L'EGLISE PRIMITIVE ET CELLE DE NOS JOURS

 

L’ÉGLISE PRIMITIVE ET CELLE DE NOS JOURS

 

          J’ai lu de nombreux ouvrages sur l’Église primitive, la plupart sur celles des deuxième et troisième siècles, et j’ai constaté qu’il existait une différence considérable entre cette Église primitive et la nôtre. Ce qui la distingue le plus est son mode de vie tout à fait à part. On ne trouve en elle aucune des caractéristiques concernant les pensées et les préceptes de ce monde. L’Église primitive était totalement différente de la société qui l’environnait car elle vivait selon des principes et des valeurs diamétralement opposés. C’était la Parole de Dieu qui, seule, façonnait leur existence tout entière.

          Les écrits sur les chrétiens, rédigés par les non-croyants, disaient qu’ils vivaient dans leurs communautés en tant que résidents, et que tout en vivant dans leur chair, ce n’était pas elle qui leur dictait les principes qu’ils devaient suivre. Ils obéissaient aux lois qui étaient prescrites, et en même temps, ils les surpassaient par la vie qu’ils menaient. Ils ne manifestaient que peu d’intérêt pour les plaisirs de tout ordre, les événements sportifs, les divertissements. Ils aimaient les hommes, malgré la persécution que tous leur faisaient subir. Ils étaient déshonorés, mais dans leur déshonneur même, ils se trouvaient glorifiés. Et ceux qui les haïssaient étaient bien incapables de donner une quelconque explication de la haine qu’ils éprouvaient pour eux.

          De nos jours, ceux qui ont pour nous de l’aversion, n’ont pas à chercher bien loin pour donner de bons fondements aux sentiments qu’ils éprouvent envers nous. Ce qui nous est rapporté des premiers chrétiens ne pourrait s’appliquer qu’à une infime partie de l’Église d’aujourd’hui. Nombreux sont les scandales à tous les échelons du ministère. L’unique raison de ces incidents déplorables est la recherche personnelle de désirs à assouvir. Non seulement les chefs religieux, mais un très grand nombre de fidèles de l’Église se complaisent dans une vie matérialiste et partent à la poursuite des plaisirs et des trésors de ce monde. Nous trouvons tout à fait normal de faire la queue pour voir les mêmes films, s’adonner aux mêmes distractions et divertissements qui intéressent le monde.

          Cyprien, un riche romain, a donné sa vie à Jésus à l’âge de quarante ans. Son enthousiasme d’avoir trouvé le Christ était si grand, qu’il décida de renoncer à tous ses biens pour les distribuer à ceux qui en avaient besoin. On le retrouve plus tard ancien de l’Église. Voici ce qu’il écrit :

 

          « Voici pour l’homme le moyen de gagner la seule paix digne de confiance, l’unique sécurité, solide et ferme, et qui jamais ne change : que l’homme s’éloigne à toujours des distractions de ce monde, s’ancre solidement au salut, et détache son regard de la terre pour le porter vers les cieux (la montagne de Dieu)...Celui qui est en vérité plus grand que le monde ne peut absolument rien désirer qui vienne de ce monde. » (Lettre de Cyprien à Donatus)

 

          Les chrétiens primitifs croyaient que ce monde et le suivant étaient deux ennemis ; par conséquent, qu’il nous était impossible d’être amis des deux. Jacques déclare sans préambule : « Adultères ! Ne savez-vous pas que l’amour du monde est inimitié contre Dieu ? Celui donc qui veut être ami du monde se rend ennemi de Dieu » (Jacques).

          Pourquoi traitait-il donc les chrétiens qui recherchent les plaisirs du monde, d’adultères ? La personne adultère est déjà engagée avec quelqu’un et recherche une relation avec une autre personne. Nous, en tant que croyants, avons traité une alliance avec Dieu, alors pourquoi chercher à épouser les modes de vie et les principes de ce monde ? Se pourrait-il donc que nous ne différions en rien des Israélites d’antan, qui ne voulaient pas abandonner la vaine manière de vivre qu’ils avaient rapportée d’Égypte, et avoir ainsi le privilège, en les délaissant, de venir à Dieu ?

 

John BEVERE

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