UN RÉVEIL N’EST PAS UN MIRACLE

 

UN RÉVEIL N’EST PAS UN MIRACLE

 

          1°) On a généralement défini un miracle comme une intervention divine qui met de côté ou qui suspend les lois ordinaires de la nature. En ce sens, un réveil n’est pas un miracle. Toutes les lois de la matière et de la pensée restent en vigueur. Elles ne sont ni suspendues, ni mises de côté par le réveil.

 

          2°) Ce n’est pas non plus un miracle, d’après une autre définition du mot « miracle » - quelque chose qui est au-dessus des pouvoirs de la nature. Il n’y a rien dans la religion qui soit au-dessus des pouvoirs ordinaires de la nature. Elle consiste à tous égards dans un juste exercice de ces pouvoirs. Rien de plus, rien de moins. Lorsque les hommes deviennent pieux, ce n’est pas qu’ils aient été rendus capables d’accomplir les efforts dont ils étaient auparavant incapables. Ils usent seulement d’une manière différente, et pour la gloire de Dieu, de forces qu’ils avaient déjà.

 

          3°) Un réveil, dans aucun sens, n’est un miracle ou ne dépend d’un miracle. C’est le pur et simple résultat d’un usage convenable que nous faisons de moyens établis par Dieu, comme il en est de tout autre effet produit par l’emploi de certains moyens. Il peut y avoir, ou n’y avoir pas de miracle parmi les causes qui ont agi auparavant. Les apôtres n’opéraient des miracles que pour attirer l’attention sur leur message et pour en établir la divine autorité. Mais le miracle n’était pas le réveil. Le miracle était une chose, et le réveil qui suivait le miracle en était une autre. Du temps des apôtres, il y avait un lien entre les réveils et les miracles, mais les réveils n’étaient pas des miracles.

 

          J’ai dit qu’un réveil est le résultat d’un emploi convenable des moyens appropriés. Les moyens que Dieu a prescrits pour obtenir un réveil ont, sans aucun doute, une tendance naturelle à le produire. Autrement, Dieu ne les aurait pas ordonnés. Mais les moyens ne produiront pas le réveil sans la bénédiction de Dieu, nous le savons tous ; pas plus que, sans cette même bénédiction, les semailles ne produiront une récolte. Il nous est impossible de dire que l’influence de Dieu pour produire un réveil soit plus miraculeuse que celle qui est nécessaire pour une récolte. Que sont les lois de la nature en vertu desquelles la semence produit une moisson ? Elles ne sont que l’ensemble des moyens créés par Dieu en vue de son action. Dans la Bible, la Parole de Dieu est comparée à une semence, la prédication à l’action du semeur et les résultats à la naissance et au développement de la moisson. Un réveil est aussi naturellement le résultat de moyens appropriés qu’une moisson est la conséquence de l’emploi des moyens capables de la produire.

          Je désire que vous soyez bien pénétrés de cette pensée. Longtemps a régné l’idée que le développement de la religion a en soi quelque chose de particulier, dont il ne faut pas juger par les règles ordinaires de cause à effet ; ou, en d’autres termes, qu’il n’y a pas de rapport entre les moyens et le résultat, ni de tendance dans les moyens aptes à produire l’effet désiré. Aucune doctrine n’est plus dangereuse pour l’Église, et rien n’est plus absurde.

          Supposez qu’un homme aille prêcher cette doctrine parmi des cultivateurs, en ce qui concerne leurs semailles. Qu’il leur dise que Dieu est Souverain, qu’il ne leur donnera une moisson que lorsqu’il le voudra bien, et que pour eux labourer, planter, travailler comme s’ils s’attendaient à une moisson est une grave erreur, que c’est ôter l’œuvre des mains de Dieu, que c’est empiéter sur sa souveraineté, et qu’il n’y a point de rapport entre les moyens et le résultat sur lequel ils peuvent compter. Supposez que les cultivateurs aient foi en une telle doctrine : ils condamneraient le monde à périr de faim.

          Des résultats identiques s’ensuivraient pour l’Église si elle était persuadée que travailler au progrès de la religion est, en quelque sorte, si mystérieusement l’objet de la souveraineté divine qu’il n’y a point de rapport entre les moyens et le but. En réalité, quels sont les résultats ? Une génération après l’autre est allée en enfer, tandis que l’Église rêvait et attendait que Dieu sauve ces âmes sans l’emploi des moyens appropriés. Cette pratique a été pour le diable le moyen le plus puissant pour détruire les âmes ! Le rapport de cause à effet est aussi clair en religion que lorsqu’il s’agit des semailles.

          Il y a, dans le gouvernement de Dieu, un fait digne d’être universellement reconnu et à ne jamais oublier, c’est que les choses les plus utiles et les plus importantes sont celles qu’on obtient le plus aisément et le plus certainement par l’emploi des moyens appropriés. C’est là évidemment un principe dans le gouvernement de Dieu. Dès lors, toutes les choses nécessaires à la vie s’obtiennent avec une certitude parfaite par les moyens les plus simples.

          Les moyens de se procurer ce qui est du luxe sont plus compliqués et moins sûrs ; et les choses absolument nuisibles, celles qui empoisonnent, telles que l’alcool et autres abominations mortelles, ne s’obtiennent souvent qu’en torturant la nature.

          Ce principe demeure vrai dans le domaine moral ; et comme les bénédictions spirituelles surpassent tout le reste en importance, nous devons nous attendre avec assurance à les obtenir par les moyens les plus simples ; nous constatons qu’il en est bien ainsi. Je suis parfaitement convaincu que si les faits étaient connus, on trouverait que lorsque les moyens établis ont été bien employés, on a reçu les bénédictions spirituelles plus fidèlement que les temporelles.

 

Charles-G. FINNEY

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