ANNONCER UNE BONNE NOUVELLE

 

ANNONCER UNE BONNE NOUVELLE

 

          Voici quelques statistiques relevées à partir d’une concordance analytique : les mots « prêcher » et « prédication » qu’utilise le Nouveau testament, servent à traduire onze termes grecs différents – bien que certains soient très proches les uns des autres.

          Mais la plupart des références à la prédication correspondent à trois mots grecs qui signifient respectivement :

          Évangéliser ou annoncer une bonne nouvelle. Nous le rencontrons une cinquantaine de fois environ dans le Nouveau Testament.

          Annoncer ou proclamer à la manière d’un héraut (soixante et une fois).

          Exposer intégralement (dix fois).

 

 

l’annonce d’une bonne nouvelle

 

          Ainsi que nous venons de le préciser, c’est le sens de l’un des trois verbes grecs principaux. Prêcher Christ revient à communiquer aux hommes la bonne nouvelle. Quelle est-elle ? « l’ange leur dit : Ne craignez point ; car je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera pour tout le peuple le sujet d’une grande joie ; c’est qu’aujourd’hui, dans la ville de David, il vous est né un Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur. » (Luc 2.10-11). Mes frères, nous prêchons Christ et la bonne nouvelle quand nous le présentons comme celui qui « sauve son peuple de ses péchés » (Matthieu 1.21).

          En effet, qui dit « salut » sous-entend un état de perdition ; et cette perdition est la conséquence inéluctable du péché. Certains prédicateurs proclament le salut, invitent leurs auditeurs à le recevoir, mais les gens ne savent même pas de quoi ils doivent être sauvés ! La notion de péché, de repentance, de conversion, l’œuvre de Christ à la croix disparaissent de plus en plus de la prédication moderne dite « évangélique ».

          Il faut donc définir le péché, expliquer son origine, indiquer ses effets et ses conséquences dans le temps présent et dans l’éternité.

          Si nous minimisons le péché dans la prédication, nous dévalorisons le salut de Dieu, car c’est du péché que Christ nous sauve. Jésus n’est pas venu pour sauver son peuple d’une existence sans but, ou l’arracher à la pauvreté matérielle, ou le délivrer des difficultés politiques. Il n’est même pas venu pour « « civiliser » l’être humain. Il est venu essentiellement pour le sauver de ses péchés.

 

l’annonce d’une délivrance

 

          Elle est la conséquence de ce que nous venons d’exposer. La Bible dit : « ...Notre Seigneur Jésus-Christ, qui s’est donné lui-même pour nos péchés, afin de nous arracher du présent siècle mauvais, selon la volonté de notre Dieu et Père » (Galates 1.4-5). Christ est venu « proclamer une année de grâce du Seigneur » (Luc 4.19).

          Nous, prédicateurs de la Nouvelle Alliance, devons faire comprendre à nos auditeurs, que tous les hommes sans exception sont captifs du péché et ont besoin d’être affranchis de ce terrible asservissement. Nous avons la responsabilité de souligner la gravité du péché qui est une terrible offense à Dieu.

          L’apôtre Paul écrit : « Grâces soient rendues à Dieu de ce que, après avoir été esclaves du péché, vous avez obéi de cœur à la règle de doctrine dans laquelle vous avez été instruits. Ayant été affranchis du péché, vous êtes devenus esclaves de la justice. » (Romains 6.17-18) Voilà exprimée en peu de mots la nature d’une conversion radicale à Christ. L’apôtre dit encore : « Vous qui étiez morts par vos offenses et par l’incirconcision de votre chair, il vous a rendus à la vie avec lui, en nous faisant grâce pour toutes nos offenses ; il a effacé l’acte dont les ordonnances nous condamnaient et qui subsistait contre nous, et il l’a détruit en le coulant à la croix » (Colossiens 2.13-14).

          Il est indispensable, impérieux, urgent de proclamer qu’une réelle conversion à Dieu aboutit à une profonde transformation de l’être et de la vie.

          Aujourd’hui, des salles se remplissent. On multiplie les cultes, faute de places dans les lieux de réunion. L’eau du baptistère n’est pas refroidie qu’un nouvel office de baptêmes est organisé. On crie au réveil ! On va « bouger la ville ». La ville, j’en doute, mais le corps des adeptes sous les effets d’une musique assourdissante et d’une ambiance effrénée, c’est sûr ! Et on est satisfait. On a trouvé la panacée pour offrir au monde un évangile non dérangeant, voire appétissant. On prouve ainsi aux croyants d’un autre temps, issus d’un pentecôtisme vieillot, démodé, et légaliste (comme ils disent) qu’il faut désormais de nouveaux codes évangéliques.

