LA PARABOLE DU SEMEUR (6° partie)

 

          Nous publions ici le texte intégral (6° partie) d’un message donné par le pasteur W. H. Beuttler, lors de la Convention Nationale des Assemblées de Dieu, à Rouen, en mai 1959.

          Ce texte provient de la traduction orale faite pendant ces rencontres. Nous avons cru bon de le garder tel quel, afin d’en conserver toute la valeur spirituelle.

 

LA PARABOLE DU SEMEUR

(6° partie)

 

Le terrain rempli d’épines

 

          Nous lirons dans l’évangile de Marc, au chapitre 4, les versets 7 à 19.

          Nous allons voir le terrain rempli d’épines. Cette terre est différente des autres. Elle est excellente, la surface est tendre, il n’y a pas de rochers en-dessous ; elle est très fertile, il ne semble y avoir rien de mauvais en elle, et pourtant, quelque chose ne va pas.

          Lorsque le semeur jette sa semence dans ce sol (la semence de la Parole de Dieu) il trouve déjà d’autres semences, vous me comprenez ? Lorsque la Parole arrive dans ce cœur, d’autres choses ont déjà été semées…

          Le sol étant excellent en lui-même, la semence de la Parole de Dieu commence à germer, mais les autres semences germent aussi, celles des mauvaises herbes ; deux sortes de récoltes poussent ensemble mais l’une d’elles n’a pas été jetée par le semeur ! Il y a rivalité entre les deux ; l’autre semence pousse plus vite et arrive à étouffer la semence de la Parole de Dieu ; elle étouffe sa vie, elle pousse par-dessus elle, finalement elle la fait périr. La mauvaise semence continue à croître. C’est là un moyen très puissant de l’ennemi afin de détruire le développement de la récolte du Seigneur.

          J’aimerais vous conduire en Amérique, quelques instants. Nous prendrons l’avion...ainsi nous voilà déjà arrivés !

          Voici les choses qui se produisent là-bas. Presque tout le monde a un poste de télévision. Moi, pas ! Les gens aiment leur télévision ! C’est l’heure d’aller à l’église (dimanche soir) mais avant de s’y rendre, ils assistent à un film. C’est peut-être un film excellent, mais la plupart du temps, il n’est pas si bon que cela ! Très souvent les films sont très immoraux. Ainsi, avant d’aller à l’église, ils regardent la télévision pendant une heure environ. Ils arrivent quinze minutes en retard, peut-être même une demi-heure. D’autres viennent à l’heure, mais il y en a pas autant qu’à la réunion du matin. S’il y avait 500 âmes le matin, il n’y en aura certainement que 150 le soir (d’autres fois c’est différent).

          Pour quelle raison ? C’est que, le soir, les programmes sont plus intéressants à la télévision !

          Ces 150 personnes arrivent à la réunion. Elles écoutent la prédication de la Parole de Dieu. Le sol (le cœur) est excellent, il est tendre et, il veut entendre la Parole. Nous présumons qu’il n’y a aucune pierre, et pourtant, quelque chose s’est produit dans ce cœur : Hollywood a déjà jeté sa semence, elle est là, dans le terrain. Les deux récoltes vont pousser ensemble, mais cette mauvaise semence va étouffer la Parole de Dieu.Il en est de même avec beaucoup d’autres choses ; l’adversaire aime placer dans nos cœurs d’autres semences. Permettez-moi de vous donner une illustration personnelle.

          Je voyage autour du monde depuis six à sept ans, et une certaine église m’a offert un appareil de cinéma afin que je puisse prendre des films au cours de mes voyages. Je sentais dans mon cœur que Dieu ne voulait pas que j’agisse ainsi. Ce que font les autres ne me regarde pas, mais je sais très bien que Dieu ne veut pas que moi, je fasse des photos, des films ; je pense qu’il y a plusieurs raisons à cela. Ce que je dis là me concerne personnellement. Ce que Dieu veut que vous fassiez, vous regarde.

          Voilà ce que j’ai fait.

          Si je prenais avec moi une caméra, il faudrait que j’y apporte tellement d’attention que mon esprit serait constamment préoccupé par les images, de sorte que le service de Dieu serait laissé de côté ! Une semence dans mon cœur ! L’ennemi s’en servirait et il y aurait rivalité entre mon intérêt du royaume de Dieu, et mon intérêt d’amener avec moi de beaux films. L’adversaire a bien d’autres possibilités de préoccuper mon cœur...Le ministère de la Parole de Dieu souffrirait inévitablement.

