PASSEZ LE JOURDAIN (suite et fin)

 

PASSEZ LE JOURDAIN

(suite et fin)

 

Lecture biblique : Josué 3.1-17

 

          Rappelons-nous ce qui a été souligné dans nos deux précédents articles : lors de la Pâque, l’expiation a été faite ; à la mer Rouge, la rédemption a été accomplie, le salut acquis.

          Le passage du Jourdain est une toute autre chose. Il faut que le peuple soit dans un certain état pour entrer en possession de Canaan.

          Entre la mer Rouge et le Jourdain, Israël avait franchi une autre grande étape :

 

La traversée du désert

 

          Ce voyage s’est effectué en deux parties bien distinctes. Dans la première, jusqu’au Sinaï, c’était la grâce qui conduisait le peuple, cette même grâce qui l’avait racheté de l’Égypte ; aussi lui fait-elle expérimenter les ressources de Christ, à travers toutes ses infirmités. En effet, l’apôtre Paul déclare :

 

          « Frères, je ne veux pas que vous ignoriez que nos pères ont tous été sous la nuée, qu’ils ont tous passé au travers de la mer, qu’ils ont tous été baptisés en Moïse dans la nuée et dans la mer, qu’ils ont tous mangé le même aliment spirituel, et qu’ils ont tous bu le même breuvage spirituel, car ils buvaient à un rocher spirituel qui les suivait, et ce rocher était Christ. » (1 Corinthiens 10.1-4)

 

          Dans la seconde partie du voyage, depuis le Sinaï, Israël est sous le régime de la loi. Il est alors éprouvé pour connaître ce qui est dans son cœur, ainsi que l’Éternel le dit par la bouche de Moïse :

 

          « Souviens-toi de tout le chemin que l’Éternel, ton Dieu, t’a fait faire pendant ces quarante années dans le désert, afin de t’humilier et de t’éprouver, pour savoir quelles étaient les dispositions de ton cœur et si tu garderais ou non ses commandements. » (Deutéronome 8.2)

 

          L’épreuve fut concluante. Elle démontra que le peuple d’Israël était charnel, vendu au péché ; qu’il n’avait aucune puissance ; que sa volonté était inimitié contre Dieu ; qu’elle refusait d’obéir à la loi de Dieu ; et enfin qu’elle s’est rebellé quand il s’est agi de conquérir le pays promis, d’occuper la montagne des Amoréens et d’entrer en possession des promesses de Dieu. En résumé, l’état spirituel du peuple de Dieu était un obstacle absolu qui lui fermait les portes de Canaan. Et lorsque Israël arrive au bout de son expérience dans la chair, voici maintenant un fleuve débordant…

 

Le Jourdain

 

          Que dit l’Écriture au sujet de ce fleuve ? « Le Jourdain regorge par-dessus toutes ses rives tout le temps de la moisson » (Josué 3.15)

          C’est un fleuve débordant, qui s’oppose à toute marche en avant du peuple de Dieu. Il convient ici de faire une remarque importante : la mer Rouge empêchait Israël de sortir définitivement de l’Égypte, le Jourdain l’empêche maintenant d’entrer en Canaan. Essayer de le passer, c’est la fin du peuple ; c’est être englouti. Nous sommes là en face d’un nouveau type de la mort. C’est la fin de l’homme dans la chair, et du même coup la fin de la puissance de Satan, puisque son terrain d’action est la chair. Comment pourrions-nous résister naturellement à la puissance de la chair, nous qui sommes sans force ? Elle nous sépare de la possession des promesses de Dieu. L’apôtre Paul s’écrie : « Misérable que je suis ! Qui me délivrera du corps de cette mort ? » (Romains 7.24) La grâce de Dieu y a pourvu. L’apôtre ajoute aussitôt : « Grâces soient rendues à Dieu par Jésus-Christ notre Seigneur ! » (Romains 7.25)

          Comment Dieu agit-il en faveur d’un peuple devant un fleuve infranchissable ?

 

          « Au bout de trois jours, les officiers parcoururent le camp, et donnèrent cet ordre au peuple : Lorsque vous verrez l’arche de l’alliance de l’Éternel, votre Dieu, portée par les sacrificateurs, les Lévites, vous partirez du lieu où vous êtes, et vous vous mettrez en marche après elle. Mais il y aura entre vous et elle une distance d’environ deux mille coudées : n’en approchez-pas. Elle vous montrera le chemin que vous devez suivre, car vous n’avez point encore passé par ce chemin » (Josué 3.2-4).