          Pas si vite ! Les salles se remplissent de convertis, soit ! Mais des convertis à quoi ? à qui ? Il y a quelques années en arrière, lors d’une conférence mondiale de Pentecôte, le gigantesque lieu de réunion était comble. Des foules de jeunes chrétiens, entre autres, étaient venus pour la « première partie » animée par des musiciens, des chanteurs, des stars du show-biz évangélique. Quand est venu le moment de la prédication, des milliers de jeunes sont partis !…

          Vous contestez ce que j’écris ? C’est votre droit. Organisez dans l’église quelques jours de jeûne...N’est-ce pas ainsi qu’a débuté le ministère de notre Seigneur ? Proposez à votre Assemblée une nuit de prière, comme au « bon vieux temps » ; je parle de celui de Jésus, qui passait de longues heures devant la face de son Père...Et vous verrez !

 

 

l’image du médecin et des malades

 

          Nous ne devons pas dénoncer le péché comme un « sujet autonome ». Il ne suffit pas de diagnostiquer la corruption, d’appliquer la loi, d’avertir du jugement et d’abandonner ensuite les auditeurs à leur triste sort. Une telle prédication n’est pas celle de Christ.

          Considérons le message de Paul. Il écrit : « Tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu ; et ils sont gratuitement justifiés par sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est en Jésus-Christ » (Romains 3.23-24) ; et encore : « ...notre Seigneur Jésus-Christ, qui s’est donné lui-même pour nous, afin de nous racheter de toute iniquité, et de se faire un peuple qui lui appartienne, purifié par lui et zélé pour les bonnes œuvres » (Tite 2.14).

          Si vous êtes malade et que vous alliez consulter un médecin, vous ne vous attendez pas à ce qu’il se contente de vous renvoyer chez vous après avoir diagnostiquer le mal dont vous souffrez. Vous n’accepteriez pas qu’il vous dise : « Revenez la semaine prochaine, et je vous prescrirai un remède ». Si votre mal est très grave, vous risquez de mourir ou, tout au moins, de voir votre état empirer.

          Mes frères prédicateurs, posons le diagnostic spirituel, et prescrivons le remède au cours de la même prédication ! Sans un diagnostic juste, le mal continuera d’évoluer et de détruire sa victime. Cependant, un diagnostic juste, qui n’est suivi d’aucun traitement, se révélera tout aussi inefficace. Pensons à cette réalité quand nous prêchons !

 

 

le message de la repentance

 

          La prédication de la bonne nouvelle, ayant Christ pour centre, doit inclure la question de la repentance. Cet aspect est grandement négligé de nos jours ; et les conséquences sont, évidemment, dramatiques.

          Quelle sorte de gens introduisons-nous dans les églises ?

          Juste avant de remonter au ciel, Jésus confie à ses disciples une mission mondiale. Que dit-il ? « Ainsi il est écrit que le Christ souffrirait, et qu’il ressusciterait des morts le troisième jour, et que la repentance et le pardon des péchés seraient prêchés en son nom à toutes les nations, à commencer par Jérusalem » (Luc 24.46-47).

          Les apôtres suivirent les instructions de leur Maître :

          « Après avoir entendu ce discours, ils eurent le cœur vivement touché, et ils dirent à Pierre et aux autres apôtres ; Hommes frères, que ferons-nous ? Pierre leur dit : Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés » (Actes 2.37-38). Plus tard, en une autre circonstance, Pierre déclare à ses auditeurs : « Repentez-vous donc et convertissez-vous, pour que vos péchés soient effacés... » (Actes 3.19)

          Paul, prêchant à Athènes, dit : « Dieu, sans tenir compte des temps d’ignorance, annonce maintenant à tous les hommes, en tous lieux, qu’ils aient à se repentir, parce qu’il a fixé un jour où il jugera le monde selon la justice, par l’homme qu’il a désigné, ce dont il a donné à tous une preuve certaine en le ressuscitant des morts... » (Actes 17.30-31)

          Aux anciens de l’Église d’Éphèse, il rappelle : « Vous savez que je n’ai rien cacher de ce qui vous était utile, et que je n’ai pas craint de vous prêcher et de vous enseigner publiquement et dans les maisons, annonçant aux Juifs et aux Grecs la repentance envers Dieu et la foi en notre Seigneur Jésus-Christ » (Actes 20.20-21).

