LES JEUNES ET LE PROBLÈME DE LA BOULIMIE

 

LES JEUNES ET LE PROBLÈME DE LA BOULIMIE

 

Face au miroir

 

          Ton corps – si tu es chrétien – est le temple du Saint-Esprit, et la Parole de Dieu te commande d’honorer Dieu avec ton corps : « Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous, que vous avez reçu de Dieu, et que vous ne vous appartenez point à vous-mêmes ? Car vous avez été rachetés à un grand prix. Glorifiez donc Dieu dans votre corps et dans votre esprit, qui appartiennent à Dieu » (1 Corinthiens 6.19-20).

 

          Cher jeune, permets-moi, d’emblée, de te poser quelques questions auxquelles je te demande de répondre sincèrement, seul(e) devant Dieu :

          As-tu peur de grossir ?

          Crois-tu qu’être gros (se) soit un péché ?

          As-tu tendance à surestimer tes besoins nutritionnels à certains repas ou goûters ?

          Te gaves-tu surtout quand tu es sous pression ?

          Caches-tu des réserves de provisions pour te gaver par la suite ?

          Manges-tu en grande quantité des aliments « défendus » (très sucrés et hautement caloriques) ou des aliments « permis » comme des salades ?

          Manges-tu en secret ?

          As-tu peur que quelqu’un découvre ton comportement ?

          Quand tu manges, te sens -tu souvent honteux (honteuse) et/ou déprimé(e) ?

          Passes-tu beaucoup de temps à penser à la prochaine fois que tu te gaveras, en t’y préparant (peut-être en organisant les détails) alors que tu devrais être engagé(e) dans d’autres tâches et activités ?

          Consacres-tu beaucoup de temps à penser à la nourriture ?

          Te fais-tu vomir pour te débarrasser de la nourriture dont tu t’es gavé(e) ?

          Prends-tu des laxatifs et/ou des diurétiques non prescrits par un médecin afin d’éliminer la nourriture que tu as ingérée ?

          Fais-tu l’une de ces choses pour te soulager des sentiments de colère ou d’anxiété qui ont accompagné ton gavage ?

          D’autres t’ont-ils parlé de ton comportement ? As-tu nié en bloc, puis décidé de te tenir davantage à l’écart de tes amis ou des membres de ta famille afin d’éviter d’autres confrontations au sujet de ton comportement vis-à-vis de la nourriture ?

 

Les causes de la boulimie

 

          La boulimie est « un trouble psychiatrique » : les victimes se livrent à un gavage incontrôlable pour apaiser leur anxiété et leur faim, puis se font vomir, prennent des laxatifs ou font du sport à outrance pour ne pas prendre de poids », explique le Dr Katherine Halmi, directrice du département des troubles de la nutrition dans une faculté de médecine. Elle précise que l’une des différences fondamentales entre la boulimie et l’anorexie est que « les boulimiques conservent un poids proche de la normale, alors que les anorexiques perdent beaucoup de poids... »

 

          La Bible dit : « Ne sois pas...parmi ceux qui font des excès de viandes : car l’ivrogne et celui qui se livre à des excès s’appauvrissent » (Proverbes 23.20-21).

 

          Mais le problème du boulimique ne concerne pas seulement la nourriture. Il dépasse le simple problème de la gloutonnerie. Le (la) boulimique se sert de la nourriture pour masquer un autre problème plus profond. Voici quelques-uns des nombreux facteurs qui peuvent inciter un(e) adolescent(e) à devenir boulimique :

 

          Les influences socioculturelles.

          A propos des troubles de la nutrition, certains ont attribué le problème, du moins partiellement, aux influences culturelles qui bombardent les gens avec toutes sortes de messages. Jamais auparavant, dans l’histoire, on n’a consacré autant d’énergie à inciter les gens à manger tout en leur demandant de rester minces. Les psychiatres nomment ces messages contradictoires des messages à double-face, des messages paradoxaux ou, mieux encore, des « messages fous ». Le résultat ? Certains jeunes obsédés par la nourriture et, en même temps opposés à l’obésité ! Il n’est pas étonnant que la boulimie soit tragiquement fréquente dans une culture qui accorde à la beauté physique – surtout pour les femmes – une telle importance, et où l’on cherche autant à bien manger.

 

          Les sévices.