          Lorsque j’ai refusé d’accepter la camera, l’église n’étais pas contente, quelques-uns se sont offensés de mon refus d’un tel don. Pour moi, ce n’était pas un don de valeur, c’était un piège, une semence d’épines qui serait venue en opposition avec le ministère de la Parole de Dieu, pour dire le moins, qui réduirait son efficacité.

          Ne comprenez pas mal. Je ne parle pas du fait de prendre de films comme notre frère le faisait, dimanche, pour le journal. C’est différent, cela a sa place. Mais pour mon cas personnel, c’est autre chose. Ce serait en opposition avec le ministère de la Parole.

          Voyons ensemble les épines, comme le Seigneur les a décrites. Les épines, il les a rendues semblables aux trois chemins différents :

          - les soucis de la vie

          - les richesses de cette vie

          - les plaisirs de cette vie

          Ces trois choses, dans le cœur d’un grand nombre de chrétiens, détruisent l’efficacité de la Parole de Dieu ; c’est vrai pour chacun d’entre nous.

          Plusieurs personnes sont assises dans l’église ; soudain, on entend la voiture des pompiers descendre la rue ; quelqu’un a dit : « ils sont dans la direction de ma maison. Je me demande si ma maison ne brûle pas ! » Voilà les épines !

          Ainsi, toutes sortes de soucis entrent dans nos cœurs. Nous sommes à la réunion, tout à coup, nous commençons à nous inquiéter de quelque chose : pour le plomb qui a sauté, pour le courant qui manque – il y a eu, en effet, au cours de la réunion, une panne de courant !… - Alors, nous regardons les hommes qui en cherchent la raison, nous regardons ce que font les autres...Nous nous retournons pour voir qui arrive en retard, nous voulons voir qui part avant la fin de la réunion ! Toutes ces choses sont des épines qui amoindrissent l’efficacité de la Parole. Et bien que le prédicateur parle de ces épines mêmes, il y a quand même des personnes qui sont plus intéressées par ce qui se passe au fond de la salle, que par ce qui est dit sur la plate-forme. C’est vrai !

          Les soucis, les richesses, les plaisirs de cette vie...Ils font énormément de dommages dans le champ de Dieu. C’est pour cette raison que la semence de la Parole de Dieu qui a été reçue dans un bon sol, qui a pris racine, germé et poussé, ne vient pas à maturité, et meurt finalement. Il n’y a pas plus d’avantage que si le sol n’avait pas été ensemencé du tout !

          Quel en est le remède ?

          Jésus et la parole nous donnent le remède. Lisons dans l’évangile de Luc, au chapitre 12 et au verset 15 :

          Avez-vous remarqué un principe qui nous est utile dans ce verset ? La vie d’un homme ne dépend pas de l’abondance de ses biens, de ses possessions. Comment réagir contre ces épines, ces mauvaises herbes ? En remettant dans leur vraie valeur les choses spirituelles. La vie de certains est centrée sur leurs richesses, pour d’autres, elle est centrée sur leur foyer, sur les avantages matériels dont ils jouissent. L’accumulation des biens matériels est le but de leur vie. Ce n’est pas là l’enseignement de Jésus. Notre réelle vie, celle qui vaut la peine d’être vécue, ne repose pas sur les choses matérielles, sur notre foyer, sur nos automobiles, sur aucune de nos possessions. Elle est dans nos rapports avec Dieu. Le matérialisme tue des quantités de chrétiens aux États-Unis ; certains sont tellement matérialistes que chaque année, il leur faut une nouvelle voiture, parce que les modèles diffèrent d’une année sur l’autre. Ainsi, leur but, c’est leur voiture...et c’est la vérité.

          La vie ne dépend pas de ces choses ; elle dépend de valeurs spirituelles. Nous lirons dans l’évangile de Matthieu, au chapitre 6 et au verset 33 :

          Voici une vérité importante : « Cherchez tout d’abord le royaume de Dieu ». C’est ce qui doit primer dans nos vies ; nous devons placer les choses de Dieu avant celles de la terre, nous soumettant aux lois du royaume de Dieu. Cette pensée est très importante. Jésus ne veut pas être seulement l’invité dans les cœurs, il veut en être le roi. Nous ne sommes réellement heureux que dans la mesure où il est roi.

          Il y a quelque chose d’autre qu’il nous faut réaliser. Nous trouverons cela dans le livre de Jérémie, chapitre 2, verset 13.

