PASSEZ LE JOURDAIN (suite)

 

PASSEZ LE JOURDAIN

(suite)

 

Lecture biblique : Josué 3.1-17

 

          Dans notre précédent article, nous avons montré que pour entrer en Canaan, le peuple d’Israël devait passer le Jourdain. La traversée de ce fleuve était une étape incontournable. En effet, jusqu’ici, la délivrance du peuple de Dieu depuis l’Égypte avait été caractérisée par deux grands événements : premièrement la Pâque, et secondement le passage de la mer Rouge.

          Quelle est la signification spirituelle de la traversée de la mer Rouge ?

 

Pas de Jourdain sans la mer Rouge

 

          La Pâque nous présente symboliquement l’expiation par la mort de Jésus sur la croix.

          La traversée de la mer Rouge nous enseigne un second aspect de l’œuvre de Christ au calvaire : la rédemption.

          Nous invitons nos lecteurs à lire Exode14.5-31.

 

          Dans le cantique chanté après la traversée de la mer Rouge, nous trouvons ces paroles (Exode 15.13, version Darby) : « Tu as conduit par ta bonté ce peuple que tu as racheté ». La version Segond traduit « délivré ».

          Si Dieu nous a délivrés, s’il nous a rachetés, il est donc pour nous et non contre nous. En voici la preuve en Exode 14.14 : « L’Éternel combattra pour vous ; et vous, gardez le silence ». Dans son épître aux Romains, l’apôtre Paul déclare :

 

          « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? Lui, qui n’a point épargné son propre Fils, mais qui l’a livré pour nous tous, comment ne nous donnera-t-il pas aussi toutes choses avec lui ? » (Romains 8.32)

 

          Ce verset proclame l’expiation et la rédemption, avec ses glorieuses conséquences.

 

          La Pâque (l’expiation) avait arrêté Dieu lui-même comme juge, et avait mis le peuple en sûreté. A la mer Rouge, Dieu intervint comme Sauveur en faveur de son peuple : « L’Éternel est ma force et le sujet de mes louanges ; c’est lui qui m’a sauvé. Il est mon Dieu : le je célébrerai », chanta Israël (Exode 15.2). Le peuple n’eut rien à faire que d’assister à la délivrance : « Ne craignez rien, restez en place, et regardez la délivrance que l’Éternel va vous accorder » (Exode 14.13).

          La rédemption arrête l’ennemi. Dieu prend pour ainsi dire contre lui les ennemis qui étaient contre nous ; ennemis que nous étions totalement impuissants à combattre.

          Face à la mer Rouge, la situation du peuple de Dieu était critique. Pharaon, ses six cents chars d’élite, tous ses chars, ses cavaliers et toute son armée étaient en marche derrière Israël, et approchait de plus en plus. L’ennemi voulait saisir à nouveau sa proie, il poursuivait Israël, l’acculant à une mer infranchissable. Le peuple se trouvait sans ressources face à Pharaon et son armée. N’en est-il pas ainsi de nous ? Que peuvent nos misérables forces devant notre redoutable adversaire, le diable ? Sans Christ, nous sommes sans force et sans espérance. Sans Christ, le diable aurait tôt fait de nous pousser vers la mort et le jugement de Dieu.

          A cette extrémité, Dieu intervint pour son peuple : il fendit la mer Rouge. Ce qui aurait dû être naturellement un gouffre, la mort, devint un chemin divin, un chemin nouveau, un chemin de vie. Les eaux qui auraient dû engloutir le peuple, lui formaient au contraire un rempart. Quel précieux enseignement pour nous, le peuple de la grâce ! Cette scène est le type de la mort et du jugement supportés par un autre, notre Seigneur Jésus-Christ, pour que nous, nous ayons la vie. Christ a porté l’horreur de la mort tout entière.

          Rappelant cet épisode de l’histoire d’Israël, l’apôtre Paul écrit : « Frères, je ne veux pas que vous ignoriez que nos pères ont tous été sous la nuée, qu’ils ont tous passé au travers de la mer, qu’ils ont tous été baptisés en Moïse dans la nuée et dans la mer » (1 Corinthiens 10.1). Israël est passé sain et sauf sur l’autre bord. Nous avons là l’image de notre mort et de notre résurrection en Christ, ainsi que l’enseigne l’apôtre :

 

          « Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, c’est en sa mort que nous avons été baptisés ? Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie. En effet, si nous sommes devenus une même plante avec lui par la conformité à sa mort, nous le serons aussi par la conformité à sa résurrection, sachant que notre vieil homme a été crucifié avec lui, afin que le corps du péché fût détruit, pour que nous ne soyons plus esclaves du péché ; car celui qui est mort est libre du péché. Or, si nous sommes morts avec Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui, sachant que Christ ressuscité des morts ne meurt plus ; la mort n’a plus de pouvoir sur lui. Car il est mort, et c’est pour le péché qu’il est mort une fois pour toutes ; il est revenu à la vie, et c’est pour Dieu qu’il vit. Ainsi vous -mêmes, regardez-vous comme morts au péché, et comme vivants pour Dieu en Jésus-Christ » (Romains 6.3-11).

