PASSEZ LE JOURDAIN

 

PASSEZ LE JOURDAIN

 

Lecture biblique : Josué 3.1-17

 

          Pour entrer en Canaan, il fallait que le peuple d’Israël passe le Jourdain. La traversée de ce fleuve était une étape incontournable.

          Jusqu’ici, la délivrance du peuple de Dieu depuis l’Égypte avait été caractérisée par deux grands événements : premièrement la Pâque, et secondement le passage de la mer Rouge.

          Il est bon d’en saisir la signification pour comprendre celle d’un troisième événement : la traversée du Jourdain. Chacun de ces trois faits est un symbole de l’œuvre de Jésus à la croix. Cette œuvre de Christ au calvaire est si riche, si variée et si infinie, qu’il fallait tous ces types de l’Ancien Testament pour que nous puissions en saisir la profondeur et l’étendue.

 

Pas de Jourdain sans la Pâque

 

          Bien avant l’étape du Jourdain, Israël avait reçu de Dieu les ordonnances concernant la Pâque.

 

          La Pâque nous apporte un précieux enseignement : le sacrifice de Christ sur la croix nous met à l’abri du jugement de Dieu. En Égypte, Dieu avait dit à Israël :

 

          « Cette nuit-là, je passerai dans le pays d’Égypte, et je frapperai tous les premiers-nés du pays d’Égypte, depuis les hommes jusqu’aux animaux, et j’exercerai des jugements contre tous les dieux de L’Égypte. Je suis l’Éternel. Le sang vous servira de signe sur les maisons où vous serez ; je verrai le sang, et je passerai par-dessus vous, et il n’y aura point de plaie qui vous détruise, quand je frapperai le pays d’Égypte » (Exode 12.12-13).

 

          Comprenons bien qu’Israël ne pouvait être mis à l’abri que par le sang de l’agneau pascal. Ce sang était placé entre le pécheur et un Dieu qui juge ! Sans le sang sur les maisons, Israël aurait subi le même sort que les Égyptiens. En effet, la Parole de Dieu déclare : « ...Sans effusion de sang, il n’y a pas de pardon. » (Hébreux 9.22)

          Ce fondement spirituel dont nous parlons, c’est l’expiation. « En conséquence, il [Jésus] a dû être rendu semblable en toutes choses à ses frères, afin qu’il fût un souverain sacrificateur miséricordieux et fidèle dans le service de Dieu, pour faire l’expiation des péchés du peuple » (Hébreux 2.17).

          Le sang arrête Dieu. Il tient le jugement dehors, et il nous met en sûreté au- dedans. « Le sang vous servira de signe sur les maisons où vous serez ; je verrai le sang, et je passerai par-dessus vous » (Exode 12.13). Les chérubins qui agitent l’épée flamboyante du jugement (voyez Genèse 3.24) sont désarmés au-dessus du propitiatoire de l’arche de l’alliance :

 

          « Tu feras un propitiatoire d’or pur ; sa longueur sera de deux coudées et demie, et sa largeur d’une coudée et demie. Tu feras deux chérubins d’or, tu les feras d’or battu, aux deux extrémités du propitiatoire ; fais un chérubin à l’une des extrémités et un chérubin à l’autre extrémité ; vous ferez les chérubins sortant du propitiatoire à ses deux extrémités. Les chérubins étendront les ailes par-dessus, couvrant de leurs ailes le propitiatoire, et se faisant face l’un à l’autre ; les chérubins auront la face tournée vers le propitiatoire. Tu mettras le propitiatoire sur l’arche, et tu mettras dans l’arche le témoignage que je te donnerai. C’est là que je me rencontrerai avec toi ; du haut du propitiatoire, entre les deux chérubins placés sur l’arche du témoignage, je te donnerai tous mes ordres pour les enfants d’Israël » (Exode 25.17-22).

 

          Vous remarquez ici que les chérubins n’ont plus l’épée du jugement. Ils ont la face tournée vers le sang. Le jugement a été retenu à l’extérieur, sur le sacrifice de l’autel des holocaustes. Pour nous, aujourd’hui, la sécurité est à l’intérieur, dans le lieu très saint, qui nous a été ouvert par le sacrifice de Christ.

