NOUS SOMMES LE JARDIN DE JÉSUS

 

NOUS SOMMES LE JARDIN DE JÉSUS

 

          « Tes jets forment un jardin, où sont des grenadiers, avec les fruits les plus excellents, les troënes avec le nard; le nard et le safran, le roseau aromatique et le cinnamome, avec tous les arbres qui donnent l'encens; la myrrhe et l'aloès, avec tous les principaux aromates; une fontaine des jardins, une source d'eaux vives, des ruisseaux du Liban. » (Cantique des cantiques 4.13-15)

 

          La description de la beauté de Sulamith se poursuit avec des images tout orientales, celles des jardins (« paradis », selon une autre traduction). Ce terme désigne un parc planté d'arbres, donnant, dans un climat brûlant, un ombrage délicieux.

 

 

Les fruits et l'onction

 

          Le monde est un désert. L'Église, elle, est un jardin où le Seigneur cultive des fruits excellents, et où de précieux parfums s'en exhalent. Le souffle béni de l'Esprit favorise cette merveilleuse culture.

          Dieu est très préoccupé par nos fruits. Jésus dit cette parabole:

 

          « Un homme avait un figuier planté dans sa vigne. Il vint pour y chercher du fruit, et il n'en trouva point. Alors il dit au vigneron: Voilà trois ans que je viens chercher du fruit à ce figuier, et je n'en trouve point. Coupe-le: pourquoi occupe-t-il la terre inutilement ? Le vigneron lui répondit: Seigneur, laisse-le encore cette année; je creuserai tout autour, et j'y mettrai du fumier. Peut-être à l'avenir donnera-t-il du fruit; sinon, tu le couperas. » (Luc 13.6-9)

 

          Demeurons dans le Seigneur, et c'est lui qui donnera le fruit. Jésus dit: « Je suis le cep, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit, car sans moi vous ne pouvez rien faire. » (Jean 15.5) C'est lui qui nous permet de porter du fruit, et c'est par lui que notre vie spirituelle se développe. Nous sommes en quelque sorte les témoins de l'œuvre de Jésus-Christ en nous. Le fruit est le prolongement de notre vie en Christ. Jésus nous a choisis pour que nous portions du fruit. Il dit: « Ce n'est pas vous qui m'avez choisi; mais moi, je vous ai choisis, et je vous ai établis, afin que vous alliez, et que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure. » (Jean 15.16) C'est ainsi que nous pouvons communiquer aux autres la vie spirituelle qui est en nous.

          Jésus discerne en nous le fruit de l'Esprit. C'est un fruit de choix, très précieux à ses yeux et à son cœur. Notre texte ne parle-t-il pas des « fruits les plus excellents » ? (v.13). Ce sont des fruits que le monde ne produira jamais. L'apôtre Paul écrit: « Le fruit de l'Esprit, c'est l'amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bénignité, la fidélité, la douceur, la tempérance. » (Galates 5.22-23) Nous comprenons alors la parole de Christ: « Si vous portez beaucoup de fruit, c'est ainsi que mon Père sera glorifié, et que vous serez mes disciples. » (Jean 15.8)

          Quelle est notre histoire ? Le jour où le Seigneur nous a purifiés de toutes nos iniquités, les ruines de notre misérable existence ont été relevées; la terre dévastée de notre cœur a été cultivée, et elle est devenue comme un jardin d'Éden. Dieu a fait jaillir en nous des fleuves de vie, et des sources de grâce; il a changé le désert en étang, et la terre aride en courants d'eau. Au sens spirituel, il a mis dans notre désert le cèdre, l'acacia, le myrte et l'olivier; il a mis dans nos lieux stériles le cyprès, l'orme et le buis, tous ensemble. Nous avons vu, nous avons su, nous avons observé et considéré que la main de l'Éternel avait fait ces choses, et qu'il en était l'auteur (Esaïe 41.18-20).

 

          Le verset 14 fait allusion au « roseau aromatique » et au « cinnamome ». Ces deux aromates entraient dans la composition de l'huile d'onction sainte. « L'Éternel parla à Moïse, et dit: Prends des meilleurs aromates, cinq cents sicles de myrrhe, de celle qui coule d'elle-même, la moitié, soit deux cent cinquante sicles, de cinnamome aromatique, deux cent cinquante sicles de roseau aromatique, cinq cents sicles de casse, selon le sicle du sanctuaire, et un hin d'huile d'olive. Tu feras avec cela une huile pour l'onction sainte, composition de parfums selon l'art du parfumeur; ce sera l'huile pour l'onction sainte. » (Exode 30.22-25)

          Bien-aimés, nous sommes appelés à porter des fruits en rapport avec la nature de l'onction. Le fruit spirituel et l'onction sont inséparables. Souvenons-nous toujours de la parole de Jésus: « Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l'Esprit est esprit. » (Jean 3.6) Le corbeau pose aisément ses pattes sur la corruption de la chair. Mais pas la colombe. Elle retournera dans l'arche jusqu'à ce qu'elle trouve où poser la plante de son pied ! Si un ministère, ou une église, ou un cœur cesse de porter des fruits selon Dieu, il attriste l'Esprit, et il perd l'onction. Veillons à ce que l'huile ne cesse jamais de nous oindre.