          Lors de sa défense devant le roi Agrippa, il affirme : « A ceux de Damas d’abord, puis à Jérusalem, dans toute la Judée, et chez les païens, j’ai prêché la repentance et la conversion à Dieu, avec la pratique d’oeuvres dignes de la repentance » (Actes 26.20)

 

          La repentance doit engendrer un changement complet, une authentique conversion. Il ne suffit pas pour le pécheur de se lamenter sur ses péchés ; il est impératif qu’il leur tourne le dos et vive une vie nouvelle.

          Si un radar automatique me prend en photo pour excès de vitesse, je peux m’en attrister – à cause du « jugement ». Mais quel en sera l’effet à long terme ? J’essaierai peut-être de me procurer le moyen de répertorier, si c’est encore possible, l’emplacement de tous les radars fixes du pays ; ou j’installerai dans ma voiture un système de détection, par satellite, de toutes les caméras, et je m’efforcerai de ne plus être pris en flagrant délit. Mais je peux aussi changer mes habitudes de conduite, en respectant les limitations de vitesse, qu’il y ait ou non des caméras et des radars sur la route.

          Il en est ainsi dans la vie chrétienne. La vraie repentance conduit à une vie nouvelle en Christ.

 

 

la repentance liée à la personne de Christ

 

          Nous ne devons pas prêcher le péché comme étant « autonome », mais le relier à la personne de Christ. Le mal a un remède : le salut en Jésus.

          Mais il y a un autre danger qui menace la prédication : c’est de parler de la repentance indépendamment de Christ. C’est un mal très grave qui pollue la prédication. Pourquoi ? Parce que la repentance est un don divin. L’apôtre Pierre a déclaré : « Dieu l’a élevé [Christ] par sa droite comme Prince et Sauveur, pour donner à Israël la repentance et le pardon des péchés » (Actes 5.31).

          Les apôtres et les frères qui étaient dans la Judée, ayant appris que les païens avaient aussi reçu la Parole de Dieu, glorifièrent Dieu, en disant : Dieu a donc accordé la repentance aussi aux païens, afin qu’ils aient la vie » (Actes 11.18).

          Par conséquent, lorsque nous appelons les hommes à la repentance, il est indispensable de leur présenter Christ comme seule source de repentance. La foi et la repentance sont toutes deux des dons de Dieu. Christ est la source de tous nos besoins en matière de salut, à savoir la repentance et la foi.

 

          Paul écrit aux Corinthiens : « Nous, nous prêchons Christ crucifié ; scandale pour les Juifs et folie pour les païens, mais puissance de Dieu et sagesse de Dieu pour ceux qui sont appelés, tant Juifs que Grecs » (1 Corinthiens 1.23-24).

          Christ est donc la puissance de Dieu parce que, dans sa grâce souveraine, il répand le salut.

          Christ est aussi la sagesse divine parce que, dans sa sagesse, Dieu a décidé qu’ « il n’y a de salut en aucun autre ; car il n’y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés » (Actes 4.12)

 

Paul BALLIERE

www.batissezvotrevie.fr

 

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Commentaires: 5
  • #1

    Rosay (lundi, 10 février 2020 07:36)

    Bonjour Paul

    Merci pour ce beau rappel de ce qu’est l’evangile et son message. Dieu te bénisse.

    Fraternellement. Dominique

  • #2

    Jean-Paul Meillerais (lundi, 10 février 2020 08:41)

    Alleluia Gloire à Dieu! enfin un message clair et efficace...
    Que chaque enfant de Dieu, pierre vivante de l'église vive pleinement ce qui est dans le contenu du message d'aujourd'hui et que chaque église locale brille de la lumière de Jésus-Christ Ici bas comme on le voit dans le livre des Actes des apôtres.
    Merci frère Paul pour votre enseignement fondé sur la vérité de la Parole de Dieu.

  • #3

    René (lundi, 10 février 2020 16:13)

    Merci Paul pour ce rappel a l'ordre et ce bel exposé qui nous remet en question sur notre rôle dans la prédication
    Dieu te bénisses

  • #4

    Sogna (mercredi, 12 février 2020 08:45)

    Merci Frère Ballière, puissiez-vous être entendu par tous ceux qui disent ou pensent que la Bible est un vieux livre qu'il faut dépoussiéré.
    Bien fraternellement

  • #5

    Sogna (mercredi, 12 février 2020 08:48)

    Correction de l'orthographe lire "dépoussièrer"