UN SOUFFLE VIOLENT (2° partie)

 

UN SOUFFLE VIOLENT, LE RÉVEIL DE TIMOR

(2° partie)

 

Un nouveau style d’adoration

 

          Je remercie le Seigneur de nous avoir pardonné notre ignorance et d’avoir laissé le Saint-Esprit agir puissamment ce soir-là. J’étais assis vers le fond de l’église et pouvais donc observer ce qui se passait. Soudain, quelques rangs devant moi, une sœur s’est levée et a tendu les mains vers le ciel.

          « Seigneur, cette sœur rompt l’ordre de notre culte. C’est contre l’usage de lever les bras. »

          Quand nous entrions dans l’église, nous avions l’habitude de nous recueillir un instant debout, dans une attitude pieuse, puis de nous asseoir.

          « Seigneur, ai-je encore fait remarquer, qu’est-ce qui lui prend ? Cela ne doit pas se passer chez nous. Ce n’est pas dans notre style. »

          Le Seigneur m’a rappelé ces paroles de la Bible : « Levez vos mains dans le sanctuaire » (Psaume 134.2). Non, cette sœur ne se conformait pas au style de notre église mais à celui de la Bible. Bon, alors s’il en est ainsi, qu’elle continue !

          Sur l’estrade, les deux pasteurs ne savaient que faire. Dans toute l’assemblée, les gens levaient les mains et adoraient le Seigneur. Je me suis tourné vers ma sœur pour lui demander ses impressions et je l’ai vue elle aussi les mains levées et louant Dieu.

          Puis j’ai remarqué la femme qui se trouvait devant moi. Elle était illettrée, et ignorait même la langue indonésienne officielle, utilisée dans tout le pays. Elle ne connaissait que sa langue tribale, celle de Timor. Naturellement, elle ne parlait pas du tout anglais. A cette époque, je possédais quelques notions de cette langue, qu’on m’avait enseignée à l’école. Et cette femme s’est mise à prier à haute voix dans un anglais parfait et très beau.

          « Oh, Jesus, I love You, disait-elle, oh, I want to take the cross and follow You. Oh, I love You, Jesus »*, et elle ne cessait ainsi d’adorer le Seigneur.

          Nos deux pasteurs, qui ne connaissaient pas un mot d’anglais, ont cru que c’était du charabia. Ils se sont précipités en chaire et se sont écrié : « Seigneur, si cela ne vient pas de toi-même mais du diable, et si c’est lui qui produit ce charabia, fais-le cesser immédiatement, nous t’en prions ! » Mais plus ils priaient, plus l’Esprit de Dieu répandait sa bénédiction.

          Dans l’autre aile de l’église, un homme debout s’est mis à parler en allemand. Il prononçait de merveilleuses paroles d’adoration et de louange à Dieu. Puis d’autres encore se sont levés un peu partout dans l’assemblée, adorant le Seigneur en différentes langues. Les uns parlaient en français, d’autres louaient Dieu en diverses langues tribales. Une femme ne cessait de dire « Shalom, Shalom », sans se douter le moins du monde qu’elle parlait en hébreu. C’était le ciel sur la terre ; c’était merveilleux !

          Lorsque les centaines de gens accourus de toute la ville pour éteindre le feu sont arrivés à l’église, ils ont entendu toutes les prières et se sont exclamé : « Qu’arrive-t-il à ces chrétiens ? Ils n’ont jamais été bruyants. Cela ne leur ressemble vraiment pas de prier à haute voix. » Ils sont entrés en foule dans l’église pour voir ce qui se passait, et au lieu de 200 personnes, il y en avait ce soir-là plus d’un millier.

          Au fur et à mesure que l’Esprit Saint les saisissait, ils étaient convaincus de péché et acceptaient Jésus comme leur Sauveur personnel. Dans la repentance, ils couraient chez eux chercher leurs fétiches et leur attirail de sorcellerie, leurs livres d’astrologie, leurs manuels sur l’interprétation des rêves, ou encore leurs ouvrages pornographiques. De tout cela on a fait un grand feu sur la place de l’église.

