LE REGARD DES APÔTRES SUR L’ANCIEN TESTAMENT

 

LE REGARD DES APÔTRES SUR L’ANCIEN TESTAMENT

 

          Dans le précédent article, nous avons souligné le regard que portait Jésus sur l’Ancien Testament, et nous en avons retiré le grand enseignement sur ce que doit être le contenu, l’essence-même de notre prédication : il faut prêcher Christ. L’apôtre Paul a écrit : « Nous ne nous prêchons pas nous-mêmes ; c’est Jésus-Christ le Seigneur que nous prêchons, et nous nous disons vos serviteurs à cause de Jésus. » (2 Corinthiens 4.5). Je ne pense pas que quiconque a été appelé à la prédication de la Parole de Dieu contestera ce principe énoncé par Paul. Nous sommes tous d’accord, du moins en théorie : Christ doit être le contenu de toute la prédication. Mais l’expérience montre que les bonnes intentions ne sont pas toujours suivies d’effets. « Après avoir prêché...dans une église dont le pasteur venait de prendre sa retraite, je reçus un mot de remerciement. Son auteur disait que sur la douzaine de prédicateurs de passage dans cette église, nous étions seulement deux à avoir donné un message centré sur Christ. » (Edgar Andrews)

 

          Voyons le regard des apôtres sur les textes de l’Ancienne Alliance.

 

L’apôtre Pierre

 

          Après l’ascension de Jésus et l’expérience de Pentecôte, Pierre rappela les paroles de David pour donner force au message de la résurrection de Christ. Il dit :

          « Dieu l’a ressuscité, en le délivrant des liens de la mort, parce qu’il n’était pas possible qu’il fût retenu par elle. Car David dit de lui [Psaume 16.8-11]: « Je voyais constamment le Seigneur devant moi, parce qu’il est à ma droite, afin que je ne sois point ébranlé. Aussi mon cœur est dans la joie, et ma langue dans l’allégresse ; et même ma chair reposera avec espérance, car tu n’abandonneras pas mon âme dans le séjour des morts, et tu ne permettras pas que ton Saint voie la corruption. Tu m’as fait connaître les sentiers de la vie, tu me rempliras de joie par ta présence. » Hommes frères, qu’il me soit permis de vous dire librement, au sujet du patriarche David, qu’il est mort, qu’il a été enseveli, et que son sépulcre existe encore aujourd’hui parmi nous. Comme il était prophète, et qu’il savait que Dieu lui avait promis avec serment de faire asseoir un de ses descendants sur son trône, c’est la résurrection du Christ qu’il a prévue et annoncée, en disant qu’il ne serait pas abandonné dans le séjour des morts et que sa chair ne verrait pas la corruption. C’est ce Jésus que Dieu a ressuscité ; nous en sommes tous témoins. » (Actes 2.24-32)

          L’apôtre Pierre avait compris que David ne parlait pas de lui-même, mais de Jésus et de sa résurrection. A la fin de ce même discours, Pierre cita le Psaume 110, verset 1, pour démontrer l’exaltation suprême de Jésus sur le trône de Dieu, et il le proclama Seigneur et Christ :

          « Élevé par la droite de Dieu, il a reçu du Père le Saint-Esprit qui avait été promis, et il l’a répandu, comme vous le voyez et l’entendez. Car David n’est point monté au ciel, mais il dit de lui-même : « Le Seigneur a dit à mon Seigneur : Assieds-toi à ma droite, jusqu’à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied. » Que toute la maison d’Israël sache donc avec certitude que Dieu a fait Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez crucifié. » (Actes 2.33-36)

 

          Ces passages – et il y en a une multitude d’autres – sont des émergences visibles d’une réalité profondément enfouie sur laquelle la totalité de l’Ancien Testament s’appuie, depuis Genèse jusqu’à Malachie. Christ est cette réalité enfouie dont les textes « messianiques » révèlent la présence.

 

          Plus tard, dans le discours qui suivit la guérison miraculeuse d’un boiteux, Pierre fit référence au livre du Deutéronome (18.15) et il dit :

          « Moïse a dit : le Seigneur votre Dieu vous suscitera d’entre vos frères un prophète comme moi ; vous l’écouterez dans tout ce qu’il vous dira... » (Actes 3.22)

          Et l’apôtre précisa : « C’est à vous premièrement que Dieu, ayant suscité son serviteur [Jésus], l’a envoyé pour vous bénir, en détournant chacun de vous de ses iniquités. » (Actes 3.26)

 

          Le lendemain, interrogé par les chefs du peuple, les anciens et les scribes, pour dire comment le boiteux avait été guéri, Pierre rappela les paroles du Psaume 118.22 :

          « Jésus est la pierre rejetée par vous qui bâtissez, et qui est devenue la principale de l’angle. » (Actes 4.11) Et il ajouta : « Il n’y a de salut en aucun autre ; car il n’y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes par lequel nous devions être sauvés. » (Actes 4.12)

 

          Le prédicateur d’aujourd’hui ne doit jamais perdre de vue le fait que tout l’Ancien Testament rend témoignage à Christ. En fait, si nous en croyons le Nouveau Testament, l’Ancien a été écrit dans notre intérêt, et cet intérêt réside en Christ.

