LA MANIERE DE BOIRE DES OISEAUX

 

LA MANIÈRE DE BOIRE DES OISEAUX,

OU UNE LEÇON DE RECONNAISSANCE

 

          Il se peut que nos lecteurs soient surpris d’apprendre que les oiseaux peuvent nous enseigner la reconnaissance. Mais il en est ainsi.

 

          Tous les Africains aiment les proverbes et les vérités lapidaires qu’ils contiennent. Mais les Ghanéens éclipsent leurs semblables Africains Occidentaux par leur ferveur pour la sagesse des proverbes. A croire qu’ils ont un proverbe pour tout. Un de ces proverbes, sur le thème de la reconnaissance, est excellent :

 

          « Même le poulet, quand il boit, lève la tête vers le ciel afin de remercier Dieu pour l’eau. »

          Ce proverbe est fondé sur l’observation suivante : non seulement tous les poulets, mais aussi tous les oiseaux (hormis les pigeons et les colombes) boivent par gravité. C’est-à-dire qu’ils trempent leur bec dans l’eau, en prenant une gorgée et la gardent, puis ils lèvent leur tête bien haut jusqu’à ce que l’eau dégouline le long de leur gorge. Bien sûr, ils ne remercient pas littéralement Dieu pour l’eau, mais ils en ont fortement l’air, et les Ghanéens ont tourné cette action en parabole.

 

          La reconnaissance est certainement une vertu que Dieu affectionne, qui devrait caractériser tout le peuple de Dieu. Il est vrai que, au cours de leurs pérégrinations dans le désert, les Israélites se plaignaient continuellement vis-à-vis de Dieu et de Moïse. Pourtant, plus tard, dans la louange liturgique du Temple, l’un des refrains les plus courants était « Célébrez l’Éternel, car il est bon », avec la réponse de l’assistance « car son amour dure à toujours » (voyez, par exemple, le Psaume 136). Les Israélites apprenaient aussi de manière individuelle à s’encourager les uns les autres à louer Dieu et à lui rendre grâce, en fait à le remercier de tout leur être pour tous ses bienfaits : « Mon âme, bénis l’Éternel ! Que tout ce qui est en moi bénisse son saint nom ! Mon âme, bénis l’Éternel, et n’oublie aucun de ses bienfaits ! » (Psaume 103.1, 2).

 

          Si tel était le cas au temps de l’Ancien Testament, combien plus cela devrait-il l’être pour les chrétiens du Nouveau Testament ! Au cours de son ministère public, quand Jésus guérit dix hommes souffrant de la lèpre, il exprima son étonnement qu’un seul d’entre eux soit revenu pour le remercier (Luc 17.11-19).Si nous avons ne serait-ce que goûté la grâce de Dieu, la reconnaissance devrait jaillir en nous spontanément. Quand Paul priait pour ses amis colossiens, il incluait la requête qu’ils puissent « exprimer leur reconnaissance au Père » pour leur salut (Colossiens 1.12-13) – et pour d’autres bénédictions aussi.

 

          Quand Henri Nouwen se rendit en visite en Amérique Latine, il intitula « Gracias » le journal qu’il fit publier ; et il expliqua ce titre dans sa conclusion :

          « Tout ce qui est donné – l’argent, la nourriture, le travail, une poignée de main, un sourire, un mot gentil ou une étreinte – est une raison de se réjouir et de dire « gracias »...J’ai appris que tout ce qui est, est donné gratuitement par le Dieu d’amour. Tout est grâce. La lumière et l’eau, le gîte et la nourriture, le travail et le temps libre, les enfants, les parents, les grands-parents, la naissance...tout nous est donné. Pourquoi ? Pour que nous puissions dire « gracias », merci... »

 

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Commentaires: 2
  • #1

    Sogna (lundi, 04 février 2019 08:52)

    Oui Dieu, dans Sa sagesse et Sa bonté, nous parle au travers de la nature et de Sa création, si nous voulons y prendre garde.
    En lisant ces versets 1 et 2 du psaume 103, j'aimerais dire que dans nos assemblés je ne les ai jamais entendu lire avec la bonne tonalité ce qui change tout leur message.
    Quand le psalmiste dit "Mon âme bénis l'éternel ...et n'oublie aucun de Ses bienfaits" il emploie l'impératif, il donne un ordre à son âme alors que ces versets sont plutôt lus comme s'ils étaient au mode indicatif, comme si le psalmiste nous disait que son âme bénissait Dieu, ce qui de toute façon était juste et vrai.
    Mais s'ils sont lus avec la bonne tonalité on sent qu'il est impératif d'être reconnaissant, que le roi David qui avait l'habitude de louer son Dieu, (nous le voyons dans tous ses psaumes), se sentait encore obligé de dire à son âme "loue ton Dieu, Loue le encore". Amen !
    Quel amour !, quelle reconnaissance !

  • #2

    Meillerais (lundi, 04 février 2019 09:21)

    Merci, c'est merveilleux!