          Nul n’a prêché, mais le Saint-Esprit œuvrait à sa manière. La réunion a duré jusqu’à minuit. Le Seigneur révélait à plusieurs leurs péchés et leurs défaillances. A mesure qu’ils confessaient ce que Dieu leur avait montré, d’autres cœurs étaient touchés. Oh ! que le Seigneur est bon d’avoir remis de l’ordre ce soir-là dans toutes ces vies !

 

 

Un sermon qui sort de l’ordinaire

 

          Tout à coup, l’un des frères est monté en chaire. Voilà qui sortait de l’ordinaire ! Pareil droit n’était pas accordé à n’importe qui. L’estrade était réservée aux pasteurs et aux anciens**. Mais ce frère a ouvert sa Bible. Je riais en moi-même car sa conversion ne datait que de quelques jours. « Le pauvre, pensais-je, il vient tout juste de se convertir et il veut déjà prêcher ! Il doit avoir perdu la raison. »

          Mais lui ne se souciait pas de nos réactions. Sa Bible ouverte, il a pris la parole : « Frères et sœurs, le Seigneur m’a dit que tout ce qui se passe est l’œuvre du Saint-Esprit. » Puis il a lu : « Il arrivera dans les derniers jours, dit Dieu, que je répandrai de mon Esprit sur toute chair. Alors vos fils et vos filles prophétiseront, vos jeunes gens auront des visions et vos vieillards des songes. »

          Il a bien prêché une demi-heure, puis il a ajouté : « Le Seigneur vient de me dire que demain, nous les laïcs, devons aller annoncer l’Évangile. » Cette fois, je ne pouvais plus me contenir :

- C’est impensable ! Comment des laïcs peuvent-ils aller prêcher l’Évangile ? Voyons, nous ne sommes jamais allés à l’école biblique ni au séminaire ! C’est impossible !

- Frère Mel, m’a-t-il répondu, le Seigneur m’a dit que c’est le devoir de tout chrétien d’annoncer l’Évangile. Ce n’est pas seulement celui des pasteurs et des anciens.

          Maintenant, je reconnais que c’est ce qui manquait à nos églises. Là résidait notre erreur. Nous sommes restés dans nos murs pendant des années, à essayer de tout comprendre, passant complètement à côté de la simplicité de la Parole, et n’agissant pas. Je remercie le Seigneur de nous avoir dit ce soir-là : « Demain, vous irez prêcher l’Évangile. »

          Durant les trois mois qui ont suivi, environ 70 équipes formées de laïcs sont parties annoncer l’Évangile de village en village. Et de grands miracles se produisaient à leur passage. Ainsi a commencé le Réveil d’Indonésie.

 

Mel TARI

www.batissezvotrevie.fr

 

 

* « Oh ! Jésus, je t’aime ! Je veux prendre la croix et te suivre. Oh ! Je t’aime, Jésus ! »

 

** Dans l’Église Réformée (ou Presbytérienne, telle qu’on l’appelle dans les pays anglo-saxons), les paroisses sont dirigées par un conseil presbytéral, formé du ou des pasteurs, et des anciens. Ce nom d’ « anciens » est la traduction du grec « presbytéroi », que le Nouveau Testament utilise pour désigner les responsables des églises locales (voir Actes 14.23 ; 15.4 ; 20.17 ; 1 Timothée 4.15 ; etc.) L’évolution populaire du terme « presbytéros » a donné notre mot « prêtre » ; mais il faut noter que ce ministère n’avait à l’origine rien de sacerdotal ; en effet il ne remonte pas au Temple où l’on offrait les sacrifices, mais à la synagogue où le culte consistait en psaumes, prières et lectures commentées de l’Écriture.

 

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