LE RÉVEIL AU PAYS DE GALLES

 

LE RÉVEIL AU PAYS DE GALLES

 

Les caractéristiques d’un vrai Réveil

 

          Evan Roberts n’est pas l’auteur du Réveil gallois.

          L’auteur du Réveil au pays de Galles n’est autre que le Saint-Esprit de Dieu.

          Bien qu’Evan Roberts soit devenu en novembre 1904 la figure la plus populaire du mouvement devant la presse et le public, il est bon de noter que le grand Réveil gallois avait commencé deux ans plus tôt en plusieurs endroits du pays.

          Quand le fleuve de Dieu fut en pleine crue, vers la fin de l’année 1904, on vit que le Saint-Esprit avait employé comme instruments pour son œuvre, une centaine de pasteurs, d’évangélistes et de laïques.

          Tandis que l’œuvre de Réveil de l’Esprit de Dieu se développait dans presque tous les coins et recoins du pays, le ministère d’Evan Roberts s’exerçait presque uniquement dans l’un des douze comtés. Le feu de Dieu brûla dans des villes et des villages qu’il n’avait pas visités, et dans beaucoup d’endroits qu’il visita, il trouva que le feu y brûlait déjà. Sa visite attisait seulement la flamme.

          Une des caractéristiques d’un authentique mouvement de l’Esprit dans un Réveil, c’est qu’il ne dépend pas d’une personnalité humaine […]

          Il est vrai qu’il y a toujours le côté humain du Réveil. « L’épée de l’Éternel...et Gédéon ! » Il est vrai que Dieu recherche et emploie des hommes brisés et purifiés pour son œuvre et qu’il trouva en Evan Roberts un tel homme.

          Pourtant dans ces années-là, il prépara et employa des centaines d’hommes semblables, en bien des endroits, qui conduisirent des milliers d’âmes à Christ. Ces nouveaux convertis à leur tour, témoignaient de la puissance et de la grâce de Dieu. Néanmoins, chacun de ces hommes et de ces femmes voudrait amener le lecteur, si possible, à reconnaître que seul le Saint-Esprit de Dieu a été le promoteur et l’instigateur de ce puissant Réveil du Pays de Galles et des contrées avoisinantes, en 1904-1905.

          Un autre trait marquant d’un vrai Réveil, c’est que ce mouvement ne dépend pas de l’argent, de l’organisation ou de la publicité. Vous ne pouvez organiser ou contrôler le feu de Dieu.

          Le caractère stupéfiant de ce Réveil fut l’absence de tout commerce. Il n’y eut pas de livres de chants, de directeurs de chorales, pas de comité, ni de chœurs, ni de grands prédicateurs, pas d’offrandes ni d’organisation.

          J’ai parcouru les journaux gallois de ces années 1904-1905, et je n’ai pas trouvé d’annonces payantes pour annoncer les réunions. Aussi loin que j’ai pu pousser mes recherches en lisant magazines, livres et en interrogeant nombre de personnes converties à ce moment-là, je n’ai pu découvrir aucune dépense pour la publicité.

          Ainsi que le fit remarquer un jour Lord Pontypridd : « Le Réveil a fait par lui-même sa publicité et ses recettes. Il n’y eut pas de notes à payer, pas de loyer de salles et aucun salaire ».

          La seule fois où je pus découvrir qu’un comité avait projeté et organisé une campagne d’évangélisation pour Evan Roberts, ce fut à Liverpool en 1905. Mais même à cette occasion, l’Esprit de Dieu désorganisa les plans et disloqua tout le système au moment où l’évangéliste arriva.

          Le mouvement était entièrement sous le contrôle de l’Esprit de Dieu. Dès le début du Réveil, Evan Roberts comprit la leçon en ce qui concernait ses propres plans.

          Quelques semaines avant que le Réveil ne se déclenche dans sa propre église à Loughor, Evan avait projeté plusieurs missions à travers le Pays de Galles avec son frère Dan et son ami Sidney Evans. Il découvrit bientôt que le Saint-Esprit avait un autre plan, plus valable et plus substantiel que le sien. Après cette expérience, Evan garda la crainte des plans et des systèmes humains.

          Au cours de mes longs entretiens avec Sydney Evans et Mary Roberts-Evans, sa femme, et aussi avec la veuve de Dan Roberts, je découvris qu’Evan ne voulait annoncer aucune réunion, une semaine à l’avance. Il l’annonçait seulement un jour ou deux avant, si tout au moins il pouvait espérer être à telle place, à un moment donné. Même alors il n’était pas certain du lieu où il irait, ni quand il pourrait y prêcher. Il allait seulement sur ordre de l’Esprit.

          Quand la campagne fut organisée à Liverpool, le comité lui demanda de fixer le moment où il viendrait et commencerait les réunions. Mais il refusa de le faire, et lorsqu’en fin de compte, il décida d’y aller (pour une des seules rencontres en dehors de son bien-aimé Pays de Galles), il ne prévint le comité que trois ou quatre jours avant. Même alors, bien que 100 000 Gallois de la grande ville anglaise furent dans l’attente et le désir ardent de le voir et de l’entendre, il prévint qu’il ne pouvait pas dire à l’avance dans quelle chapelle de la ville il parlerait, ni à quel moment.

