PEUT-ON RECEVOIR LES DONS SPIRITUELS DE NOS JOURS

 

PEUT-ON RECEVOIR LES DONS SPIRITUELS DE NOS JOURS ?

 

          Et pourquoi pas ? A ceux qui disent « non », d’apporter leurs preuves ! Rien dans l’Écriture, la raison ou l’expérience, ne nous permet de croire que les dons du Saint-Esprit, sans aucune exception ne sont plus pour aujourd’hui.

 

          Quels sont les arguments les plus fréquemment avancés pour prouver qu’on ne doit plus compter au XXI° siècle sur les dons surnaturels qui, au 1° siècle, étaient si répandus dans l’Église ?

 

          1) Dieu aurait cessé d’accorder ces manifestations de son Esprit depuis la fin de l’âge apostolique.

 

          Pas un seul texte de la Parole de Dieu n’indique que le Seigneur ait eu l’intention de retirer ses dons. La Bible dit :

 

          « Jésus-Christ est le même hier, et aujourd’hui, et éternellement. » (Hébreux 13.8)

          « Et ils s’en allèrent prêcher partout. Le Seigneur travaillait avec eux, et confirmait la parole par les miracles qui l’accompagnaient. » (Marc 16.20)

          « Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde. » (Matthieu 28.20)

 

          Le Christ ressuscité, qui travaillait avec ses premiers disciples et confirmait la Parole par les miracles qui l’accompagnaient, est aussi avec eux jusqu’à la fin du monde. Si nous cherchons à rabaisser l’expérience spirituelle, telle qu’elle nous est présentée dans la Bible, au niveau de notre pauvre expérience et de nos propres opinions, où alors nous arrêterons-nous ?

 

          On cite souvent un verset qui prouverait, dit-on, que les dons spirituels ne sont plus de notre temps : « Les prophéties prendront fin, les langues cesseront, la connaissance disparaîtra. » (1 Corinthiens 13.8) Chose curieuse, on affirme que les langues cesseront, et l’on semble ignorer qu’il en est tout à fait de même de la prophétie et de la connaissance. Nos contradicteurs possèdent, en général, cette dernière avec abondance, et se récrieraient vivement si on leur disait que la connaissance a disparu, elle aussi en ce qui les concerne.

          Ce passage se rapporte évidemment au moment où « ce qui est parfait sera venu » (v.10), non pas à l’époque actuelle où « nous voyons confusément comme dans un miroir » ; les dons cesseront quand nous verrons face à face (v.12). En fait, tout le passage prouve avec une très grande force que nous devons compter sur les dons spirituels jusqu’à la fin de l’histoire de l’Église, puisque le but divin, en vue duquel ils ont été donnés, ne sera atteint que lorsque ce qui est parfait sera venu. On admettra facilement que nous n’y sommes pas encore.

 

          2) L’histoire prouverait que les dons disparurent à la fin de l’âge apostolique. Ceci est vrai en partie, mais faux dans l’ensemble. L’histoire prouve plutôt le contraire. Ce qui est vrai, c’est que les dons furent moins en évidence après l’âge apostolique et même déjà vers la fin de cette époque. Non pas que le Seigneur ait retiré ses dons, mais parce que l’amour de beaucoup de chrétiens s’était refroidi. Aux époques de Réveil, à travers toute l’histoire de l’Église, les dons spirituels réapparurent. Prenons garde : il ne faut pas accuser Dieu de retirer ses dons, si en réalité c’est l’Église qui les a perdus par sa tiédeur.

 

          Il n’est pas exact de dire que les dons de l’Esprit ont cessé. Irénée, Tertullien, Jean Chrysostome, entre autres, font tous allusion à ces dons comme existant à leur époque.

          Pendant le Moyen-Âge, ils apparurent parmi les Vaudois et les Albigeois persécutés ; plus tard parmi les Prophètes Cévenols, les Méthodistes à leurs débuts, et d’autres encore. Beaucoup de chrétiens, aujourd’hui encore, exercent les dons glorieux du Saint-Esprit.

 

          3) La Parole de Dieu étant totalement et définitivement écrite, le ministère des dons spirituels ne serait plus nécessaire puisque nous avons la parole écrite.

