LA PART DE L’HOMME DANS LE SALUT

    

LA PART DE L’HOMME DANS LE SALUT

 

1. « Repentez-vous » (Matthieu 3.2 ; Actes 2.38)

 

Le mot « métanoïa », traduit dans nos Bibles françaises par repentance (repentir ou pénitence dans certaines versions catholiques) signifie : changement d’avis de mentalité, d’attitude. Celui qui se repent examine son passé d’un œil critique ; il regrette ses fautes et décide de changer de conduite. Avant la repentance, le « moi » est le centre de nos vies. La repentance est tout d’abord une rencontre avec Dieu. Placé en face de la sainteté divine, l’homme découvre qu’il a péché en négligeant d’accorder à Dieu la place qui lui revient. A partir de là tout change de valeur : les « choses qui étaient pour moi des gains, je les ai regardées comme une perte, à cause de Christ ». (Philippiens 3.7)

 

L’histoire du fils prodigue est l’illustration biblique la plus suggestive de la repentance. Elle nous montre que chez un homme qui se repent, la pensée, les sentiments et la volonté conjuguent leurs efforts pour amener un acte précis : le retour à Dieu. La repentance est la porte du salut.

 

2. « Convertissez-vous » (Actes 3.19)

 

Le verbe « se convertir » (« epistrephein ») se trouve 40 fois dans le Nouveau Testament. Il signifie « se tourner vers », se convertir à Dieu, au Seigneur (Actes 9.35 ; 11.21 ; 15.19 ; 1 Thessaloniciens 1.9…) : c’est, « après avoir reconnu son erreur et les dangers d’une situation fausse, s’engager par un mouvement de tout l’être dans une nouvelle situation, juste » (J.Ph. Ramseyer).

« L’homme se détourne de son chemin et se tourne vers la volonté et vers le chemin de Dieu. » (E. Brunner)

« La conversion n’est pas le but essentiel de la vie du chrétien ; elle n’en est qu’une étape ; c’est le moment où celui-ci réalise l’unité de sa volonté avec celle de Dieu. » (G. Berguer)

La conversion est le tournant décisif d’une vie, lent ou brusque, peu importe, mais il faut qu’il ait eu lieu car « on ne naît pas chrétien, on le devient. » (Tertullien)

 

3. « Croyez ».

 

Les termes hébreux traduits par croire signifient : se reposer sur, s’attendre à, se fier et se confier. Le mot grec « pistis » (utilisé 235 fois dans le Nouveau Testament) désigne aussi cet élan de confiance qui porte les hommes à s’adresser à Dieu ou à son Fils, Jésus-Christ. Rencontrer Jésus-Christ, faire connaissance avec lui, lui faire confiance et l’aimer, le recevoir et se donner à lui, le suivre, c’est-à-dire lui obéir et lui rester fidèle : voilà ce qu’est la foi. C’est un engagement aussi total et définitif que celui qui lie un homme à une femme dans le mariage. La confiance est le centre de l’acte de foi. Croire en Jésus, c’est se confier en sa puissance, en sa personne et en son témoignage. Paul illustre la foi par l’exemple d’Abraham, justifié par Dieu parce qu’il lui fit confiance.

La foi produit une révolution, un renversement de pouvoir. Le moi est détrôné, Jésus devient Seigneur. Dieu règne par son Esprit. La foi est une communion personnelle avec le Dieu vivant et présent.

Loin d’être un simple acte intellectuel, c’est un demi-tour qui engage toute la vie. Le mot « pistis » dit la même chose que les mots « métanoïa » ou « epistrephein », il évoque ce même changement complet d’attitude envers Dieu, envers soi-même et la vie que fait naître en nous la rencontre de Jésus-Christ.

Malheureusement, dès le second siècle, on appellera « foi » l’adhésion au credo proposé par l’Église. La perspective biblique, cependant, comme celle des Réformateurs, en fait une attitude nouvelle, personnelle et consciente vis-à-vis de Dieu ; croire, c’est se reposer, pour son salut, sur l’expiation accomplie par Christ sur la croix.

 

Repentance, conversion et foi sont donc trois termes de sens très voisin : ils expriment une seule et même réalité ; chacun en souligne un aspect : la repentance met l’accent sur la renonciation au passé et le changement de direction, la foi définit les relations nouvelles avec Dieu, la conversion embrasse le revirement total, visible et caché. Il s’agit beaucoup moins d’expériences que d’une transformation de l’attitude intérieure devant la vie et vis-à-vis de Dieu. Celui qui, aux premiers siècles, se repentait, se convertissait et croyait, se faisait baptiser : il voulait dire par là qu’il se considérait comme mort à son ancienne vie et ressuscité à une vie nouvelle.

 

Alfred KUEN

www.batissezvotrevie.fr

 

 

 

 

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