ENTRE LES MAINS D'UN DIEU EN COLERE (2° partie)

 

ENTRE LES MAINS D’UN DIEU EN COLÈRE

(2° partie)

 

Dieu n'est sous aucune obligation

 

          Il n'a donné aucune promesse à l'homme naturel de le préserver un seul instant de l'enfer. Il n'a certainement fait aucune promesse, soit de vie éternelle, soit de préservation ou de délivrance de la mort éternelle, si ce ne sont celles de l'alliance de la grâce. Toutes les promesses sont en Christ, car c'est en lui qu'est le oui.

          Toutefois, ceux qui ne sont pas enfants de l'alliance n'ont certainement pas de part dans les promesses de l'alliance. Ils ne croient aucune de ses promesses, et ils n'en aiment pas le Médiateur.

          Certains ont imaginé ou prétendu toutes sortes de choses pour les promesses faites en rapport aux efforts sincères de 1'homme dans sa recherche du salut (celui qui cherche, et celui qui frappe, etc.). Il est toutefois clair et manifeste qu’à moins qu'il ne croie en Christ, tous les efforts de l'homme naturel en matière de religion, ainsi que toutes ses prières, ne placent Dieu sous aucune obligation de le préserver une seule seconde de la destruction éternelle.

          Ainsi donc, l'on peut dire que la main de Dieu tient l'homme naturel au-dessus de l'abîme infernal. Il a mérité d'y être précipité par ses terribles provocations à l'encontre de Dieu. Sa condamnation est un fait accompli, et la colère divine à son égard n'est pas moindre que celle dont l'exécution frappe les hommes déjà parvenus dans le lieu des tourments éternels.

          L'homme naturel (qui ne croit pas encore en Christ) n'a absolument rien fait pour apaiser et calmer cette colère. Dieu ne s'est nullement lié par une promesse de le garder un seul instant.

          Le diable l'attend, l'enfer s'apprête à le recevoir, et ses flammes l'enveloppent déjà dans leur désir de le saisir et de le dévorer. Le feu infernal qui couve en son cœur lutte pour s'extérioriser. Un tel homme n'a aucun intérêt ni part en Jésus-Christ le Médiateur. il n'a donc aucun moyen à sa portée qui puisse lui procurer une quelconque sécurité.

          Bref, l'homme impie, l'homme méchant, l'homme sans Christ n'a aucun refuge dont il peut se prévaloir. La seule raison pour laquelle il n'est pas précipité à tout moment dans la perdition éternelle provient de la volonté souveraine et de la tolérance miséricordieuse et extraordinaire d'un Dieu courroucé.

          Un sujet tellement affreux devrait éveiller l'inconverti. Ces vérités s'appliquent à quiconque n'appartient pas à Christ. Ce monde de misère, cet étang de feu et de soufre, s'ouvrent au-dessous de vous. Il s'agit du terrible abîme des flammes ardentes de la colère de Dieu, de la gueule béante de l'enfer. Et aucune base ni aucun appui ne vous soutient. Seul le vide vous sépare de cette destruction, et seul le bon vouloir de Dieu vous empêche d'y être précipités.

          Il est peu probable que vous le réalisiez clairement. Vous voyez effectivement que vous n'êtes pas encore en enfer, mais vous n'en décelez pas la vraie raison. Vous pensez que votre bonne constitution physique ou votre hygiène de vie vous protègent. En fait, ces choses ne sont rien. Si Dieu retirait sa main, tous vos efforts ne vous empêcheraient pas plus de tomber dans l'abîme que l'air qui vous environne.

          Votre impiété vous donne le poids du plomb, et tout votre être tend vers le bas, vers l'enfer. Si Dieu vous laissait aller, vous plongeriez immédiatement et rapidement dans ce gouffre sans fond. Vos soins et votre prudence, tous vos artifices et votre propre justice ont, pour vous garder de l'enfer, l'influence qu'a une toile d'araignée pour retenir la chute d'un rocher.

          La terre refuserait de vous supporter si la volonté souveraine de Dieu ne vous préservait, car vous lui êtes un fardeau. La création soupire à cause de vous car elle est soumise contre son gré à la servitude de votre corruption. Le soleil ne vous éclaire pas volontiers de sa lumière, car vous servez le péché et Satan. La terre ne produit pas son fruit volontiers pour satisfaire vos convoitises. Elle ne vous offre pas de plein gré le cadre pour commettre vos actes de méchanceté.

          L'air ne se prête pas volontiers pour vous servir de souffle, alors que vous passez votre vie à servir les ennemis de Dieu. La création de Dieu est bonne et doit servir l'homme à servir Dieu. Elle ne se prête pas de tout cœur à un autre dessein, mais elle soupire quand on l'assujettit à des buts si contraires à sa nature et à son dessein d'origine. Le monde vous cracherait de sa sphère si la main souveraine de Celui qui l'a soumis à la vanité dans l'espérance ne vous protégeait.

          Les sombres nuages de la colère de Dieu vous surplombent en ce moment même, emplis de fureur, et ils éclateraient sans délai si la main de Dieu cessait de les restreindre. Le souverain bon vouloir de Dieu empêche pour l'instant ses vents impétueux de s'abattre sur vous, ou la destruction vous emporterait comme une tornade. Vous ressembleriez alors à la paille que le vent soulève après la moisson d'été.

