HUMILITE ET VOCATION

 

HUMILITÉ ET VOCATION

 

          L’apôtre Paul introduit son épître aux Romains en ces termes : « Paul serviteur de Jésus-Christ. » (1.1)

          Déjà, dans la manière dont il se présente, il nous donne une utile leçon. Avant son titre d’apôtre – nous allons y venir – il place celui de « serviteur de Jésus-Christ ». Loin de se donner de l’importance, il s’efface derrière un autre, Jésus-Christ.

          Apôtre, certes, il l’est ! Il sait d’ailleurs l’affirmer, quand il le faut. Mais il préfère se désigner, en premier lieu, comme « serviteur de Jésus-Christ », titre qui ne l’élève pas au-dessus des autres croyants ; car, tout chrétien peut se dire « serviteur de Jésus-Christ ».

          Le chemin d’humilité emprunté par Paul est exemplaire. Au début de sa course chrétienne, il écrit : « Je suis le moindre des apôtres, je ne suis pas digne d’être appelé apôtre, parce que j’ai persécuté l’Église de Dieu. » ( 1 Corinthiens 15.9). Admirable, n’est-ce pas ? Quel est le ministre de l’Évangile qui, sincèrement, peut dire aujourd’hui qu’il est le moindre parmi ses collègues ? Plus tard, Paul déclare : « A moi, qui le moindre de tous les saints, cette grâce a été accordée d’annoncer aux païens les richesses incompréhensibles de Christ... » (Éphésiens 3.8). Que se passe-t-il chez l’ancien Saul de Tarse ? Passe-t-il par une crise spirituelle ? Est-il en dépression spirituelle ? Voilà qu’il se considère comme le moindre des chrétiens ! Loin de déprimer, Paul grandit. Il grandit en diminuant. C’est le secret. Il laisse le Saint-Esprit former Christ en lui. Celui qui était « doux et humble de cœur » envahit son être intérieur. A la fin de sa vie, Paul s’écrie : « C’est une parole certaine et entièrement digne d’être reçue, que Jésus-Christ est venu dans le monde pour sauver les pécheurs, dont je suis le premier. » (1 Timothée 1.15). Paul n’est plus rien. Christ est tout.

          Frères, sachons, comme Paul, faire preuve d’humilité, et nous considérer, quelles que puissent être les tâches ou les fonctions auxquelles nous avons été appelés, simplement comme un chrétien au milieu de ses frères.

 

          Le mot grec traduit par « serviteur » est : « doulos », terme qui désigne, non pas n’importe quel serviteur, mais celui qui a été acheté, devenant ainsi la propriété de son maître : un esclave. Or, telle est notre position. Christ nous a rachetés au prix de son sang. « Vous avez été rachetés à un grand prix. » (1 Corinthiens 7.23)

          Nous lui appartenons. « Vous avez été rachetés à un grand prix. Glorifiez donc Dieu dans votre corps et dans votre esprit, qui appartiennent à Dieu. » (1 Corinthiens 6.20)

          Nous sommes sa propriété. « Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous, que vous avez reçu de Dieu, et que vous ne vous appartenez point à vous-mêmes ? » (1 Corinthiens 6.19)

          Nous ne sommes pas libres de tracer notre propre chemin ; nous sommes esclaves. « En effet, nul de nous ne vit pour lui-même, et nul ne meurt pour lui-même. Car si nous vivons, nous vivons pour le Seigneur ; et si nous mourons, nous mourons pour le Seigneur. Soit donc que nous vivions, soit que nous mourions, nous sommes au Seigneur. » (Romains 14.7-8)

          Nous appartenons entièrement à Jésus-Christ. « Il [Christ] est mort pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui est mort et ressuscité pour eux. » (2 Corinthiens 5.15)

 

          Un chrétien ne peut rien envisager de plus merveilleux que d’être « esclave de Jésus-Christ ». Les grands dignitaires féodaux s’enorgueillissaient de porter des noms, tels « sénéchal », « maréchal », qui sont devenus par la suite des titres de noblesse, mais qui, primitivement, désignaient les fonctions domestiques qu’ils exerçaient auprès de leurs suzerains. A combien plus forte raison, pouvons-nous nous proclamer, avec une sainte fierté, serviteurs du Roi des rois. Personne, sur la terre, ne peut porter de titre plus glorieux !

