LES AFFECTIONS DE L'EGLISE, L’ÉPOUSE DE CHRIST

 

LES AFFECTIONS DE L’ÉGLISE, L’ÉPOUSE DE CHRIST

 

«Tes deux seins sont comme deux faons,

comme les jumeaux d'une gazelle, qui paissent au milieu des lis.»

(Cantique des cantiques 4.5)

 

          Nous retrouvons une parole semblable au chapitre sept, verset quatre: « Tes deux seins sont comme deux faons, comme les jumeaux d'une gazelle ».

 

          C'est le septième trait de la beauté de l'épouse. L'image employée par l'Écriture évoque les affections de l'épouse. Les affections spirituelles sont très précieuses aux yeux du Seigneur.

 

          Avant de méditer ce texte, rappelons une parole de l'apôtre Paul: « Tout est pur pour ceux qui sont purs; mais rien n'est pur pour ceux qui sont souillés et incrédules » (Tite 1.15). Le langage prophétique et symbolique du Cantique des cantiques a été l'objet de la critique et de la moquerie des rationalistes. A leurs yeux, il est un livre érotique. En revanche, pour les croyants authentiques, la profondeur spirituelle de ces pages inspirées les conduit dans le Lieu Très Saint de la Bible. Je suis de ceux-là.

 

Avoir des affections équilibrées

 

          Notre verset parle des « deux seins » de la bien-aimée, semblables à « deux faons », « comme les jumeaux d'une gazelle ». Nous voyons ici le symbole des affections équilibrées, placées dans les plateaux de la balance divine. Elles sont le résultat de la grâce de Dieu lorsqu'elles gouvernent notre cœur.

 

          Considérons cet enseignement sur le terrain pratique. Nous sommes appelés à aimer Dieu de tout notre cœur. Mais pas seulement ! Nous sommes aussi exhortés à aimer notre frère en la foi, et notre prochain. « Si quelqu'un dit: J'aime Dieu, et qu'il haïsse son frère, c'est un menteur; car celui qui n'aime pas son frère qu'il voit, comment peut-il aimer Dieu qu'il ne voit pas ? Et nous avons de lui ce commandement: que celui qui aime Dieu aime aussi son frère. » (1 Jean 4.20-21) Vous voyez bien que nous ne pouvons pas nous contenter d'aimer Dieu seulement. Tenons-nous en garde contre un mysticisme dépourvu de toute réalité fraternelle. Certains prétendus chrétiens proclament aimer Dieu, mais ne veulent plus avoir affaire avec l'Église. Quel aveuglement, et quel déséquilibre ! La bien-aimée du Cantique a deux seins !

 

          Par ailleurs, l'humaniste prétendant aimer son prochain en excluant Dieu de sa vie, ne vit qu'un piètre altruisme. Ses sentiments sous-dimensionnés, sont bien en-deçà de ce que Dieu attend de ses enfants. L'équilibre a été rappelé par Christ: « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée. C'est le premier et le plus grand commandement. Et voici le second, qui lui est semblable: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes. » (Matthieu 22.37-40)

 

          Des affections non équilibrées sont une réelle difformité. Elles ne correspondent pas aux affections de Christ. Désirons ressembler à Jésus en toutes choses. « Devenez donc les imitateurs de Dieu, comme des enfants bien-aimés; et marchez dans la charité, à l'exemple de Christ... » (Éphésiens 5.1-2) Paul écrit aux Thessaloniciens: « Vous avez été mes imitateurs et ceux du Seigneur... » (1 Thessaloniciens 1.6)

 

          Jésus a parlé de son amour pour le Père. « Afin que le monde sache que j'aime le Père, et que j'agis selon l'ordre que le Père m'a donné... » (Jean 14.31) Il a aussi proclamé son amour pour ses disciples. « Je vous donne un commandement nouveau: Aimez-vous les uns les autres; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres. » (Jean 13.34) Les affections de Christ étaient parfaitement équilibrées. Il désire contempler cette beauté en sa bien-aimée, l'Église.

 

L'Église et ses nouveaux convertis

 

          « Tes deux seins... »

 

          Cette expression de la sainte Écriture permet de relever quelques pensées. La première est celle de maturité. De nombreux textes parlent de la croissance de l'Église, nécessaire en tout point. Ce n'est pas mon propos d'écrire en détails maintenant là-dessus.