          Les femmes boulimiques ont subi trois fois plus souvent des sévices sexuels que les autres, d’après une étude sur la santé mentale dans l’Ontario (Canada). « Le viol donne à ses victimes un sentiment d’impuissance dans le monde et de mépris de leur corps. Elles ont l’impression que si elles changent l’extérieur, elles se sentiront mieux à l’intérieur », explique Paul Garfinkel, président de l’Institut psychiatrique Clarke à Toronto.

          D’autres études ont montré que les sévices non-sexuels peuvent aussi contribuer à provoquer la boulimie chez les femmes. L’une de ces études, menée par Joël Yager de l’Université de Californie, à Los Angeles, suggère que les sévices physiques et psychologiques prolongés sont fréquemment les premières expériences familiales de nombreuses boulimiques.

 

          Le traumatisme.

          En plus des sévices subis à la maison, la boulimie est parfois causée par d’autres traumatismes. Bon nombre de boulimiques (plus de 50%) ont eu des problèmes traumatisants et angoissants au cours de leur enfance : mort d’un membre de la famille proche, événement traumatisant à la maison ou à l’école, etc.

 

          Le perfectionnisme.

          On a constaté que les boulimiques ont souvent été élevés par des parents performants qui attendaient beaucoup de leurs enfants. Ce perfectionnisme peut amener à être dépendant de son poids et de son apparence.

 

          Le besoin de domination.

          Le Dr Peter D. Basch a déclaré que « les boulimiques éprouvent un besoin impérieux de sentir qu’ils dominent la situation ». Paradoxalement, le besoin de domination du boulimique développe un problème que, très vite, il (ou elle) ne peut plus maîtriser.

 

          La faible estime de soi.

          On a remarqué le fait que certaines personnes deviennent boulimiques pour soulager, consciemment ou non, la souffrance causée par une faible estime de soi.

 

          Rendre la douleur supportable.

          En cherchant un moyen de rendre la douleur supportable, certains se tournent vers un pseudo-narcotique qui va anesthésier leur souffrance, même pour un court laps de temps : l’alcool, la drogue, la frénésie de dépenses, ou encore...la nourriture !

 

          Les causes évoquées ci-dessus ne sont évidemment pas les seules, et tous les symptômes décrits ne caractérisent pas obligatoirement une personne qui souffre de boulimie, mais les recherches indiquent qu’ils sont souvent et typiquement observés chez beaucoup de boulimiques.

 

Les effets de la boulimie

 

          A la différence de l’anorexie, reconnaissable à la rapide perte de poids de ses victimes, la boulimie ne se voit pas facilement ; les boulimiques ne sont généralement pas décharnés. Voici, toutefois, quelques-uns des effets de ce trouble. Citons les troubles sociaux :

 

          Le secret.

          Les boulimiques refusent souvent de manger – ou ils (elles) picorent – quand ils (elles) sont avec leurs amis et leurs connaissances. Ils (elles) touchent à peine leur assiette et repoussent la nourriture sur le bord pour faire croire qu’elles ont mangé. Mais ils (elles) ne se mettent vraiment à manger (parfois des quantités impressionnantes) qu’en secret.

 

          Le repli sur soi.

          Les boulimiques évitent souvent la compagnie des autres, même de leurs meilleurs amis, afin de (littéralement) nourrir leur passion. S’ils (elles) fréquentent quelqu’un, ils (elles) s’arrangent pour que les choses n’aillent pas trop loin et il leur arrive même de mettre fin à une relation qui semble solide parce qu’ils (elles) craignent que leur petit(e) ami(e) finisse par découvrir leurs habitudes.

 

          Le vol.

          Selon certaines recherches, 24 % des personnes souffrant de troubles de la nutrition volent de façon compulsive. Elles dérobent des laxatifs, des pilules amaigrissantes ou de la nourriture ; après tout, leurs excès alimentaires sont coûteux, de même que les laxatifs.

 

          Aux troubles sociaux, s’ajoutent les effets physiques :

 

          L’anémie.

          On observe souvent une diminution des globules rouges ou blancs chez les boulimiques.

 

          Les problèmes dentaires et œsophagiens.

          Les vomissements fréquents des boulimiques finissent par éroder l’émail des dents, ce qui les décolore, et par endommager l’œsophage à cause de l’acide qui remonte de l’estomac.

 

          Le dysfonctionnement glandulaire.

          Des problèmes tels que les anomalies thyroïdiennes et d’autres dysfonctionnements glandulaires ont pour origine la boulimie et d’autres troubles de la nutrition.

