UNE ALLIANCE (2° partie)

 

 

Dans l’article précédent, intitulé « une alliance » (que vous trouverez dans cette même rubrique) l’auteur a rappelé que notre Seigneur a transformé la Pâque pour en faire le repas de nouvelle alliance. « La Sainte Cène, écrit E. Kevan, consiste donc en un rite d’alliance. » (NDLR)

 

 

UNE ALLIANCE

(2° partie)

 

La Sainte Cène : la nature et la ratification de l’alliance

 

 

1. La nature de l’alliance

 

Elle se présente comme la « nouvelle » alliance. Ceci la distingue de l’ancienne qui, bien qu’elle fût une alliance de grâce, se basait principalement sur l’obéissance à la loi. Lorsque Dieu établit cette ancienne alliance avec Abraham, il lui dit : « Marche devant ma face et sois intègre. » La nouvelle alliance, par contre, passe par « le médiateur de la nouvelle alliance », le Seigneur Jésus lui-même, et par la grâce qu’il révéla dans sa vie, sa mort et sa résurrection. Le contraste entre les deux apparaît clairement en Jean 1.17, où nous lisons : « La loi a été donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ. » Il ne s’agit pas là de contradictions violentes, mais de méthodes complémentaires dans la façon dont Dieu dispense sa grâce. Ce même contraste apparaît aussi à de nombreuses reprises dans la lettre aux Hébreux, chapitre 8. Le verset 6 démontre la supériorité du ministère de Christ en disant : « Mais maintenant il a obtenu un ministère d’autant supérieur qu’il est le médiateur d’une alliance plus excellente, qui a été établie sur de meilleures promesses. En effet, si la première alliance avait été sans défaut, il n’aurait pas été question de la remplacer par une seconde. Car c’est avec l’expression d’un blâme (c’est-à-dire, en exposant la faiblesse de la première alliance) que le Seigneur dit à Israël : Voici, les jours viennent, dit le Seigneur, où je ferai avec la maison d’Israël et la maison de Juda une alliance nouvelle. » Il s’agit de quelque chose de nouveau.

Il nous faut observer, quant à la nature de l’alliance, qu’elle est entièrement et uniquement une entreprise de Dieu. Toutes les analogies humaines sont impuissantes à exprimer une action divine, quoique Dieu en ait utilisé plusieurs. Le concept d’alliance lui-même a des limites. Normalement, une alliance implique deux parties et chacune d’entre elles contribue à son efficacité. Dans l’alliance de grâce du Nouveau Testament, cependant, il n’y a pas deux partenaires, en ce qui concerne les hommes. Il existe, au sein de la divinité, deux parties – Dieu le Père, et son Fils qui fait office de médiateur de l’alliance, mais en ce qui nous concerne, nous qui en recevons les bénédictions, nous n’avons aucune contribution à apporter. C’est là que le concept d’alliance se révèle insuffisant. Mais nous pouvons nous faire une idée de cette vérité en considérant les mots qu’utilise le Nouveau Testament. Il y a deux mots grecs possibles pour désigner une alliance. L’un d’entre eux s’écrit avec le préfixe « sun » et l’autre avec le préfixe « dia ». Le mot commençant par « sun » suggère une action conjointe, quelque chose que deux personnes font ensemble ; c’est le mot qui convient à une alliance où deux personnes prennent un engagement, l’une vis-à-vis de l’autre. Le Saint-Esprit n’a cependant pas utilisé ce mot-là en parlant de la nouvelle alliance divine. Il utilise le second mot, précédé du préfixe « dia ». Il s’agit d’une expression qui suggère généralement quelque chose d’établi ou d’ordonné par une autorité. Le Nouveau Testament emploie donc le mot le plus fort qui exclut l’idée selon laquelle deux personnes ou deux parties – Dieu et l’homme – contribuent à parts égales  à l’alliance. Cela nous rappelle que, fondamentalement, dans ce contrat qui nous lie à Dieu, et lui à nous, il détermine tous les termes et remplit également toutes les exigences. Ainsi, bien que nous parlions parfois de la part de l’homme dans le salut, en toute rigueur, il n’y en a pas. Considérons un instant ce que nous voulons dire quand nous parlons de la part de l’homme dans l’expérience du salut. Nous voulons parler, bien entendu, de la main vide qui se tend dans la foi pour recevoir la bénédiction.

