LE MESSAGE DE LA NOUVELLE NAISSANCE FACE A LA RÉINCARNATION (1° partie)

 

LE MESSAGE DE LA NOUVELLE NAISSANCE

FACE A LA RÉINCARNATION

(1° partie)

 

 

          Depuis des années, l’Orient a influencé les habitudes de pensées modernes. La croyance en la réincarnation est de plus en plus répandue. Un sondage révélait, il y a quelques années (le phénomène s’est largement amplifié depuis), que 23% des américains croyaient, sous une forme ou une autre en la réincarnation. Beaucoup d’intellectuels occidentaux sont séduits par cette doctrine. Sans nul doute, la société occidentale est attirée par tout ce qui est oriental. Aux États-Unis, cette mode remonte à l’apparition d’un gourou hindou à l’Exposition Internationale de Chicago, à la fin du XIX° siècle. Puis elle a connu un réel essor dans les années 1960-1970.

          Au cours des dernières années, les sectes religieuses, occultes, du genre « Nouvel Age » ont connu un développement fantastique. Leurs racines plongent dans l’hindouisme classique. Cet essor est dû, en grande partie, à la désillusion d’un système de société sans valeur, et au revirement vers les valeurs contrefaites des religions et de la philosophie orientales.

 

          L’idée de la réincarnation est présente dans l’hindouisme, dans le bouddhisme primitif, et dans la société théosophique.Ainsi dans presque toute la pensée orientale, l’idée prévaut qu’il nous faut passer par de nombreuses vies pour atteindre l’unité avec le « UN » (nous le définirons plus loin). Le salut est donc un processus qui implique le passage progressif ou régressif à travers plusieurs existences successives.

 

 

Le karma

 

          Il faut définir tout de suite ce qu’on appelle le Karma. C’est la loi inexorable de la rétribution qui détermine le cycle des renaissances ; en quelque sorte l’évaluation de ce qui a été bien ou mauvais dans une vie, et qui oblige à une réincarnation.

          Si l’on accumule un bon karma, il en ressort des bienfaits pour les vies ultérieures. Au contraire, un mauvais karma produira une punition future.

          A la longue, on peut échapper totalement au cycle de la naissance et de la renaissance par l’expérience de « l’illumination ». La « rédemption », le « salut », est un long processus par lequel on réalise le vrai « moi » au travers de nombreuses vies.

 

 

Ce qu’il faut en savoir

 

          La réincarnation ayant sa place dans l’hindouisme et dans le bouddhisme, il est nécessaire d’en faire un historique et une description rapides.

          L’hindouisme d’aujourd’hui est bien différent de celui d’il y a 5000 ans. En effet, la religion hindoue a sensiblement évolué au cours des 5000 années de l’histoire religieuse de l’Inde.

          L’hindouisme se veut une synthèse des différentes pensées et influences religieuses qui existent de part et d’autre du sous-continent indien, et il représente par conséquent des centaines de groupes culturels, sociaux et tribaux indépendants. Le terme « hindou » lui-même n’a pas son origine en Inde ; il vient de l’appellation perse du fleuve Indus.

          Les écrits hindous ont été rassemblés pendant des centaines d’années. C’est une entreprise qui commença vers la seconde moitié du 2° millénaire avant J-C, avec la mise par écrit des traditions orales. Ces écrits sont connus sous le nom de Véda (signifiant « sagesse » ou « savoir »). La dernière partie des Veda, les Upanishad (ou Corrélations »), fait la synthèse des enseignements védiques. Parmi les principes des Upanishad, se trouve la rétribution du karma et la réincarnation.

          L’hindouisme contemporain renferme des centaines de sectes, bien différentes les unes des autres. Le professeur Ninan Smart, spécialiste des religions mondiales, a constaté les problèmes posés par la multiplication des systèmes hindous contemporains. Il écrit : « On peut se demander en conclusion quelle est l’essence de l’hindouisme. C’est une question difficile. Il existe des hindous orthodoxes qui nient l’existence de Dieu. Il y en a d’autres qui, bien que ne reniant pas Dieu, le relèguent à la deuxième place, comme étant une phase secondaire ou illusoire de l’Absolu. Au milieu d’une telle variété d’opinions théologiques, que reste-t-il de nécessaire à la croyance hindoue ? Assurément les doctrines de la renaissance et celle de l’âme éternelle. Depuis près de 3000 ans, l’imagination de l’Inde est dominée par le concept selon lequel le monde est un lieu où l’esprit immortel qui habite l’homme, est impliqué presque éternellement dans le cycle des réincarnations... » (« L’expérience religieuse de l’humanité », 1976, pp 155-156).