 

          Annonçant l’Évangile dans la maison du centenier Corneille, Pierre termina son discours en disant :

          « Tous les prophètes rendent de lui [Jésus] le témoignage que quiconque croit en lui reçoit par son nom le pardon des péchés. » (Actes 10.43)

          L’apôtre avait appris à faire une bonne lecture de l’Ancien Testament. Il y avait découvert, par l’illumination que seul le Saint-Esprit peut donner, l’objet de toute la prophétie biblique, savoir Christ. C’est pourquoi il écrivit plus tard : « Les prophètes, qui ont prophétisé touchant la grâce qui vous était réservée, ont fait de ce salut l’objet de leurs recherches et de leurs investigations, voulant sonder l’époque et les circonstances marquées par l’Esprit de Christ qui était en eux, et qui attestait d’avance les souffrances de Christ et la gloire dont elles seraient suivies. Il leur fut révélé que ce n’était pas pour eux-mêmes, mais pour vous, qu’ils étaient les dispensateurs de ces choses, que vous ont annoncées maintenant ceux qui vous ont prêché l’Évangile par le Saint-Esprit envoyé du ciel, et dans lesquelles les anges désirent plonger leurs regards. » (1 Pierre 1.10-12)

 

          Répétons-le, tout l’Ancien Testament a été écrit intentionnellement dans l’intérêt de ceux qui vivent sous la Nouvelle Alliance. Ce profit nous vient sous la forme d’instruction, de consolation et par-dessus tout, d’espérance en Christ. Il n’en existe pas d’autres.

 

Étienne

 

          Il est aussi important de noter le regard que portait Étienne, le premier martyr de l’Église, sur les textes de l’Ancien Testament. Il n’était pas apôtre, mais cet homme de Dieu possédait l’intelligence du mystère de Christ, renfermé dans l’Ancienne Alliance. Lors de sa comparution devant le sanhédrin, il déclare :

          « Lequel des prophètes vos pères n’ont-ils pas persécuté ? Ils ont tué ceux qui annonçaient d’avance la venue du Juste [Jésus], que vous avez livré maintenant et dont vous avez été les meurtriers. » (Actes 7.52)

 

Philippe, l’évangéliste

 

          Conduit surnaturellement sur le chemin qui descend de Jérusalem à Gaza, il y rencontra le ministre de Candace, reine d’Éthiopie (voyez Actes 8.26-27). Celui-ci, assis sur son char, lisait un texte du prophète Esaïe (53.7) où il est écrit :

          « Il a été mené comme une brebis à la boucherie ; et, comme un agneau muet devant celui qui le tond, il n’a point ouvert la bouche. Dans son humiliation, son jugement a été levé. Et sa postérité, qui la dépeindra ? Car sa vie a été retranchée de la terre. » (Actes 8.32-33).

          L’eunuque ne comprenait pas ce passage de l’Écriture. Comment l’aurait-il pu ? L’apôtre Paul affirme : « Jusqu’à ce jour le même voile demeure, quand ils font la lecture de l’Ancien Testament, et il ne se lève pas, parce que c’est en Christ qu’il disparaît. » (2 Corinthiens 3.14) L’eunuque pose donc une question très pertinente à Philippe : « Je te prie, de qui le prophète parle-t-il ainsi ? Est-ce de lui-même, ou de quelque autre ? ». Cette question ouvrait la voie, véritable « autoroute », permettant à Philippe de proclamer l’Évangile. C’est ainsi, qu’ouvrant la bouche , « et commençant par ce passage, il lui annonça la bonne nouvelle de Jésus. » (Actes 8.35)

 

          La personne de Christ, ses perfections, sa magnificence, son éternité, son incarnation, son ministère terrestre, ses guérisons, ses miracles, son œuvre rédemptrice à la croix, sa résurrection, son ascension, sa glorification, étaient en gestation dans l’Ancien Testament. Mes frères bien-aimés, prédicateurs de la Nouvelle Alliance, c’est cette découverte-là que nous sommes appelés à faire de jour en jour, sous la conduite lumineuse du Saint-Esprit. Christ s’apprend à l’école de l’Esprit de vérité. Christ illumine de sa gloire tout l’Ancien testament. Qui l’a compris et en reçoit la révélation progressive prêche le vrai message de Dieu. Celui qui ne voit pas Christ à toutes les pages de Moïse, des prophètes et des Psaumes, travestit le message de Dieu en légalisme, en morale chrétienne, en histoire sainte, en philosophie religieuse, en psychologie de seconde classe, laissant ses auditeurs affamés du vrai pain, loin de la vie puissante et libératrice de Christ.

 

(à suivre)

Paul BALLIERE

www.batissezvotrevie.fr

 

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Commentaires: 1
  • #1

    René (lundi, 28 octobre 2019 12:01)

    Merci pour cette meditation
    Christ est present partout dans l’ombre de l’Ancien Testament