 

          L’hypoglycémie.

          Une personne atteinte de troubles de la nutrition risque d’avoir une baisse du glucose contenu dans le sang (hypoglycémie) à la suite de l’ingestion massive d’aliments sucrés et hautement caloriques. Le corps compense cela en envoyant une dose excessive d’insuline, qui fait ensuite descendre exagérément le taux de glucose sanguin. A la suite de cela, l’organisme réclame davantage de sucre. L’hypoglycémie peut également se manifester par la fatigue, les étourdissements, les maux de tête.

 

          La malnutrition.

          Elle s’accompagne de léthargie et de rétention d’eau.

 

          Le dysfonctionnement et le blocage des reins.

          Si la perte de poids est extrêmement prononcée, le risque de blocage des reins – qui, de même que les autres organes, est privé de nutriments vitaux et de protéines – est grand.

 

          Les autres dangers.

          Citons les ulcères, les troubles gastriques et intestinaux, les irritations de la bouche et de la gorges. Les purges régulières peuvent perturber l’équilibre naturel de l’organisme et nuire au fonctionnement cardiaque. L’œsophage peut se rompre, ce qui cause une hémorragie mortelle.

 

          Notons enfin les effets psychologiques de la boulimie :

 

          La culpabilité et la honte.

          Ce sont aussi bien des causes que des effets de la boulimie. Les boulimiques ont un double fardeau de culpabilité, parce qu’ils ont honte de leur obésité et de leur avidité et, de plus de leur famille d’origine. Les deux se cumulent, et la honte qui en découle est accablante.

 

          La dépression et l’anxiété.

          Le Dr Paul Garfinkel, déjà cité, dit que « les boulimiques sont des personnes qui souffrent beaucoup. Ce ne sont pas des personnes qui craquent un jour, puis se ressaisissent et reprennent le dessus. Elles sont déprimées et anxieuses. »

 

Le chemin de la délivrance

 

          Cher jeune, toi qui es directement concerné par ce problème, reconnais en premier lieu les idées fausses qui provoquent ton comportement boulimique.

          Ne dis pas : « Je dois tout faire à la perfection, sinon mes actes seraient sans valeur. »

          Ne vis pas d’illusion en pensant que dès que tel événement se produira (obtention d’un diplôme, mariage, etc) ta boulimie disparaîtra.

          Abandonne l’idée que tes actes doivent être à tout prix validés par les autres.

 

          En second lieu, sache que ton Dieu, aimant et compatissant, n’est pas indifférent à ta souffrance. La Bible dit : « Il guérit ceux qui ont le cœur brisé, et il panse leurs blessures » (Psaume 147.3) Le Seigneur est ému par les vies gâchées et les cœurs brisés. Dieu désire voir ta vie reconstruite et restaurée selon son plan et son dessein d’amour. Il aspire à te voir délivré(e) et rétabli(e).

 

          La Bible dit encore que Dieu est « le Dieu de toute consolation, qui nous console dans toutes nos afflictions » (2 Corinthiens 1.3-4) ; et encore : « Dieu...console ceux qui sont abattus » (2 Corinthiens 7.6). Tu as une grande valeur à ses yeux.

 

          Ton problème est sérieux, grave même. Tu as besoin d’aide et de réconfort. Dieu est là pour venir à ton secours. Demande-lui de t’aider. La boulimie, cette chaîne qui te lie et te détruit, peut être vaincue par la foi en Dieu. Cette recherche de Dieu ne doit pas t’empêcher de demander l’aide spirituelle des autres : tes parents, ton pasteur…

 

          Voici une belle promesse de l’Éternel pour ta vie : « Fortifiez-vous et ayez du courage ! Ne craignez point et ne soyez point effrayés...Car l’Éternel, ton Dieu, marchera lui-même avec toi, il ne te délaissera point, il ne t’abandonnera point. » (Deutéronome 31.6)

          Ne voudrais-tu pas dire comme David : « Oui, mon âme, confie-toi en Dieu ! Car de lui vient mon espérance. Oui, c’est lui qui est mon rocher et mon salut ; ma haute retraite : je ne chancellerai pas. Sur Dieu reposent mon salut et ma gloire ; le rocher de ma force, mon refuge, est en Dieu » (Psaume 62.6-8) ?

 

Paul BALLIERE

www.batissezvotrevie.fr

 

Écrire commentaire

Commentaires: 0