          Dans ce verset, il y a un message. Le peuple avait abandonné Dieu, il avait cherché en lui-même sa propre source de satisfactions. Mais Dieu lui dit que ces citernes ne retiennent pas l’eau ; il n’y a rien sur terre que l’on puisse substituer à Dieu. Si donc nous désirons trouver une vraie joie (si nous voulons être satisfaits), il ne faut pas la chercher dans les choses matérielles. Je ne veux pas dire que nous ne pouvons pas en jouir, puisque Dieu nous les donne. Voyez comme les fleurs sont merveilleuses ! Dans les pays tropicaux, je vois des fleurs et des plantes magnifiques, et je m’étonne souvent que Dieu fasse pousser tant de fleurs ! Il y a tant de choses dans la nature dont nous pouvons jouir abondamment.

          Une année, je suis allé à Rio de Janeiro, par air. Nous sommes arrivés au-dessus de la cité vers minuit. La nuit était très claire et je regardais, en bas, par le hublot. C’est pour moi le plus beau spectacle qu’il y ait sur terre ! De jour ou de nuit, cette ville est illuminée par des milliers de lampes. J’ai presque crié : Alléluia ! tout fort dans l’avion.

          Nous pouvons nous réjouir de telles choses, mais cela ne nous suffit pas pour combler nos cœurs, seul Dieu peut le faire. La réelle joie, la joie satisfaisante est uniquement en Dieu, dans un rapport béni avec lui ; je ne crois pas exagérer en affirmant cela : je connais des personnes qui ont substitué à Dieu un poste de télévision ; d’autres, une automobile ; certains, leur maison, ou d’autres choses encore…

          C’est ce que Salomon a essayé de faire. Nous pouvons voir cela dans l’Ecclésiaste. Il s’est tourné vers des dieux étrangers lorsqu’il eut perdu le contact avec Dieu. Il s’est tourné vers la musique, vers toutes sortes de choses. Il a accumulé le luxe, il ne s’est privé de rien. Il avait même mille femmes ! Il dira lui-même : « vanité des vanité, tout est vanité ! » Il l’a réalisé, après avoir tout éprouvé.

          La réelle satisfaction ne repose pas dans les choses ici-bas, elle se trouve uniquement en Dieu. Si nos cœurs sont possédés par les plaisirs de cette terre, si notre joie dans les choses matérielles devient si grande qu’elle pousse et sort Dieu de nos cœurs, il peut y avoir une grande désillusion, mais le remède consiste à revenir à Dieu.

          David disait : « Toutes mes sources sont en toi ». Que voulait-il dire ? Que la satisfaction de toute sa vie, il ne l’avait trouvée qu’en Dieu. Il dit aussi : « Dans ta présence, il y a une abondance de joie ». Moi, j’aime la présence de Dieu !

          Cet après-midi, je me suis assis pour boire une tasse de café et manger un peu. J’étais là, assis au soleil, alors, j’ai senti la présence de Dieu s’approcher de moi. Combien je jouis de la présence de Dieu ! Lorsque vous me voyez seul dans la rue, ou assis dans un « tee-room », ne dites pas : « Pauvre frère, allons vers lui, il est tout seul ! » Ne me dérangez pas, je ne suis pas seul, j’ai une compagnie, et une bonne compagnie : la présence de Dieu ! Il est partout. La semaine dernière, au-dessus de l’Atlantique, à 13 000m d’altitude, je n’étais pas seul, quelqu’un était avec moi, la présence de Dieu ! Mes amis, c’est là la source de ma joie ! Lorsque je voyage au travers du monde, je ne suis pas seul. Cet été, je repartirai, je ne serai pas seul, quelqu’un d’autre est là : la présence de Dieu ! Alléluia ! C’est là la vraie satisfaction, et c’est la vie. Non pas dans les choses de la terre, dans les machines, mais dans les œuvres de Dieu.

          « Dans ta présence, il y a une abondance de joie ! » Il y a des plaisirs à tout jamais !

          Nous allons terminer. Si le sol de votre cœur est étouffé par de mauvaises herbes, des épines, si les plaisirs de ce monde y pénètrent, si les soucis de cette vie sont un lourd fardeau, il y a un remède à toutes ces épines : cherchez votre joie en Dieu, faites de lui la source de toutes vos satisfactions jusqu’à ce que vous ne désiriez que lui seul. Alors vous découvrirez que les épines sèchent ; elles commencent à mourir, à se faner, la semence de la Parole de Dieu pourra se développer et produire en vous une bonne récolte de bons fruits, certains 30, certains 40, et dans certaines vies, 100… Que le Seigneur vous bénisse avec une riche récolte !

 

W.-H. BEUTTLER

www.batissezvotrevie.fr

 

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