 

« Tel que je suis, sans rien à moi,

Sinon ton sang versé pour moi. »

 

Nous ne recevons pas le salut à cause d’œuvres justes que nous aurions faites, mais à cause de la miséricorde de Dieu. Tout vient de lui :

 

« Tout ce qu’il demande de toi

C’est que ton besoin tu voies

Et cela même il te l’octroie

Par l’œuvre de l’Esprit en toi. »

 

La nouvelle alliance est donc une institution divine, une promesse divine, confirmée par une garantie que Dieu donne. On avait coutume de dire qu’un chrétien était tenu par sa parole, et j’espère que cela est toujours vrai. En ce qui concerne Dieu, sa Parole seule suffirait mais, pour venir en aide à notre faiblesse et s’approcher de nous au milieu de toutes nos peurs et de nos tremblements, il donne à sa miséricorde la forme d’une alliance et se plaît à la confirmer par son propre sang. Cette alliance est la nouvelle alliance.

La dernière caractéristique de l’alliance de grâce que nous citerons concerne son objet : la rémission des péchés. C’est ce que promet Jérémie, et c’est précisément la parole que reprend le Seigneur quand il dit : « Ceci est mon sang...qui est versé pour beaucoup pour la rémission des péchés. » Il s’agit d’une alliance nouvelle par les bénédictions qu’elle procure, car le sang des taureaux et des boucs ne peut ôter les péchés. Il ne s’agissait là que de l’ombre des choses à venir et voici maintenant la réalité.

 

Considérons maintenant de plus près :

 

 

2. La ratification de l’alliance

Autrefois, l’on scellait une alliance par un sacrifice avec effusion de sang. Aujourd’hui, bien sûr, quand deux personnes veulent contracter une alliance, on écrit les termes du contrat que l’on signe en présence d’un notaire ou de plusieurs témoins. Mais dans le monde d’autrefois, on n’utilisait pas les hommes de loi pour cela. Au lieu de cela, on ratifiait l’accord par une cérémonie religieuse. Cette coutume existait avant le temps d’Israël et elle appartient aux peuples sémites en général. Voyez, par exemple, l’histoire de Genèse 15  où Dieu fait alliance avec Abraham. Il lui donne une promesse claire, mais au verset 8 Abraham demande : « A quoi connaîtrai-je que je le posséderai ? » En langage moderne, cela reviendrait à dire : « Où est la preuve de cela ? Où est le document légal qui le certifie ? » Alors Dieu dit : « Prends une génisse de trois ans, une chèvre de trois ans, un bélier de trois ans, une tourterelle et une jeune colombe. Abram prit tous ces animaux, les coupa par le milieu, et mit chaque morceau l’un vis-à-vis de l’autre ; mais il ne partagea point les oiseaux...Au coucher du soleil, un profond sommeil tomba sur Abram. » Au milieu de ce cérémonial, Dieu se révéla à lui : « Sache que tes descendants seront étrangers dans un pays qui ne sera point à eux ; ils y seront asservis... » Nous lisons ensuite : « Quand le soleil fut couché, il y eut une obscurité profonde ; et voici, ce fut une fournaise fumante, et des flammes passèrent entre les animaux partagés. » Les flammes sont un symbole ancien de la présence de Dieu. « En ce jour-là l’Éternel fit alliance avec Abram. » L’hébreu utilise le mot « couper » pour indiquer la méthode par laquelle on établissait une alliance. Dans cet exemple, Dieu donne une garantie à Abraham en « coupant » une alliance avec lui. L’offrande sacrificielle utilisée pour l’alliance était coupée en deux, puis, s’il s’agissait de deux hommes qui faisaient alliance, ils marchaient tous les deux entre les morceaux. Toute cette procédure s’appelait « couper une alliance ». On utilisait ensuite le sang du sacrifice pour une cérémonie de confirmation de l’alliance. C’est ainsi que l’on ratifiait un engagement au moyen d’un sacrifice.