 

 

L'action du Saint-Esprit

 

          Toute possibilité de production de fruits et de parfums se trouve dans le Saint-Esprit, l'Esprit de Christ. Paul déclare: « Nous sommes, en effet, pour Dieu la bonne odeur de Christ, parmi ceux qui sont sauvés et parmi ceux qui périssent. » (2 Corinthiens 2.15)

          La culture de ces fruits doit être poursuivie constamment. Ils sont le résultat de tout un travail secret, de chaque jour. « Je dis donc: Marchez selon l'Esprit, et vous n'accomplirez pas les désirs de la chair. » (Galates 5.16)

 

          Les fruits excellents.

          Ils sont évoqués, dans les versets 13 et 14 de notre texte, par huit termes différents: grenadiers, troënes, nard, safran, roseau aromatique, cinnamome, myrrhe, et aloès. Aucun parfum ne semble manquer. La parole de Dieu précise en effet: « avec tous les arbres qui donnent l'encens...avec tous les principaux aromates. » (v.14) Comment ne pas penser à la richesse, à la diversité, à la variété des fruits de la grâce produits par le Saint-Esprit en nous ? De nombreux textes de l'Écriture parlent des fruits spirituels que nous sommes appelés à porter.

          La repentance: « Produisez donc du fruit digne de la repentance. » (Matthieu 3.8)

          La sainteté: « Maintenant, étant affranchis du péché, et devenus esclaves de Dieu, vous avez pour fruit la sainteté et pour fin la vie éternelle. » (Romains 6.22)

          La consécration à Dieu et à Christ: « De même, mes frères, vous avez été, par le corps de Christ, mis à mort en ce qui concerne la loi, pour que vous apparteniez à un autre, à celui qui est ressuscité des morts, afin que nous portions des fruits pour Dieu. » (Romains 7.4)

          La justice: « Il [Dieu] augmentera les fruits de votre justice. » (2 Corinthiens 9.10). « …Que vous soyez purs et irréprochables pour le jour de Christ, remplis du fruit de justice qui est par Jésus-Christ, à la gloire et à la louange de Dieu. » (Philippiens 1.11). « ..Mais il [le châtiment de Dieu] produit plus tard pour ceux qui ont été ainsi exercés, un fruit paisible de justice. » (Hébreux 12.11). « Le fruit de la justice est semé dans la paix par ceux qui recherchent la paix » (Jacques 3.18).

          La bonté, la justice, la vérité: « Le fruit de la lumière consiste en toute sorte de bonté, de justice et de vérité. » (Éphésiens 5.9)

          Les bonnes œuvres: « ...Marcher d'une manière digne du Seigneur, et lui être entièrement agréables, portant des fruits en toutes sortes de bonnes œuvre.s » (Colossiens 1.10)

          La louange: « Par lui [Jésus-Christ], offrons sans cesse à Dieu un sacrifice de louange, c'est-à-dire le fruit de lèvres qui confessent son nom. » (Hébreux 13.15)

 

          Voilà pour ce qui concerne les fruits. Qu'en est-il de nos parfums ?

 

          Les parfums.

          Parlons tout d'abord de la générosité. Paul écrit aux Philippiens: « Ce n'est pas que je recherche les dons, mais je recherche le fruit qui abonde pour votre compte. J'ai tout reçu, et je suis dans l'abondance; j'ai été comblé de biens, en recevant par Epaphrodite ce qui vient de vous comme un parfum de bonne odeur, un sacrifice que Dieu accepte, et qui lui est agréable. » (Philippiens 4.17-18)

          La parole de Dieu fait aussi allusion à l'amour qui se donne: « Marchez dans l'amour, à l'exemple de Christ, qui nous a aimés, et qui s'est livré lui-même à Dieu pour nous, comme une offrande et un sacrifice de bonne odeur. » (Éphésiens 5.2)

          Citons enfin la prière: « Quand il eut pris le livre, les quatre êtres vivants et les vingt-quatre vieillards se prosternèrent devant l'Agneau, tenant chacun une harpe et des coupes d'or remplies de parfums, qui sont les prières des saints. » (Apocalypse 5.8) « La fumée des parfums monta, avec les prières des saints, de la main de l'ange devant Dieu. » (Apocalypse 8.4)

 

          Fontaine, source, et ruisseaux.

          Cantique des cantique 4.15: « ...une fontaine des jardins, une source d'eaux vives, des ruisseaux du Liban. »

          Ce texte mentionne à nouveau les vertus déjà décrites au verset 12. Cette image renouvelée évoque la fécondité, l'abondance, et la vie. C'est ce que nous devons être pour le plaisir de notre Époux divin.