          Dan Roberts et Sydney Evans firent une large moisson d’âmes, mais comme Evan, ils obéissaient à l’Esprit et allaient ici et là quand l’Esprit de Dieu le leur disait. C’étaient des jeunes gens, ayant juste un peu plus de vingt ans, absolument inconnus du public, mais ils savaient très bien que, sans la présence et la puissance de l’Esprit Saint, sans sa direction, ils ne pouvaient rien faire.

          Lorsqu’ils arrivaient quelque part, parfois ils prêchaient et d’autres fois pas. Parfois ils gardaient le silence pendant toute la réunion, qui pouvait durer quatre ou cinq heures.

          C’était pour Dieu que les gens venaient aux réunions. Souvent ils remplissaient les églises à déborder, sans même savoir si l’évangéliste serait là ou non. Quelquefois Evan Roberts venait à une réunion et s’asseyait au premier rang. Il ne disait rien deux ou trois heures durant. Puis il se levait, prêchait et priait dix ou quinze minutes et s’asseyait de nouveau. Les gens par eux-mêmes étaient transportés dans la présence de l’Esprit Saint.

          Dans ce temps-là, il y eut des solistes, des duettistes et de fameux chanteurs, mais on n’annonçait jamais qu’ils chanteraient à une réunion. Quand ils chantaient, c’était sous la contrainte de l’Esprit. L’évangéliste ne les appelait jamais pour chanter et ne les annonçait pas. Ils chantaient ou ils ne chantaient pas, selon l’inspiration de l’Esprit.

          Quelquefois, au lieu de chanter, ces jeunes femmes éclataient en prières ferventes et en louanges. Souvent, quand elles chantaient, elles ne pouvaient terminer leur chant, vaincues par la puissance de Dieu.

          Une autre caractéristique d’un vrai Réveil, c’est que le Seigneur Jésus-Christ lui-même, est le centre d’attraction. Il était évident qu’il se trouvait lui-même dans la maison. Si l’évangéliste ou le groupe évangélique est le centre d’attraction, alors l’œuvre est de la chair et non l’œuvre de Dieu.

          Personne n’était plus conscient de ce fait que le populaire évangéliste lui-même. Il redoutait la publicité, les reporters et l’adulation. A plusieurs reprises, il se retira des réunions car il comprenait que les gens étaient venus pour le voir et l’entendre lui seul. Dans les réunions où il craignait d’être le centre d’attraction, il était comme angoissé et suppliait les gens de regarder à Christ et à lui seul, sans quoi, disait-il, le Saint-Esprit se retirerait du mouvement.

          D’autres fois, il s’abstenait à dessein de parler dans les réunions parce qu’il sentait que les gens étaient venus pour voir et entendre Evan Roberts, plutôt que pour entendre Jésus-Christ qui avait une bénédiction pour eux.

          Bien qu’il fut à l’époque le plus célèbre prédicateur du monde, il refusa à plusieurs reprises les interviews avec les journalistes venus de tous les points du globe. Il refusait d’être photographié, sauf par les membres de sa famille. Il savait que ce Réveil était de Dieu et non de lui-même et que si le peuple l’idolâtrait, lui Evan Roberts, la présence glorieuse se retirerait. De même il déclinait les différentes offres des maisons d’éditions du monde entier, car la gloire devait revenir à Dieu seul et à son saint nom.

          Parfois l’évangéliste s’asseyait parmi les gens, priait silencieusement, et puis s’en allait sans avoir dit un mot. Des visiteurs venus de toutes les parties du monde, étaient stupéfaits d’être ainsi là, au milieu d’une foule qui chantait, priait et témoignait, sans que le jeune homme pourtant présent prenne la parole. F.B. Meyer, leader chrétien averti, disait à ce sujet : « Il ne cherche pas à se mettre en avant avec le Saint-Esprit, mais il préfère se tenir de côté et rester dans l’effacement jusqu’à ce qu’il soit parfaitement sûr que l’Esprit de Dieu le pousse à agir ». Et il ajoutait : « C’est une grande leçon pour nous tous ».

          Il était si manifeste que ce mouvement était une œuvre divine que de célèbres prédicateurs britanniques venus là ne purent que rester dans la crainte et l’adoration devant Dieu. Certains visitèrent les lieux de la bénédiction, mais dans la majorité des cas, ils prièrent et dirent seulement quelques mots. Parfois ils restaient seulement assis, tandis que des jeunes gens et même des enfants priaient, chantaient et témoignaient par le Saint-Esprit. Ces grands hommes de Dieu reconnaissaient le fait que le Réveil n’était pas venu à travers de grands prédicateurs ou de grandes prédications, mais que c’était une œuvre surnaturelle entièrement indépendante des uns et des autres. Ils se rendaient compte que leur propre personnalité était une entrave dans les réunions. Pourquoi de grands prédicateurs auraient-ils prêché, quand sous leurs yeux, ils voyaient l’accomplissement de leurs sermons avant toute prédication ?

          Il y avait là la réponse à leurs prières instantes pour l’Église de Dieu et pour le salut des perdus. D’autre part, ils ne pouvaient participer au Réveil à moins que le Saint-Esprit ne les y invite.

 

James A. STEWART

www.batissezvotrevie.fr

 

Écrire commentaire

Commentaires: 0