          Toutefois, n’oublions pas que c’est l’amour de Dieu pour son peuple qui a pourvu à un sacrifice capable de retenir son propre jugement. « Dieu prouve son amour envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous » (Romains 5.8).

          Israël, pas plus que les Égyptiens, ne pouvait rien faire de lui-même pour éviter le grand juge. Que dit l’Écriture en ce qui nous concerne ? « C’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie » (Éphésiens 2.8-9) ; et encore : « Lorsque la bonté de Dieu notre Sauveur et son amour pour les hommes ont été manifestés, il nous a sauvés, non à cause des œuvres de justice que nous aurions faites, mais selon sa miséricorde, par le baptême de la régénération et le renouvellement du Saint-Esprit » (Tite 3.4-5). Pourquoi tant d’orgueil et de prétention au milieu du peuple de Dieu ? Pourquoi être si orgueilleux de ce que nous sommes devenus uniquement par grâce ?

 

          Une autre vérité apparaît dans la Pâque : le sang était celui de l’agneau entièrement rôti au feu. « On prendra de son sang, et on en mettra sur les deux poteaux et sur le linteau de la porte des maisons où on le mangera. Cette même nuit, on en mangera la chair, rôtie au feu ; on la mangera avec des pains sans levain et des herbes amères » (Exode 12.7-8). Quel type de Christ, subissant de la manière la plus complète le jugement de Dieu pour nous, à notre place, non seulement extérieurement mais dans les profondeurs de son être !

          Tandis que les Israélites étaient à l’abri sous le sang, ils trouvaient aussi dans l’agneau un aliment pour leur marche. Dieu dit : « Cette même nuit, on en mangera la chair, rôtie au feu ; on la mangera avec des pains sans levain et des herbes amères...Quand vous le mangerez, vous aurez vos reins ceints, vos souliers aux pieds, et votre bâton à la main ; et vous le mangerez à la hâte » (Exode 12.8, 11) Cette même nuit, les Israélites partiraient pour un long pèlerinage. Les pains sans levain évoquent la pureté et la vérité. Passant du type à la réalité en Jésus-Christ, l’apôtre Paul écrit : « Christ notre Pâque a été immolé. Célébrons donc la fête, non avec du vieux levain, non avec un levain de malice et de méchanceté, mais avec les pains sans levain de la pureté et de la vérité » (1 Corinthiens 5.8). Les herbes amères symbolisent l’esclavage en Égypte, le péché, et le sentiment profond de son amertume ; mais ce péché était expié et l’esclavage brisé.

          Ainsi les Israélites se nourrissaient de l’agneau pascal dans sa mort. Combien de chrétiens se sont installés dans une « demie Pâque » spirituelle. Ils se contentent du sang pour l’expiation. Mais ils ne se nourrissent pas de Jésus dans sa mort. Ils campent auprès de la déclaration - certes délicieuse – de 1 Corinthiens 5.7 : « Christ, notre Pâque, a été immolé ». Mais ils ne vont pas plus loin. Ce sont des chrétiens faibles, incapables d’avancer, de faire des progrès, vaincus constamment par la chair et ses convoitises, sans aucune communion avec les perfections de Christ, chancelants à l’heure des épreuves et des tentations. Considérons attentivement les paroles de Jésus : « En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez son sang, vous n’avez point la vie en vous-mêmes. Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle ; et je le ressusciterai au dernier jour. Car ma chair est vraiment une nourriture, et mon sang est vraiment un breuvage. Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang demeure en moi, et je demeure en lui » (Jean 6.53-56). Entendez bien ses paroles ! Jésus n’a pas seulement parlé de sang, mais aussi de sa chair !

          Quel misérable christianisme offrent aux yeux du monde beaucoup d’églises aujourd’hui !

 

(à suivre)

Paul BALLIERE

www.batissezvotrevie.fr

 

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Commentaires: 1
  • #1

    Meillerais (jeudi, 14 mars 2019 16:22)

    Merveilleux message d'édification!
    Merci beaucoup