 

          Que nos paroles réjouissent le cœur de Dieu ! Qu'elles soient une source d'eaux vives pour le bonheur de notre Bien-aimé ! « Les paroles de la bouche d'un homme sont des eaux profondes; la source de la sagesse est un torrent qui jaillit. » (Proverbes 18.4)

          Qu'il en soit ainsi de notre foi en Christ et de notre communion intime avec lui. Il a dit: « Celui qui croit en moi, des fleuves d'eau vive couleront de son sein, comme dit l'Écriture. » (Jean 7.38); et encore: « Celui qui boira de l'eau que je lui donnerai n'aura jamais soif, et l'eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d'eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle. » (Jean 4.14)

 

          Le texte met la fontaine en relation avec le jardin: « une fontaine des jardins ». Souvenons-nous de ce que la parole de Dieu nous a déjà enseigné. Nous appartenons exclusivement à Jésus. Notre vie est un jardin fermé.

          Elle est aussi un jardin fécond, dans lequel la communion avec Christ est exquise. Par le Saint-Esprit, nous pouvons connaître une fraîcheur continuelle, dans la connaissance de la vérité, dans nos affections, dans notre zèle, dans notre amour, dans notre foi. Un jardin sans eau, meurt. Une vie sans le Saint-Esprit se dessèche, et finit par s'éteindre.

 

          « Une source d'eaux vives ». C'est la source de la maison qui donne sans cesse une eau rafraîchissante. Dans la pensée orientale, elle est l'image même de la jeune épouse. Le livre des Proverbes dit: « Bois les eaux de ta citerne, les eaux qui sortent de ton puits. Tes sources doivent-elles se répandre au dehors ? Tes ruisseaux doivent-ils couler sur les places publiques ? Qu'ils soient pour toi seul, et non pour des étrangers avec toi, que ta source soit bénie, et fais ta joie de la femme de ta jeunesse, biche des amours, gazelle pleine de grâce: sois en tout temps enivré de ses charmes, sans cesse épris de son amour. » (Proverbes 5.15-19)

 

          Il est question de « source » ou de « puits », et non de mare stagnante, ou de citerne. Cette provision d'eau jaillissante procurera en tout temps le rafraîchissement nécessaire. C'est là le rafraîchissement que le Seigneur désire connaître chez les siens. « L'Éternel sera toujours ton guide, il rassasiera ton âme dans les lieux arides, et il redonnera de la vigueur à tes membres; tu seras comme un jardin arrosé, comme une source dont les eaux ne tarissent pas. » (Esaïe 58.11)

 

          Nous sommes le jardin de Christ. Ce que nous sommes, nous le sommes pour lui. Ce que nous avons, nous l'avons pour lui. Ne l'oublions jamais.

 

          « Des ruisseaux du Liban ». Ainsi que nous le soulignions dans une précédente étude, le Liban évoque des lieux élevés. Belle image de la personne et de l'œuvre de l'Esprit ! Il est descendu de Christ monté en haut. En effet, « élevé par la droite de Dieu, il a reçu du Père le Saint-Esprit qui avait été promis, et il l'a répandu... » (Actes 2.33) Jésus avait déclaré: « Je vous dis la vérité: il vous est avantageux que je m'en aille, car si je ne m'en vais pas, le consolateur ne viendra pas vers vous; mais, si je m'en vais, je vous l'enverrai. » (Jean 16.7)

          Notre caractère est donc celui de la source d'où il provient ! Jésus dit: « Quand sera venu le consolateur, que je vous enverrai de la part du Père, l'Esprit de vérité, qui vient du Père, il rendra témoignage de moi » (Jean 15.26); et encore: « Quand le consolateur sera venu, l'Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité; car il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu'il aura entendu, et il vous annoncera les choses à venir. Il me glorifiera, parce qu'il prendra de ce qui est à moi, et vous l'annoncera. Tout ce que le Père a est à moi; c'est pourquoi j'ai dit qu'il prend de ce qui est à moi, et qu'il vous l'annoncera. » (Jean 16.13-15)

 

          Un jardin sans eau aurait tôt fait de perdre sa fertilité. Le ministère du Saint-Esprit au milieu de nous et en nous est indispensable pour qu'il y ait abondance de fruits et d'aromates. L'Église d’Éphèse était capable de beaucoup de bonnes choses, mais sans amour. Que penser d'une épouse qui, dans sa maison, et à l'égard de son mari, fait tout bien, mais sans amour ? Il est nécessaire que le caractère du jardin de Christ, l'Église, soit conservé intact par le Saint-Esprit. Il est malheureusement possible de faire ce qui est droit sans qu'il y ait abondance d'aromates. Comprenons la nécessité d'être et de faire, animés par l'Esprit de Christ. Le secret est de dépendre constamment du Seigneur.

 

Paul BALLIERE

www.batissezvotrevie.fr

 

Écrire commentaire

Commentaires: 0