 

          Dans la mer Rouge, l’ennemi et toute son armée ont été détruits. Ils ont trouvé là leur tombeau où nous, sur le plan spirituel, en Jésus-Christ, nous trouvons un chemin de vie. Bien-aimés frères et sœurs, nous pouvons désormais nous tenir en paix sur l’autre rive d’une vie nouvelle. Nous pouvons expérimenter la puissance de la vie de résurrection de Christ. Il a traversé victorieusement la mort pour nous.

 

          Comment vivre cette glorieuse réalité ? Par la foi ! La Bible dit : « C’est par la foi qu’ils traversèrent la mer Rouge comme un lieu sec, tandis que les Égyptiens qui en firent la tentative furent engloutis » (Hébreux 11.29). Le monde, qui essaie par lui-même de traverser victorieusement la mort et le jugement, sera englouti dans la condamnation éternelle. Mais pour nous croyants, la mort et la résurrection de Christ sont la défaite totale de Satan : « ...Afin que par la mort, il [Christ] anéantît celui qui a la puissance de la mort, c’est-à-dire, le diable, et qu’il délivrât tous ceux qui, par crainte de la mort, étaient retenus toute leur vie dans la servitude » (Hébreux 2.14-15).

 

Merveilleuses conséquences

 

          Quelle est l’étendue de la délivrance opérée en faveur du peuple, à la mer Rouge ? Pour nous, chrétiens, quelle est l’étendue de la délivrance contenue dans la mort et la résurrection de Christ ? Le salut ! Un simple mot, mais d’une importance sans pareille dans nos cœurs.

 

          Le côté négatif du salut est la destruction de l’ennemi et de son pouvoir. Le monde, le péché, la mort, la colère et le jugement sont vaincus, anéantis par la foi dans l’œuvre de Jésus à la croix. La grâce qui coule des blessures expiatoires de Christ nous a apporté le salut.

 

          Le côté positif du salut est résumé dans quelques textes de la Parole de Dieu : « Par ta miséricorde tu as conduit, tu as délivré ce peuple ; par ta puissance tu le diriges vers la demeure de ta sainteté » (Exode 15.13) ; « Vous avez vu ce que j’ai fait à l’Égypte, et comment je vous ai portés sur des ailes d’aigle et amenés vers moi » (Exode 19.4) ; « Christ aussi a souffert une fois pour les péchés, lui juste pour des injustes, afin de nous amener à Dieu » (1 Pierre 3.18) ; « Car par lui [Christ] nous avons les uns et les autres accès auprès du Père, dans un même Esprit » (Éphésiens 2.18). Nous avons non seulement échappé à la mort, mais nous avons trouvé un chemin qui nous a portés jusqu’au terme : la présence de Dieu lui-même comme Père. Jean écrit : « Voyez quel amour le Père nous a témoigné, pour que nous soyons appelés enfants de Dieu ! Et nous le sommes » (1 Jean 3.1)

 

          O bénédiction infinie ! Amis, chantons plus fort qu’Israël sur l’autre rive de notre mer Rouge, sur une note plus élevée, le cantique de la délivrance ! En Jésus, le but est atteint : plus de séparation, plus de distance entre Dieu et nous. Car, en effet, le but, c’est Dieu lui-même, celui que, par l’Esprit, nous appelons : « Abba, Père ! »

 

          Et dans toute cette œuvre, quel mérite revenait-il à Israël et quel mérite nous revient-il ? Aucun. Le salut nous est apporté par la libre grâce d’un Dieu qui trouve sa satisfaction à être un donateur souverain, un donateur éternel. Tout vient de lui et de lui seul. A nous de croire et d’avancer sur son ordre.

 

Je ne sais pourquoi dans sa grâce,

Jésus m’a tant aimé,

Pourquoi par son sang il efface

Ma dette, mon péché

 

Mais je sais qu’en lui j’ai la vie,

Il m’a sauvé dans son amour ;

Et gardé par sa main meurtrie,

J’attends l’heure de son retour

(G.Guillod)

 

(à suivre)

Paul BALLIERE

www.batissezvotrevie.fr

 

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