 

 

Les croyances hindoues

 

          Il n’existe pas dans l’hindouisme de concept unique de Dieu. On peut trouver parmi les concepts hindous de la divinité les courants suivants :

          Le monisme : tout ce qui existe constitue une seule substance.

          Le panthéisme : tout ce qui existe est divin.

          L’animisme : Dieu ou les dieux vivent dans des objets tels que les arbres, les rochers, les animaux, etc.

          Le polythéisme : il existe un grand nombre de dieux.

          L’hénothéisme : il y a un dieu adoré parmi tous ceux qui existent.

          Le monothéisme : il existe un seul dieu.

 

          La pensée hindoue est centrée sur l’idée fondamentale selon laquelle toutes les âmes sont éternelles et responsables de leurs propres actes pour l’éternité. Le Karma fait référence à la dette due par une personne en raison de ses mauvaises actions et qui doit être expiée, afin d’échapper à la roue de « samsâra », c’est-à-dire la réincarnation : l’âme habitant des corps humains successifs ; ou bien la transmigration – l’âme habitant des corps successifs, corps d’homme, d’animal, ou même des plantes ou des objets inanimés.

          L’une des principales sectes de l’hindouisme est l’Association internationale pour la conscience de Krishna, école moderne de l’hindouisme vishnouite née des enseignements d’un certain Chaitanya ayant vécu au 15° siècle, et qui institua le culte du dieu vishnou. Chaitanya enseigna que Krishna est la personne suprême de la divinité.

 

          La secte des Krishnas fut fondée dans les années 1960 à New-York par le yogi vishnouite Sa Divine Grâce Abbay Charan De Bhaktivedanta Swami Prabhupada, né à Calcutta (Inde) en 1896. Aujourd’hui, les Hare Krishnas sont bien connus pour leurs collectes de fonds par le racolage et leurs incantations spirituelles (ou sankirtanas) sur la voie publique.

 

          Selon les Krishnas, le salut s’obtient en supprimant sa dette karmique par la dévotion à Krishna et les bonnes actions au moyen d’incarnations multiples. A noter que Krishna n’a jamais existé. C’est une divinité célébrée dans « le chant du Très-Haut », grand récit épique indien. (Krishna signifiant Très-Haut).

 

          Un évangéliste rencontra un pénitent hindou sur une planche à clous :

          - « C’est ma façon de servir », dit cet homme, « mais j’avoue que la piqûre de ces clous me sont moins pénibles que les douleurs que me causent mes péchés et mes convoitises. Mon but est de détruire mes désirs. »

          - « Depuis combien de temps fais-tu cela ? »

          - « J’ai commencé il y a dix-huit mois, mais je n’ai pas encore atteint mon but. Il n’est d’ailleurs pas possible d’y parvenir en si peu de temps. Il faut de longues années et souvent de multiples réincarnations . »

 

          Le but suprême serait le Nirvâna – une sorte de félicité absolue. Or, un disciple demanda à son guru (maître spirituel) :

          - « Qu’est-ce que le Nirvâna ? »

          Il n’obtint pas de réponse, même lorsqu’il posa une seconde fois la question. Comme il la lui posait une troisième fois, le guru lui répondit :

          - « Je te l’ai dit. Ne l’as-tu pas entendu ? »

          Son silence était la réponse !

 

 

La transmigration des âmes et les réincarnations successives

 

          Il faut ici s’expliquer : c’est que le problème du mal et de la liberté n’a pas trouvé de solution...et il faut bien que l’exigence de justice, gravée au cœur de l’homme, trouve aussi son compte. C’est pourquoi tout un engrenage de réincarnations successives de l’âme sont à envisager. La conscience, « cette émanation du divin » dans l’homme, peut après la mort, revêtir une autre forme corporelle et, suivant que la vie du défunt fut bonne ou mauvaise, se retrouver dans une plante, un animal, un homme de basse ou haute caste etc., jusqu’à ce qu’elle soit complètement purifiée.

          La caste supérieure, celle des Brahmanes (prêtres), est la seule qui peut prétendre au repos final et éternel après les labeurs de l’existence. A sa mort, l’âme du brahmane rejoint l’Âme universelle du Monde. Pour les autres, ils devront recommencer de nouvelles vies, suivant leurs mérites. Il s’agit donc pour tous d’éviter ces renaissances successives plus ou moins heureuses, en menant une existence plus parfaite. Au lieu de renaître dans le corps de plantes ou d’animaux, ils renaîtront brahmanes. C’est la route du salut, il n’en est pas d’autres.

 

          La conscience, le « moi », à la mort, ira se perdre dans le Grand Tout, l’Âme universelle du Monde (le brahma, le Divin qui pénètre tout et qui est tout). Une fois là, toute personnalité s’évanouit, on n’aura plus conscience d’être soi-même. C’est l’idéal à atteindre, c’est le Nirvâna.