          La seconde pensée est celle de maternité. Le sein est nécessaire à l'alimentation des nourrissons. Les croyants forts et matures de l'Église doivent être en mesure de supporter, de fortifier, d'alimenter les « bébés » spirituels. Ceux-ci sont inclus dans la parole de l'apôtre Pierre: « ...désirez, comme des enfants nouveau-nés, le lait spirituel et pur, afin que par lui vous croissiez pour le salut, si vous avez goûté que le Seigneur est bon. » (1 Pierre 2.2-3)

          La troisième pensée est celle d'affection intense, et de tendres soins. Paul écrit aux Thessaloniciens: « Nous avons été pleins de douceur au milieu de vous. De même qu'une nourrice prend un tendre soin de ses enfants, nous aurions voulu, dans notre vive affection pour vous, non seulement vous donner l'Évangile de Dieu, mais encore nos propres vies, tant vous nous étiez devenus chers. » (1 Thessaloniciens 2.7-8)

 

          « Nous avons été pleins de douceur ». Luther traduit: « Nous avons été « maternels », ce qui est bien en harmonie avec cette belle et touchante image, dont la version citée ci-dessus ne rend pas même toute la portée. Le mot traduit par « prendre un tendre soin » signifie « une nourrice qui réchauffe sur son sein » ses propres enfants. Les nouveaux convertis n'ont besoin ni de critiques, ni de jugement, encore moins de brutalité, mais de la douceur, fruit de l'Esprit, émanant de leurs aînés en la foi. Réchauffés sur le sein de la maturité, ils s'épanouiront et grandiront en Christ.

 

Comme deux faons

 

          « ...Comme deux faons ».

 

          Les faons sont les petits du daim. L'Écriture nous donne ici une image de la vigueur de la jeunesse. C'est ce que Jésus attend de son peuple. Il vient chercher son Église glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable; une Église qui ne se sera pas souillée, qui n'aura pas vieilli, et qui n'aura perdu ses forces.

 

          « ...Comme les jumeaux d'une gazelle ». Nous contemplons là un symbole de tendresse, de sensibilité des affections spirituelles. Les petits de la gazelle sont des créatures timides, sensibles, toujours en éveil, prêtes à fuir d'un pas agile à la moindre alerte. Le Seigneur attend de nous des affections délicates, sensibles, promptement alarmées à l'approche de tout ce qui est du monde, de la chair, ou du diable.

 

Au milieu des lis

 

          « ...Qui paissent au milieu des lis ».

 

          Toute la beauté morale et spirituelle de la bien-aimée de Christ évolue dans des pâturages charmants. Souvenons-nous de ce que le Cantique nous disait du bien-aimé: «Il fait paître son troupeau parmi les lis. » (2.16) Ce point est suffisamment important pour que l'Écriture le souligne une seconde fois au chapitre six, verset trois. L'Église doit se trouver là où se tient son Seigneur. C'est alors que Christ rassasie de biens l'âme affamée.

          Il est indispensable que la sainte sensibilité de nos affections soit gardée par la nourriture de mets appropriés, et non détruite par les mets du monde qui lui sont funestes. Si l'épouse est elle-même « un lis au milieu des épines », comme nous l'avons médité au chapitre deux, verset deux, ses affections devraient se nourrir dans des conditions correspondant à son vrai caractère, et rejeter ce qui est naturel ou mondain. « Ainsi, mes bien-aimés, comme vous avez toujours obéi, travaillez à votre salut avec crainte et tremblement, non seulement comme en ma présence, mais bien plus encore maintenant que je suis absent; car c'est Dieu qui produit en vous le vouloir et le faire, selon son bon plaisir. Faites toutes choses sans murmures ni hésitations, afin que vous soyez irréprochables et purs, des enfants de Dieu irrépréhensibles au milieu d'une génération perverse et corrompue, parmi laquelle vous brillez comme des flambeaux dans le monde. » (Philippiens 2.12-15)

          Ici, dans le Cantique des cantiques, la pureté apparaît particulièrement raffinée. Elle rayonne dans un environnement de beauté et de gloire. C'est toute cette beauté de l'Église qui attire le Seigneur; une beauté qui n'est pas l'exaltation du « moi », car elle est le fruit de la mort de Jésus sur la croix, de la présence et du travail du Saint-Esprit. Elle est aussi le résultat d'exercices humiliants par lesquels nous apprenons à juger ce qui est de la chair, et à nous dégager de ce que nous sommes naturellement.

          Tous ces traits de la beauté de la bien-aimée ont une grande valeur morale et spirituelle. Frères et sœurs en la foi, cultivons-les, développons-les jusqu'à maturité, afin de ressembler à l'époux divin. N'est-il pas écrit que lui-même « est semblable à la gazelle ou au faon des biches » ? (Cantique des cantiques 2.9)

 

          C'est notre grande vocation et notre destinée. « Nous savons, du reste, que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein. Car ceux qu'il a connus d'avance, il les a aussi prédestinés à être semblables à l'image de son Fils, afin que son Fils fût le premier-né entre plusieurs frères. » (Romains 8.28-29)

 

Paul BALLIERE

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