NOUS DEVONS ÊTRE D’ACCORD QUAND NOUS PRIONS

 

NOUS DEVONS ÊTRE D’ACCORD QUAND NOUS PRIONS

 

« Je vous dis encore que, si deux d’entre vous s’accordent sur la terre

pour demander une chose quelconque, elle leur sera accordée par mon

Père qui est dans les cieux. » (Matthieu 18.19)

 

          Je me suis déjà servi de ce texte pour les réunions de prière. Maintenant je désire entrer davantage dans l’esprit et dans la signification de ces paroles. Le dessein évident du Seigneur était de nous enseigner l’importance et l’influence de l’union dans la prière et dans l’effort pour développer la piété. Il établit le cas le plus saillant possible, en prenant le nombre « deux », comme le plus petit des nombres qui permettent un accord, et il dit : « Là où deux d’entre vous s’accordent sur la terre pour demander une chose, elle leur sera donnée par mon Père qui est aux cieux. » Le point essentiel pour lui, c’est le fait de l’accord, et en mentionnant le nombre « deux », il semble avoir eu purement en vue d’encourager le plus petit nombre possible de personnes pouvant s’accorder. Mais que devons-nous entendre par ces paroles « s’accorder dans les choses à demander » ? Je répondrai à cette question sous les deux titres suivants :

          1. Nous devons être d’accord quand nous prions.

          2. Nous devons aussi être d’accord dans toutes les choses essentielles pour pouvoir obtenir la bénédiction recherchée.

 

1. Accord dans la prière.

 

          Pour nous approprier la promesse, nous devons nous accorder dans la prière.

          1° Nous devons nous accorder dans nos désirs se portant sur la chose à obtenir par la prière. Il est nécessaire que nous désirions réellement notre objet, et que nous nous accordions dans ces désirs. Très souvent des personnes prient en paroles pour une même chose, tandis qu’elles ne s’accordent nullement quant à leurs désirs réels. Je dis plus : quelques-unes désirent peut-être dans leur cœur le contraire même de ce qu’elles demandent. On demande de prier pour tel objet ; et tous prient, en paroles ; mais Dieu sait que souvent ils ne le désirent pas, et peut-être voit-il les cœurs de quelques-uns résister à la prière pendant qu’on prie.

 

          2° Nous devons nous accorder quant aux mobiles qui nous poussent à désirer l’objet. Il ne suffit pas que nos désirs pour obtenir un objet soient les mêmes ; mais les raisons pour lesquelles nous le désirons doivent être les mêmes. Tel souhaite un réveil pour que Dieu soit glorifié et les pécheurs sauvés. Un autre membre de l’Église peut aussi désirer un réveil, mais pour que la congrégation augmente, et que l’on subvienne plus facilement aux dépenses que nécessite la propagation de l’Évangile. Un autre désire un réveil pour voir de nouveaux membres se joindre à l’Église et qu’elle devienne ainsi plus nombreuse et plus respectable. D’autres enfin souhaitent un réveil parce qu’on s’est opposé à eux et qu’on a dit du mal d’eux, et ils aimeraient que, quoi qu’on puisse penser ou dire, Dieu les bénisse. Quelquefois les gens ne voudraient un réveil que par affection charnelle, afin de voir leurs amis convertis et sauvés. Si des personnes veulent s’unir dans la prière pour obtenir une bénédiction, elles doivent non seulement désirer la bénédiction et s’accorder dans leur désir, mais aussi s’accorder sur les motifs.

 

          3° Nous devons nous accorder à désirer une bénédiction pour de bonnes raisons, inspirées par de bons mobiles. Notre suprême ambition doit être d’honorer Dieu et de le glorifier. Sinon Dieu n’exaucera pas. C’est ainsi que des parents peuvent s’accorder à prier pour la conversion de leurs enfants, et avoir les mêmes sentiments et les mêmes intentions ; et cependant, s’ils n’ont pas de mobiles plus élevés que l’attachement à leurs enfants, leurs prières ne seront pas exaucées. Ils s’accordent sur le but, mais les raisons ne sont pas désintéressées.