          La colère de Dieu ressemble à une grande masse d'eau retenue par un barrage. Elle ne cesse d'augmenter et de s'élever, jusqu'au jour où une brèche lui permet de s'écouler. Plus on arrête le ruisseau qui l'alimente, plus le flot en sera rapide et puissant au jour de sa libération. Oui, le jugement mérité par vos œuvres mauvaises n'a pas encore été exécuté. Le déluge de la vengeance de Dieu a été retenu jusqu'ici. Mais votre culpabilité ne cesse d'augmenter, et vous vous amassez chaque jour un trésor de colère. Les eaux montent et gagnent en puissance. Seul le bon vouloir de Dieu les retient. Elles veulent s'abattre sur vous et pressent fort pour s'écouler. Si Dieu ôtait sa main de la vanne, celle-ci s'ouvrirait violemment et immédiatement, et le déluge bouillant de la fureur de la colère divine s'y engouffrerait avec une furie inconcevable. Cette colère s'abattrait sur vous avec une force toute-puissante. Même avec dix mille fois plus de forces que vous n'en possédez actuellement, oui, et dix mille fois davantage que le plus intrépide et enragé des démons de l'enfer, vous ne pourriez pas faire face à cette colère.

          L'arc en est tendu et la flèche déjà en place. La justice la pointe droit vers votre cœur. Seul le bon vouloir de Dieu, de ce Dieu en colère, qui n'a rien promis et qui est libre de toute obligation, empêche cette flèche de s’enivrer de votre sang à tout moment.

          Ainsi donc, vous tous qui n'avez jamais connu le changement de cœur qu'opère le Saint-Esprit par sa grande puissance; vous qui n'êtes pas devenus de nouvelles créatures, nées de nouveau, ressuscitées de la mort du péché à une nouveauté de vie; vous tous, dis-je, êtes entre les mains d'un Dieu en colère.

          Peu importe la multiplicité de vos réformes, seul le bon vouloir de Dieu vous empêche d'être à l'instant engloutis par une destruction éternelle. Vos expériences religieuses, l'observation d'une certaine forme de religion ou vos prières ne vous délivreront pas.

          Si mes propos ne vous convainquent pas en ce moment, le jour vient bientôt où vous en serez totalement persuadés. Ceux qui vous ressemblaient, et qui vous ont précédés hors de cette vie, en voient la réalité aujourd'hui. La destruction s'est abattue brusquement sur la plupart d'entre eux. Ils ne s'attendaient à rien. "Paix et sécurité", disaient-ils, mais ils voient maintenant la futilité de leurs appuis pour trouver leur paix et leur sécurité.

          Le Dieu qui vous retient suspendus au-dessus de l'abîme infernal éprouve une infinie aversion à votre égard, tout comme l'on tient un insecte répugnant au-dessus du feu. Vous avez terriblement provoqué sa colère, et celle-ci brûle comme un feu à votre encontre. Vous méritez seulement d'être précipités dans le feu. Les yeux de Dieu sont trop purs pour supporter la vue que vous leur offrez, et vous lui paraissez dix mille fois plus abominables que le serpent le plus venimeux. Vous l'avez offensé, infiniment plus que ne l'a jamais fait le plus entêté des rebelles à l'égard de son prince. Pourtant, seule sa poigne vous empêche à tout moment de tomber dans le feu.

          Elle seule vous a gardés de l'enfer la nuit dernière et vous a permis d'ouvrir à nouveau les yeux en ce monde après les avoir fermés dans le sommeil. Elle seule vous a préservés des tourments éternels depuis votre réveil.

          De même, aucune autre raison ne vous a protégés de l'enfer depuis le début de votre lecture. Lors même que je vous parle, vous provoquez Dieu à la colère par la manière méchante et coupable dont vous réfléchissez à un sujet si solennel. Non, absolument aucune autre raison n'explique le fait que vous ne tombiez pas à l'instant même dans la gueule béante de l'enfer.

          Oh, pécheur inconverti! Réfléchissez au danger effrayant que vous courez. Il y a une grande fournaise de colère, un abîme large et sans fond, un feu ardent de colère, au-dessus desquels la main de Dieu vous retient. Sa colère s'élève et brûle contre vous tout autant qu'elle s'acharne contre les damnés qui déjà peuplent l'enfer.

          Seul le fil ténu de la miséricorde divine vous retient, alors que les flammes infernales font rage tout autour de vous, prêtes à tout moment à consumer ce lien. Rien de ce que vous avez accompli, ni rien de ce que pouvez jamais accomplir, ne peut repousser la flamme et amener Dieu à vous préserver une seconde de plus qu'il ne le décide.

 

C'est la colère du Dieu infini

 

          Si ce n'était que le courroux d'un homme, même un puissant prince, vous pourriez le regarder comme insignifiant en comparaison. La colère des rois est à craindre, surtout s'il s'agit de monarques absolus, au bon vouloir de qui les possessions et la vie des sujets sont entièrement assujetties.

          "La terreur qu'inspire le roi est comme le rugissement d'un lion; celui qui l'irrite pèche contre lui-même" (Proverbes 20.2). L'homme qui irrite grandement un prince autoritaire risque fort de subir les plus extrêmes tourments conçus par les artifices humains, ou que le pouvoir de l'homme peut infliger.

          Pourtant, le plus grand des potentats sur cette terre, dans sa plus grande majesté, et enveloppé de sa plus redoutable terreur, n'est qu'un faible et méprisable vermisseau comparé au grand et tout-puissant Créateur et Roi du ciel et de la terre. Même au plus fort de sa rage, ce monarque terrestre doit se contenter de peu, après avoir exercé toute l'ardeur de sa furie. Tous les rois de la terre ne sont devant Dieu que des sauterelles, rien, et même moins que rien. Le Roi des rois ne daigne pas même prendre garde à leur amour ou à leur haine. Sa colère est bien plus terrible, dans la mesure où sa majesté surpasse la leur. "Ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui... ne peuvent rien faire de plus... Craignez celui qui, après avoir tué, a le pouvoir de jeter dans la géhenne... c'est lui que vous devez craindre" (Luc 12.4,5).

 

Jonathan EDWARDS

www.batissezvotrevie.fr

 

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