 

          Mais, après avoir ainsi établi qu’il n’est qu’un serviteur, Paul s’affirme nettement apôtre, en soulignant qu’il l’est en vertu d’un appel de Dieu : « appelé à être apôtre. » (1.1)

          Il le déclare également dans sa première épître aux Corinthiens : « Paul, appelé à être apôtre de Jésus-Christ par la volonté de Dieu... » (1.1) ; et dans sa seconde lettre : « Paul, apôtre de Jésus-Christ par la volonté de Dieu. » (1.1)

          Ce n’est pas lui qui a voulu ce ministère. Il lui a été, en quelque sorte, imposé. Nul ne peut entrer dans l’exercice du saint ministère de la Parole de Dieu par un désir et une aspiration personnels.

          Dans son épître aux Galates, Paul insiste sur la source divine de son ministère : « Paul, apôtre, non de la part des hommes, ni par un homme, mais par Jésus-Christ et Dieu le Père... » (1.1) Son apostolat repose sur l’autorité de Dieu et non sur celle des hommes. Ce n’est pas un frère dans la foi, un ancien dans le service de Dieu, l’épouse, un père ou une mère qui peut « appeler » ou donner le ministère. C’est Dieu. On ne devrait pas introduire un homme ou un jeune homme dans le ministère de la Parole de Dieu parce qu’il a une belle voix et chante bien, parce qu’il range convenablement les chaises dans la salle de réunion, parce qu’il a un cerveau à trois étages et une collection de diplômes universitaires, mais parce que l’appel de Dieu est incontestable. Je ne dis pas que ceux qui chantent faux, ou qui n’ont pas beaucoup d’instruction seront plus aptes au ministère ; je ne pense pas non plus que ceux qui ont suivi de brillantes études ne peuvent pas servir Dieu. J’affirme seulement qu’un seul point est à considérer : l’appel de Dieu. Dieu ne commet aucune erreur. Lorsqu’il appelle un homme – quel que soit cet homme – Dieu ne se trompe jamais.

          Cela donne à Dieu sa place comme à celui qui est l’initiateur dans cette œuvre de la grâce. L’appel est entièrement divin. Paul n’a pas revendiqué cette charge. Il n’a pas brigué ce poste. Il ne s’est pas arrogé arbitrairement la charge d’apôtre. Il n’est pas un engagé volontaire qui veut se couvrir de gloire et satisfaire des ambitions personnelles. Non, Paul n’est pas apôtre par ambition ou par libre choix mais par appel. « Si j’annonce l’Évangile, écrit-il, ce n’est pas pour moi un sujet de gloire, car la nécessité m’en est imposée » (1 Corinthiens 9.16). L’apôtre est en service commandé. Le ministère d’apôtre lui a donc été imposé par une vocation irrésistible.

          En rappelant son service d’apôtre, Paul ne veut donc en aucune façon s’attribuer un titre honorifique. Le terme d’apôtre a pris dans notre langue un sens élogieux qu’il n’avait pas à l’origine. Il a fini, à certains endroits, par désigner quelqu’un comme un grand personnage religieux. Mais Paul ne veut pas être considérer comme tel. Il fait mention de son ministère pour mieux se retrancher derrière l’autorité de Jésus-Christ et non pour s’ériger en une personne illustre.

          Paul est ce qu’il est par l’autorité divine dont il est revêtu.

 

          Si Paul insiste tellement sur la réalité de son appel, c’est que beaucoup de gens lui déniaient le droit de se dire apôtre, sous le prétexte qu’il n’avait pas appartenu au groupe des « Douze ». Son apostolat n’avait jamais cessé d’être l’objet de nombreuses attaques, comme on peut le voir dans le livre des Actes. Beaucoup, même parmi les Juifs convertis, le considéraient comme un faux apôtre. Telle est la raison pour laquelle Paul, après avoir écrit : « appelé à être apôtre » ajoute, comme si cela ne suffisait pas : « mis à part pour annoncer l’Évangile de Dieu. » (1.1) C’est cette conviction d’avoir reçu un appel particulier qui a, seule, permis à l’apôtre de supporter de telles oppositions. Retenons de tout ceci qu’il n’est possible de tenir ferme dans le service de Dieu, quel qu’il soit, que par la certitude d’avoir reçu un appel de Dieu. Sans une telle assurance, on finira, un jour ou l’autre, par succomber sous le poids des difficultés.

          A celui qu’il a appelé, Dieu donne la grâce nécessaire pour remplir son service.

 

Paul BALLIERE

www.batissezvotrevie.fr

 

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Commentaires: 1
  • #1

    Patrac (vendredi, 15 mai 2020 07:12)

    Merci pour tout sa fidélité enver c’est serviteur pour sont exemple d’humilité du mètre vous ferait des plus grande chose gue moi jeu sius doux et hunble de cœur dieu vous bénisse cher frère prie svp pour le foiyé de mon fils brain et tallisia il meu font souffrir merci ❤️���