A PROPOS DES REUNIONS DE PRIERE

 

A PROPOS DES RÉUNIONS DE PRIÈRE

 

Remarques

 

          1°) Une réunion de prière mal dirigée fait souvent plus de mal que de bien. Dans beaucoup d’églises la manière habituelle de diriger ces réunions est telle, que les chrétiens n’ont pas la moindre idée du but ou de la puissance qu’elles pourraient avoir. Ceci tend plutôt à étouffer les sentiments de piété et l’esprit de prière qu’à les stimuler.

 

          2°) Une réunion de prière est un indice de l’état de piété dans une église*. Si on la néglige, ou que l’esprit de prière ne s’y manifeste pas, soyez sûr que l’état spirituel de l’église est très bas. Quand j’assiste à une réunion de prière, je sais toujours quel est l’état spirituel de l’église.

 

          3°) Tout pasteur devrait savoir que si les réunions de prière sont négligées, son ministère est vain. A moins qu’il n’arrive à obtenir des chrétiens de sa paroisse qu’ils assistent aux réunions de prière, tout le reste de son activité n’améliorera pas l’état spirituel de son église.

 

          4°) Une grande responsabilité repose sur la personne qui dirige la réunion de prière. Si elle ne fait pas faire de progrès à la piété, la personne responsable doit examiner sérieusement la chose ; qu’elle recherche l’esprit de prière et se prépare elle-même à pouvoir faire des remarques propres à remettre les choses au point. Personne n’a le droit de présider sans s’y être préparé, aussi bien dans son intelligence que dans son cœur.

 

          5°) Les réunions de prière sont les réunions les plus difficiles à maintenir et, il est juste qu’il en soit ainsi. Elles sont de nature tellement spirituelle que, à moins que celui qui les dirige ne soit particulièrement préparé, à la fois de cœur et d’esprit, ces réunions dépériront. C’est en vain qu’il se plaindrait que les membres de l’église ne fréquentent pas ces réunions. Neuf fois sur dix, c’est sa faute. Si sa vie spirituelle était ce qu’elle devrait, on trouverait la réunion si intéressante que tout naturellement on y assisterait volontiers. S’il est lui-même si froid, morose, et dépourvu de spiritualité, que tout se fige sous sa main, est-il étonnant que les gens ne viennent pas à la réunion ? Les dirigeants se plaignent souvent et blâment les paroissiens de ce qu’ils ne viennent pas à la réunion de prière, alors que la vérité est qu’eux-mêmes sont si froids, qu’ils glacent à mort quiconque y vient.

 

          6°) Les réunions de prière sont des plus importantes pour l’Église. Il est essentiel que les chrétiens les soutiennent afin : a) de favoriser l’unité des chrétiens, b) d’augmenter l’amour fraternel, c) de développer la confiance entre chrétiens, d) de favoriser leur croissance dans la grâce et leur spiritualité.

 

          7°) Les réunions de prière devraient être très fréquentes et si bien organisées que les dons de chaque membre puissent s’y développer. Chacun devrait avoir l’occasion d’y prier et d’y expérimenter les sentiments de son cœur.

 

          8°) Il importe que les inconvertis se rendent aux réunions de prière. S’ils n’y viennent pas d’eux-mêmes, allez les inviter. Les chrétiens devraient se donner beaucoup de peine pour amener aux réunions de prière leurs amis et leurs voisins encore impénitents. Ils prieront mieux pour eux quand ils les auront sous les yeux. J’ai connu des réunions de prière pour dames, d’où l’on excluait les inconverties, et cela parce que les chrétiennes étaient trop orgueilleuses pour prier devant elles. Quel esprit ! De pareilles prières ne peuvent faire aucun bien ; elles insultent Dieu. Il ne suffit nullement de vous rendre vous-même à ces réunions. Si tous les membres de l’église négligent leur devoir d’inviter à la réunion de prière les inconvertis, et qu’ils s’y rendent sans amener avec eux des pécheurs, les objets même de la prière, pourquoi y venir ?

 

          9°) Le grand but de tous les moyens de grâce est de viser directement à la conversion des pécheurs. Vous devriez prier pour qu’ils se convertissent sur place ; je ne dis pas réveillés et convaincus de péché, mais convertis et convertis à l’instant. Pas un seul chrétien ne devrait ni prier, ni faire aucune observation qui laisse supposer qu’un seul pécheur puisse se retirer avant d’avoir donné son cœur à Dieu. Vous devriez tous lui donner l’impression que c’est maintenant qu’il doit se soumettre. Si vous le faites, Dieu vous exaucera pendant que vous parlez encore. Si les chrétiens manifestaient qu’ils ont réellement à cœur la conversion des pécheurs et persévéraient dans la poursuite de ce but, s’ils priaient comme ils le doivent, rarement une réunion de prière aurait lieu sans qu’il y ait quelque conversion, et parfois sans que tous les pécheurs se convertissent. C’est là l’occasion, ou jamais, où les pécheurs devraient se convertir en réponse aux prières. Je n’ai aucun doute que, si vous faites votre devoir, vous n’obteniez des conversions dans chacune des réunions de prière de votre groupe. Amenez-y vos familles, vos amis, ou vos voisins ; priez pour eux comme vous le devez ; et vous sauverez leur âme. Soyez en sûr : si vous faites votre devoir, de la bonne manière, Dieu ne retiendra pas sa bénédiction, mais l’œuvre s’accomplira.

 

Charles-G FINNEY

 

* Dans ses « Lettres sur les Réveils » le Dr Porter dit : »Les réunions de prière furent souvent reconnues comme contribuant plus directement à l’esprit des réveils que les Conférences religieuses. La tendance tout entière de ces réunions était d’humilier les chrétiens et de les conduire à détourner les regards de tout autre appui, pour s’attendre à Dieu seul. Lorsqu’une église, déplorant l’absence de l’influence divine, était amenée à se prosterner devant Dieu, avec jeûne et supplications, alors il y avait raison d’espérer que la délivrance était proche. Je dis « avec jeûne », car si légèrement que le jeûne soit considéré par beaucoup de chrétiens, l’expérience prouve combien il est propre à intensifier la prière spéciale. » Le Dr Porter parle d’un réveil à Newark : « Un groupe de chrétiens se forma pour se réunir le dimanche matin, et passer une heure avant le culte public, à implorer la bénédiction de Dieu sur la prédication de sa Parole. Ils s’intitulaient la « Société d’Aaron et de Hur » parce qu’ils soutenaient les bras de leur pasteur. « Une réunion semblable du dimanche matin », ajoute le Dr Porter, « avait lieu dans l’église dont j’étais pasteur, et je crois que cette pratique se retrouvait là où il y avait de puissants réveils, et qu’elle a eu une influence directe sur l’extension et sur le succès des réveils. »