Nous avons déjà remarqué la présence de sang sacrificiel à la Pâque et au Sinaï en confirmation de l’ancienne alliance. A la Sainte Cène, nous retrouvons de nouveau le sang versé en sacrifice pour ratifier l’alliance. Ce sang est celui de l’alliance et non pas seulement du sang versé par quelqu’un qui se donne par amour. Ce n’est pas seulement le sang de celui qui m’a aimé, mais aussi le sang d’un sacrifice d’alliance avec lequel Dieu s’engage de la façon la plus solennelle possible.

Nous avons dans le sang de Jésus le fondement de notre assurance ; une alliance sûre et une garantie confirmée dont nous pouvons nous prévaloir. C’est ce que Jésus voulait dire lorsqu’il disait : « Ceci est l’alliance « en mon sang ». Le petit mot grec traduit par « en » signifie « reposant sur ». En Matthieu 26.28, Jésus ne se présente pas comme celui qui inaugure la nouvelle alliance, mais plutôt comme celui qui la confirme. Dieu est l’instigateur de la nouvelle alliance. Le Dieu infini, éternel, la Sainte Trinité en est l’auteur, et la seconde personne de la Trinité en est le Médiateur, ou la garantie. A cause de cette phrase que l’on trouve dans l’institution de la Sainte Cène, une signification particulièrement solennelle s’attache à l’expression : « le sang de Christ ». Il est tout à fait correct de parler de la mort de Christ, car à travers elle il a porté et ôté notre péché, mais nous devons être prudents à ce sujet. La mort et le sang de Christ ne sont pas exactement synonymes ; le sang de Christ indique quelque chose de plus que sa mort. Le premier entraîne une connotation de sacrifice, d’alliance et de garantie. Il s’agit donc de l’une des notions les plus sacrées et les plus significatives de l’Évangile. Quand certains objectent à l’usage du mot « sang » dans notre vocabulaire évangélique, en le déclarant trop cru et entaché des relents de religions inférieures, ils passent complètement à côté de l’essence même de cette vérité qui nous vient de l’Ancien Testament. Gardons-nous d’abandonner la richesse de sens que nous donne l’Ancien Testament. Rappelons-nous que Dieu parle tout autant dans l’Ancien que dans le Nouveau Testament, et ne soyons pas les croyants d’une seule moitié de la Bible. On perd beaucoup en parlant seulement de la mort de Christ ; l’expression « le sang de Christ » contient une mine à la richesse significative.

 

« Agneau, victime expiatoire,

Nous contemplons ta charité,

Ta mort sanglante et ta victoire

Pour nous, ton peuple racheté. »

 

Ernest KEVAN

www.batissezvotrevie.fr

 

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Commentaires: 1
  • #1

    Ponroy Laurent (mardi, 01 décembre 2020 17:51)

    Bonjour Frère,
    Soyez béni frère pour cette étude et ce rappel béni de cette Alliance. Oui tous les jours que Dieu me prête vie je le remercierai pour cette Alliance entre Lui et sa création, entre Lui et l'homme crée à sont image. A cause du péché qui est entré dans ce monde Dieu à fait une première Alliance avec son peuple élu, je crois aussi que Dieu voulait que tous les hommes soit réconcilier avec Lui, alors il fallait une nouvelle alliance, et cette nouvelle Alliance c'est Jésus-Christ. ( Jean ch3 v16) Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle. Oui cette Alliance et glorieuse, par sa venue dans le monde , il est né d'une vierge, par sa marche et sa relation avec Dieu son Père, jusqu'au sacrifice sur la croix offrant le salut au monde entier. Le voile du temple déchiré de haut en bas était le signe que Jésus sur la croix avait tout accomplie, ouvrant le chemin de la réconciliation de l'homme avec le Père.tout devenait possible.ce qui suit est toujours aussi glorieux par sa résurrection, par son enlèvement, et par la venue du consolateur le Saint-Esprit. Je remercie de tout mon cœur le Seigneur Jésus pour Cette Glorieuse Alliance. Je pense que cette nouvelle Alliance doit être le fondement pour chaque chrétien. Pour moi cette Alliance me sera toujours cher pour ma marche avec notre Seigneur Jésus. Continuez frère à édifier le peuple de Dieu par sa Parole. Merci