 

          De même, un nombre quelconque de personnes peuvent s’accorder dans leurs désirs et leur but ; mais si ce but est égoïste, le fait qu’elles s’accordent n’en sera qu’une plus grande offense faite à Dieu. « Comment vous êtes-vous accordés pour tenter l’Esprit du Seigneur ? » (Actes 5.9). J’en ai vu de nombreux exemples. Parfois les Églises se mettent à prier pour un réveil ; et à la vue de leur ardeur et de leur union, vous penseriez qu’elles vont certainement toucher Dieu au point d’obtenir la bénédiction qu’elles demandent. Mais cherchez le motif de cette ardeur. Quel est-il ? Ces chrétiens voient leur congrégation diminuer et près de se dissoudre, à moins qu’ils ne puissent y porter remède. Ou encore, ils voient une autre domination qui gagne du terrain, et le seul moyen de contre-balancer ces progrès, c’est d’avoir un réveil dans leur Église. Toutes leurs prières ne sont donc qu’un effort pour obtenir que le Tout-Puissant les aide à sortir de leurs difficultés ; elles sont purement égoïstes, et dès lors offensent Dieu. Une dame de Philadelphie fut invitée à se rendre à une réunion de prière pour dames. Elle demanda pourquoi elles se réunissaient là, et en vue de quoi elles allaient prier. On lui répondit qu’on allait demander une effusion de l’Esprit sur la ville. « Alors, dit-elle, je me garderai bien de m’y rendre. Si elles vont prier pour notre congrégation, j’irai ; mais je ne veux pas aller prier pour d’autres Églises. » Oh, quel esprit !

 

          J’ai reçu beaucoup de lettres et de requêtes, pour me rendre à tel ou tel endroit en vue d’y susciter un réveil, et ces demandes s’appuyaient souvent sur des considérations pressantes. Mais quand je venais à les peser, je trouvais souvent que chacune d’elles était égoïste, et que Dieu ne pouvait que les avoir en horreur.

 

          Dans les réunions de prière aussi, combien de fois n’entendons-nous pas les gens donner comme motifs de leurs désirs, des raisons qui ne sont pas pures aux yeux de Dieu et qui suffiraient pour que leurs prières ne fussent pas agréées de Dieu.

 

          Que de mauvais motifs n’a-t-on pas souvent avancés en faisant un appel en faveur des Missions ! Que de fois n’avons-nous pas entendu parler de ces six cent millions de païens qui sont en danger d’aller en enfer, et combien peu l’on parle de la culpabilité de ces six cent millions de rebelles ligués contre Dieu, ou du déshonneur que jettent sur Dieu, notre Créateur, une pareille multitude de païens ! Je sais que Dieu a égard aux motifs qui en appellent à notre compassion et à nos affections purement naturelles, et qu’il s’en sert, mais toujours en les subordonnant à sa gloire. Si des motifs inférieurs sont placés au premier rang, cela produira une piété défectueuse et souvent fausse. A moins que l’Église ne regarde à l’outrage fait à Dieu, elle n’avancera pas beaucoup. Voilà ce qui doit être présenté au monde, et que l’Église a besoin de sentir profondément. C’est là ce qui doit être démontré sans cesse aux pécheurs, sans quoi le monde ne pourra jamais être converti.

 

          Jamais les parents ne s’accorderont dans leurs prières pour la conversion de leurs enfants, de manière à ce que leurs prières soient exaucées, jusqu’à ce qu’ils aient senti que leurs enfants sont des rebelles. Souvent des parents prient ardemment pour leurs enfants, parce qu’ils désirent que Dieu les sauve ; et ils seraient presque disposés à avoir des pensées dures à l’égard de Dieu, s’il ne sauvait pas leurs enfants. Mais s’ils veulent être exaucés, il faut qu’ils arrivent à prendre le parti de Dieu contre leurs enfants, même si par suite de leur perversité et de leur incorrigible méchanceté, Dieu était forcé de les envoyer en enfer. J’ai connu une femme qui était dans une grande anxiété quant au salut de son fils ; elle luttait avec angoisse dans la prière, et néanmoins son fils demeurait impénitent, jusqu’à ce qu’enfin elle eut la conviction que ses prières et ses luttes n’avaient été que les aspirations ardentes de son sentiment maternel, et non pas une vue claire et juste du caractère de son fils rebelle, pervers, et obstiné contre Dieu. Quand elle prit fortement parti contre lui, comme étant un rebelle qui mérite l’enfer, il se convertit. La raison de l’insuccès de ses prières était qu’auparavant, elle n’avait jamais eu des mobiles purs – elle aurait dû désirer le salut de son fils en ayant en vue, avant toute chose, la gloire de Dieu.

 

(à suivre)

Charles-G. FINNEY

www.batissezvotrevie.fr

 

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Commentaires: 3
  • #1

    Patrac (mardi, 22 octobre 2019 06:28)

    Comment faire guan y’a plus des homme l espri dans nos eclise plus d’anciens une génération gui connaît pas l’eternel

  • #2

    Carine (mardi, 22 octobre 2019 11:40)

  • #3

    Francis (mardi, 22 octobre 2019 11:48)

    Je me sens confronté à ce message. C'est une vrai leçon de prière, pour moi. Il est vrai que je prie en suivant mon coeur, pensant que c'est pour Sa Gloire, mais le discernement de cet homme de Dieu est très édifiant. J'en prends acte.
    Merci pour ce message.