APPAREMMENT VIVANTE, MAIS…
« Je connais tes œuvres. Je sais que tu passes
pour être vivant, et tu es mort. »
(Apocalypse 3.1)
On peut dire de la ville de Sardes que son nom glorieux ne répondait plus à la réalité : jadis capitale de la Lydie, patrie du roi fabuleux Crésus, elle vivait en petite rentière de son passé dévalué. Tout en étant le siège d’un tribunal et en gardant quelque importance pour le trafic régional, cette ville vivait sur sa réputation et menait au I° siècle une existence assez léthargique.
Or il est curieux de voir à quel point l’état de la cité a déteint sur la communauté chrétienne ; la « loi du milieu », selon la quelle tout peut s’expliquer par les influences ambiantes, joue évidemment pour les faibles, pour les trop nombreuses églises qui vivent à l’image de leur entourage.
Pour réveiller l’Église endormie, le Seigneur s’en approche avec les « sept esprits de Dieu » (Apocalypse 3.1), c’est-à-dire avec la plénitude de l’Esprit Saint. Ce n’est pas que le sommeil de l’Église soit apparent, que ses réunions soient peu fréquentées, qu’elle manque visiblement de mordant, que son pasteur soit ennuyeux, et qu’une pénible impression de lassitude s’en dégage, comme des ruines de l’ancienne grandeur urbaine. Non, au contraire : « je sais que tu passes pour être vivante (littéralement : tu as le nom que tu vis...) », dit Jésus à l’ange de l’Église de Sardes, qui en personnifie l’état spirituel. La communauté chrétienne de cette ville a donc bonne presse ; dans les synodes, s’il y en a, elle passe sûrement pour être un modèle du genre : animation, entrain, vie, fraternité, bon esprit communautaire, rien n’y manque.
Vraiment rien ? L’appréciation du Seigneur est différente : une Église qui passe pour être vivante et qui présente de bons rapports au synode n’a pas nécessairement la vie : « tu es mort », lui dit Christ, sans user de ménagements. Ce dut être un singulier effet que celui, produit par ces mots sur l’Église, fière de sa bonne réputation ! […]
On n’aime pas à entendre de telles paroles ; et pourtant, ne devons-nous pas reconnaître qu’elles frappent juste ? Ne prenons-nous pas des manifestations de vitalité pour la preuve évidente que le Saint-Esprit souffle dans nos assemblées ? Ne prenons-nous pas notre activité débordante au service du Seigneur pour la véritable obéissance ? Lorsque nous sommes certains d’être le plus vivants, ne sommes-nous pas dupes d’un mirage et bien proches de la mort ?
Jésus a examiné les œuvres si prônées de l’Église de Sardes ; il ne les a pas trouvées parfaites malgré leur bel aspect. Il a secoué la tête en lisant les rapports annuels du conseil de paroisse (comme lorsqu’il lit la plupart des nôtres). Il a vu tout autre chose ; il a vu l’expression d’une pauvre foi agonisante, qu’il est urgent de ranimer : « Sois vigilant et affermis le reste qui est près de mourir ! » (v.2). Il n’y a pour ce faire qu’une voie à suivre ; pas de méthodes « américaines », pas d’exercices fiévreux de « respiration artificielle », pas de danses de St-Guy hystériques, pas d’emprunts chez les sauvages ou chez les spirites, pas non plus le subit renversement dans une religion toute de silence et de contemplation : « Rappelle-toi donc comment tu as reçu et entendu, et garde et repens-toi ! » (v.3). Cela veut dire : dans ta course impressionnante, tu as laissé tomber ce que tu as reçu, l’Évangile de Jésus-Christ. Dès lors, ta course est tout à fait vaine. Retourne, ramasse ce que tu as perdu, tiens-le bien ! Si nos Églises qui cherchent à tout prix un réveil (urgent, nous en convenons !) se donnaient simplement la peine de reprendre ce qu’elles ont reçu et proclamé jadis : la Parole de Dieu, ni plus ni moins !...[…]
La fidélité à la Parole de Dieu est bien le signe manifeste du Saint-Esprit réveillant l’Église.
Charles BRÜTSCH, pasteur
www.batissezvotrevie.fr
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Dans notre rubrique « Pasteurs », un article de David Wilkerson : « Une révélation personnelle de Christ ». Pour lire cet article, cliquer sur le lien :
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Dans notre rubrique « Le Créateur, la création, et nous », un article d’Alexandre Morel : « Voracité ». Pour lire l’article, cliquer sur le lien :
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