 

          En résumé, lorsqu’un homme est parvenu à mâter en lui les désirs de son corps, à s’en affranchir, quand il est arrivé à l’indifférence suprême et qu’il s’est comme perdu dans la contemplation, alors il est au dernier stade. Son âme est prête pour la dernière « transmigration ». Elle doit, à sa mort, s’évanouir dans le Divin, et s’y perdre, comme l’eau du fleuve dans l’océan.

 

 

Naissance du bouddhisme

 

          On retrouve la pensée de la réincarnation dans le bouddhisme.

          Vers le milieu du VI° siècle avant J-C, un garçon naquit dans le Népal, au nord de l’Inde. On lui donna le nom de Siddharta, auquel on ajouta plus tard celui de son clan, Gautama.

          Son père gouvernait le peuple et le pays des Sâkya – une tribu au pied de l’Himalaya. Gautama grandit dans le faste et le luxe. Il connut une jeunesse sans souci et reçut une bonne éducation. A l’âge de vingt-neuf ans, parcourant les rues de Kapilavastu, il fut confronté pour la première fois à la souffrance d’autrui. Ayant rencontré un moine hindou, Baltama, il crut que seul l’ascétisme pouvait libérer l’homme de la souffrance. L’opulence et les plaisirs finirent par lui répugner. Il abandonna femme et enfant pour mener l’existence vagabonde d’un moine mendiant, en quête de la vérité concernant la vie. Après sept ans de pérégrinations, d’enquêtes, de méditations et de recherches, il découvrit « la voie sainte » et la « grande illumination » sous le légendaire arbre bô ou bodhi - « arbre de la sagesse » ou « arbre de l’éveil ». Gautama reçut le surnom de « Bouddha », c’est-à-dire « l’Éveillé ».

          Prédicateur itinérant, il fit de nombreux adeptes, bien qu’il estimât que son enseignement ne convenait qu’à une élite. Avant sa mort, Bouddha demanda qu’on ne le révère pas et qu’on ne le représente pas comme un dieu.

          Son « éveil » était d’ordre purement philosophique. Il n’a jamais prôné la foi en Dieu ni parlé d’un Créateur. Pour lui, l’homme est entièrement livré à lui-même et à la connaissance qu’il a acquise.

 

 

Quelques aspects de l’enseignement du bouddhisme

 

          La naissance est souffrance. La vieillesse est souffrance. La maladie est souffrance. La mort est souffrance, etc.

          La souffrance a sa racine dans le désir. L’homme brûle du désir, de la convoitise, du besoin de puissance. Il est consumé par la haine. Il aspire à l’ascèse et même au suicide. Le désir le mène de réincarnation en réincarnation.

          On supprime la souffrance en suivant « le noble octuple sentier », huit consignes décrivant la conduite et la voie du salut :

          1. L’opinion juste : adhésion à la doctrine du bouddhisme.

          2. La décision juste : éviter toute souffrance à un autre être vivant.

          3. La parole juste : éviter tout mensonge, toute calomnie.

          4. L’action juste : fuir le vol, la fornication, le meurtre.

          5. La vie juste : elle englobe tous les points déjà cités.

          6. L’effort juste : veiller sur ses pensées et acquérir la paix intérieure ; repousser le mal présent.

          7. La concentration juste : exercices de respiration et de méditation.

          8. La contemplation juste : effacement de la pensée, affranchissement de toute sensation et de toute conception liée à l’espace et au temps.

 

          Qu’enseigne le bouddhisme à propos de la réincarnation ? Après la mort, commence une nouvelle vie pour l’homme. Selon que ses œuvres ont été bonnes ou mauvaises, le défunt se réincarne dans un animal, un homme, un dieu ou un démon. Ainsi, après la mort, une nouvelle vie de souffrance attend l’être humain et ainsi de suite, indéfiniment. Il n’existe qu’un moyen d’échapper à ce cycle ininterrompu de naissances et de renaissances (samsâra), c’est de parcourir « le noble octuple sentier ». Celui qui a reconnu que les joies et les peines que lui réserve la vie ne le concernent pas, celui-là a atteint le but (Nirvâna).

          D’après le bouddhisme primitif, peu nombreux sont ceux qui ont une chance d’atteindre le Nirvâna !

          Le Nirvâna ? Le Bouddha a interdit que l’on spécule à ce sujet ! On propose donc une voie, sans même savoir ce qu’elle est !

 

          Dans notre prochain article nous évoquerons les questions que pose la réincarnation et nous présenterons le message de Jésus-Christ : la nouvelle naissance.

 

(à suivre)

Paul BALLIERE

www.batissezvotrevie.fr

 

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