 

          Cet argument ne tient aucun compte de la vraie nature des dons de l’Esprit. On se figure que l’Église primitive attachait la même autorité à l’exercice de ces dons qu’aux Écritures. Le Nouveau Testament prouve le contraire. Les prophéties de l’Écriture (2 Pierre 1.20) avaient une toute autre autorité que les dons spirituels ; il en est toujours ainsi aujourd’hui.

 

          Les dons spirituels n’ont pas eu pour but la composition du Nouveau Testament ; ils ne remplaçaient pas la Parole de Dieu écrite, avant que le Nouveau Testament soit composé. Leur rôle était tout différent, et si on les exerce normalement dans leur propre sphère, ils sont aussi précieux et nécessaires aujourd’hui qu’alors.

 

          4) Les dons ne seraient plus nécessaires aujourd’hui car beaucoup sont convaincus de la vérité du christianisme.

 

          Peut-on avancer sérieusement un pareil argument ? Même en pays chrétien, il y a des multitudes d’incrédules. L’Église ne peut pas compter sur d’éloquents appels intellectuels pour assurer la victoire de l’Évangile. Des foules ne seront touchées par l’Évangile que si Dieu manifeste sa puissance surnaturelle. Que de foules altérées en face d’une Église sans puissance !

 

          Il est incontestable que la guérison divine et la manifestation des autres dons ont une grande puissance pour éveiller les indifférents, convaincre de péché, attirer à l’Évangile et aboutir à de vraies conversions. Partout où le ministère des dons spirituels est exercé, les foules accourent en masse.

 

          L’exercice des dons spirituels produit aussi dans les réunions de l’Église un vif sentiment de la réalité de la présence de Dieu. Les chrétiens qui goûtent ces choses sont remplis d’un enthousiasme entièrement nouveau.

 

          Les missionnaires ont été et sont encore dans une situation tout à fait analogue à celle des premiers apôtres. Pour eux, les dons de l’Esprit constituent une aide appréciable. On ne peut donc pas soutenir que les dons spirituels ne sont pas pour notre temps.

 

          5) Si ces dons sont réellement pour notre temps, pourquoi tant de chrétiens des églises ne les exercent-ils pas ?

 

          Certains se sont détournés de la simplicité de l’Évangile, de la vérité qui est en Jésus, et des doctrines essentielles de la foi : on ne peut pas s’attendre à ce que le Saint-Esprit confère ses dons à de tels chrétiens.

 

          D’autres sont fidèles à « la foi qui a été transmise aux saints une foi pour toutes », mais ils manifestent une complète incrédulité en ce qui concerne les dons spirituels. Ils ne les désirent pas. Ils ne les attendent pas. Ils ne croient pas qu’il soit possible de les recevoir. Jésus nous a laissé un principe infaillible : « Qu’il vous soit fait selon votre foi ». Dieu n’impose pas ses grâces à ceux qui ne les attendent pas avec foi. Une opposition acerbe au baptême de l’Esprit et aux dons spirituels est souvent le fait d’une conscience troublée. Cette dernière essaie de justifier le fait de n’avoir pas répondu à un appel très clair de Dieu, qui voulait l’engager dans cette voie.

 

          D’autres encore manifestent une crainte étrange de la puissance des démons et de leur habileté à séduire. Le Seigneur laisserait-il l’un des siens rechercher sincèrement une vie plus étroitement unie à la sienne, et devenir le jouet du prince des ténèbres ? Que l’on médite plutôt Luc 11.9-13. Par crainte de faire fausse route, certains chrétiens préfèrent n’avoir aucune expérience du surnaturel. Que l’on se souvienne que le Nouveau Testament contient des règles très simples pour éprouver les esprits, et qu’un esprit de crainte y est tout spécialement condamné. Ce fut un coup de maître de Satan de priver beaucoup d’excellents chrétiens des richesses de leur héritage en Christ, par la crainte des illusions.

 

          Rien n’interdit à l’Église de posséder et d’exercer de nos jours tous les dons spirituels dans leur plénitude. Allons de l’avant avec le courage de la foi. Nous pouvons avoir une pleine assurance que Dieu nous permettra dans sa grâce infinie, d’entrer pleinement en possession de notre héritage.

 

Paul BALLIERE

www.batissezvotrevie.fr