchés, et d’ouvrir largement leur cœur, jusqu’à ce qu’ils aient les sentiments qu’ils doivent avoir.

 

          15°) Un manque de remarques appropriées nuit aussi aux réunions de prière. On ne dit pas les choses qui conduisent les gens à prier. Peut-être que celui qui préside ne s’est pas préparé lui-même, ou n’a pas les dons nécessaires pour diriger l’Église dans la prière ; ou bien il ne conduit pas les esprits à s’arrêter à des sujets de prière appropriés.

 

          16°) Il y a obstacle lorsque des personnes qui devraient se taire se mettent en avant pour parler et prier. Quelquefois, elles tiennent à prendre part à la réunion de cette manière, disant que c’est leur devoir de rendre témoignage pour Dieu en toute occasion, bien qu’étant incapables d’édifier l’Église. Mais en réalité, tout le reste de leur vie, en dehors de la réunion, témoigne contre Dieu.

 

          17°) Le manque d’union dans la prière lui est fort nuisible. Si l’un parle et que les autres ne le suivent pas, parce qu’ils pensent à autre chose, les cœurs ne s’unissent pas pour dire : « Amen. » C’est aussi mauvais que si une personne faisait une pétition et qu’un autre la révoque, ou que quelqu’un demande à Dieu de faire une chose, et que les autres Lui demandent de ne pas le faire, ou d’en faire une autre.

 

          18°) La négligence dans la prière secrète est un autre obstacle. Des chrétiens qui ne prient pas en secret ne peuvent pas s’unir avec puissance dans une réunion de prière ni avoir l’esprit de prière.

 

Charles-G. FINNEY

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