 

          L’arche conduira le peuple, elle montrera la voie. Mais elle ne lui fera pas seulement connaître le chemin par lequel il devra marcher – un chemin inconnu jusqu’alors – elle l’associera avec elle-même pour le traverser. L’arche n’ira pas sans le peuple. Certes, l’arche de l’alliance du Seigneur de toute la terre allait passer devant Israël, au travers du Jourdain, mais pas sans lui. L’arche gardait sa prééminence (v.4), mais les yeux du peuple devaient rester fixés sur elle (v.3)

 

          « Quand les sacrificateurs qui portaient l’arche furent arrivés au Jourdain, et que leurs pieds se furent mouillés au bord de l’eau – le Jourdain regorge par-dessus toutes ses rives tout le temps de la moisson – les eaux qui descendent d’en haut s’arrêtèrent, et s’élevèrent en un monceau, à une très grande distance, près de la ville d’Adam, qui est à côté de Tsarthan ; et celles qui descendaient vers la mer de la plaine, la mer Salée, furent complètement coupées » (Josué 3.15-16)

 

          La puissance de Dieu se trouvait là, victorieuse de la puissance de la mort, et associant Israël à sa victoire.

 

          Bien-aimés frères et sœurs, s’il en fut ainsi pour Israël, à combien plus forte raison pour nous. Tout ce que nous sommes naturellement dans la chair a trouvé fin à la croix de Christ. Regardons-nous désormais comme morts au péché. Nous sommes crucifiés avec Christ. Reprenons à notre compte cette parole de foi de l’apôtre : « J’ai été crucifié avec Christ ; et si je vis, ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi » (Galates 2.20). Nos yeux doivent être fixés sur Jésus. C’est lui notre arche ! Nous voyons alors finir en lui, au milieu du fleuve de la mort – la croix – notre nature charnelle. Une puissance victorieuse, qui est devenue mienne, m’introduit dans la vie de résurrection de Jésus. Au-delà de la mort spirituelle, j’entre dans la pleine jouissance des richesses de cette vie.

          Certes, la mort elle-même n’est pas encore engloutie. « Lorsque les sacrificateurs qui portaient l’arche de l’alliance de l’Éternel furent sortis du milieu du Jourdain, et que la plante de leurs pieds se posa sur le sec, les eaux du Jourdain retournèrent à leur place, et se répandirent comme auparavant sur tous ses bords » (Josué 4.18). Mais la Parole de Dieu dit : « Lorsque ce corps corruptible aura revêtu l’incorruptibilité, et que ce corps mortel aura revêtu l’immortalité, alors s’accomplira la parole qui est écrite : La mort a été engloutie dans la victoire » (1 Corinthiens 15.54). La position glorieuse de Christ sera aussi la nôtre.

 

Vers Canaan

 

          Le Jourdain nous enseigne donc qu’il est le type de la mort à ce que nous sommes naturellement, dans notre ancien état ; mais il est aussi le type du commencement d’un nouvel état dans la puissance de la vie de résurrection de Christ. Cette position en Christ nous introduit dans toutes les bénédictions célestes :

 

          « Si donc vous êtes ressuscités avec Christ, cherchez les choses d’en haut, où Christ est assis à la droite de Dieu. Affectionnez-vous aux choses d’en haut, et non à celles qui sont sur la terre. Car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec Christ en Dieu » (Colossiens 3.1-3).

 

          Au Jourdain, les Israélites ne sont pas poursuivis par Pharaon, ni par son armée. Leur propre ennemi, c’est eux-mêmes ; c’est leur nature charnelle. Après la traversée du Jourdain, ils vont devoir combattre un ennemi qui est devant eux.

          Maintenant ils vont entrer dans une série d’expériences nouvelles. Celle du désert de Sinaï était l’expérience du vieil homme, du péché dans la chair. Celle du Jourdain est la connaissance acquise par la foi de notre position victorieuse sur la chair, d’une union avec Christ dans sa mort et dans sa résurrection. Enfin, en Canaan, nous découvrons les expériences de l’homme nouveau, qui n’est pas sans faiblesses ni sans chutes s’il n’est pas vigilant, mais ayant la puissance de Dieu à sa disposition pour triompher dans la bataille et tenir ferme contre les ruses subtiles de l’ennemi.

 

Paul BALLIERE

www.batissezvotrevie.fr

 

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Commentaires: 3
  • #1

    MEILLERAIS (jeudi, 21 mars 2019 06:40)

    Merveilleux message de vie!... Alléluia! Gloire au Seigneur Jésus-Christ….
    ==> (Colossiens 3.1-3) c'est exactement cela pour moi depuis 1975, mon cœur entier est focalisé sur la Personne de Jésus mon Sauveur, mon Seigneur, mon Maître….

  • #2

    depuydt pascal (vendredi, 19 novembre 2021 07:46)

    bonjour frère Pasteur. Quelle signification spirituelle y a t il dans le fait que le peuple devait suivre l arche a une distance de 2 milles coudées?
    Et quel sens spirituel pour nous aujourd'hui?
    Merci d avance..

  • #3

    Ambroise Zola (jeudi, 26 janvier 2023 23:45)

    Je vais recevoir beaucoup de commentaires supplémentaires.