LE « MAIS »… « DANS TOUTES CES CHOSES... »

     

 LE « MAIS »… « DANS TOUTES CES CHOSES... »

 

« Mais dans toutes ces choses nous sommes plus

que vainqueurs par Celui qui nous a aimés. »

(Romains 8.37)

 

 

Éviter ou triompher ?

 

          Un bateau est-il fait pour être en cale sèche, ou pour voguer malgré les risques que cela comporte ?

          La vie chrétienne normale est-elle celle où les ennuis, les peines, les difficultés, les douleurs, les souffrances nous sont, en principe, évités ?

          Certes, nous proclamons un Évangile de délivrance. Nous bénissons Dieu pour toutes les grâces, les guérisons, les libérations qu’il nous a accordées. Et il nous en a accordées beaucoup ! Alléluia !

          Cependant, si cet aspect positif de notre message nous faisait penser que la vie chrétienne normale nous épargne toujours la souffrance, les douleurs et les peines, nous entrerions alors dans le processus d’une illusion dangereuse.

          Amis lecteurs, l’Esprit-Saint veut, par cette méditation, nous faire comprendre que vivre dans la communion du Seigneur, ce n’est pas obligatoirement éviter l’adversité, mais que c’est aussi en triompher par Jésus-Christ !

 

 

Hors ou dans ?

 

          Bien entendu, nous aimerions vivement que la grâce triomphante se manifeste en nous délivrant sans faute et rapidement de nos ennuis ! Toutefois, de même que le bateau est destiné à se mouvoir dans l’eau, le chrétien est en général destiné à triompher dans l’adversité et non pas hors de celle-ci.

          Quand il écrit à l’Église de Rome, l’apôtre Paul ne s’adresse pas à des gens à l’esprit monastique, vivant artificiellement en vase clos, « en cale sèche ». Non ! Ces chrétiens fervents habitent en plein cœur du paganisme, du démonisme, de la dissolution de la Rome décadente. L’atmosphère morale qu’ils y respirent est vraiment pestilentielle. Peu de chrétiens d’aujourd’hui, dans leurs bureaux ou leurs usines en connaissent de pareille et il n’y en a point de pire. Et puis, ceux de Rome ne vivent pas dans la facilité. Ils sont souvent maltraités, persécutés. Ils ont faim parfois, et connaissent le péril et l’angoisse. Oui, eux, ces chrétiens fidèles, sont « dans ces choses... »

 

 

Nous

 

          Nous sommes séparés de ces premiers chrétiens par bien des siècles d’expériences humaines et nous bénéficions de circonstances tellement plus agréables que les leurs*… Cependant, chacun a sa part de tribulations. Certes, nous jouissons de nombreux privilèges et nos jours de bonheur, nos jours ensoleillés ne sont pas rares. Pourtant, qui n’a pas connu d’orage ? Qui n’en connaîtra jamais plus ? Je pense aux parterres fleuris des espérances légitimes de quelques-uns d’entre nous… Ils ont été ravagés. Je pense aux pavillons de bonheur que vous aviez construits et ornés… Ils ont été renversés. Les ruisseaux de vos larmes ont souvent débordé. Et puis, certains d’entre vous ont eu à livrer des combats desquels personne ne s’est jamais douté… Vous avez dû lutter contre un mal incessant, ou contre une faiblesse, une tendance, une hérédité peut-être… N’est-ce pas que « ces choses » vous les connaissez, vous aussi ? Oui, bien sûr, car c’est le lot connu ou secret de chacun.

          Ami, amie en Jésus-Christ, toi qui as douté de ta foi et de la bénédiction de Dieu à cause de tes peines ou de tes luttes, il faut que tu le saches : tu n’es pas le seul ou la seule à faire face à « ces choses »…

 

 

Comment faire face ?

 

          L’expérience nous a enseigné que l’on peut prendre au moins trois attitudes fort différentes quand « ces choses » nous assaillent avec intensité.

          Premièrement, sous l’orage, il en est qui se courbent sans pouvoir se relever d’eux-mêmes. Je pense à cette chère maman qui eut la douleur de perdre un de ses enfants. Elle se courba dans le chagrin : elle s’y plongea. Alors elle ne vit plus les deux fils qui lui restaient, ni son mari aimant, ni son Église, ni son Sauveur qui lui offrait la main pour la relever. Il fallut l’intervention très énergique et douce du Grand Jardinier, et de l’un de ses aides, pour que cette âme atterrée se replace dans la réalité de la vie.

          Deuxièmement, il en est qui, à cause de leurs peines, de leurs déceptions, de leurs rêves perdus, deviennent méfiants, cyniques ou cruels. En connaissez-vous ? Seule la main du Bon Samaritain qu’est Jésus peut les secourir et guérir leurs blessures.

          Si tu étais dans cet état, invoque-le ! Il est ton seul espoir ! Appelle-le et il répondra, c’est certain !

          Troisièmement, enfin, il en est qui, « dans ces choses », ne se courbent pas définitivement ou ne se déforment pas ; ils en profitent ! Mais oui, par la grâce du Christ auquel ils sont fermement attachés, leurs pertes deviennent des gains… Leurs calamités deviennent leur fortune… Ah ! Que voilà de sages et d’heureux capitalistes ! Les seuls que nous ayons à envier, du reste. « Mais dans toutes ces choses nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés. »

          La Bible et la vie nous présentent de nombreux exemples d’hommes et de femmes qui ont expérimenté ce triomphe de la grâce divine « dans ces choses ».

          Joseph, le jeune homme vendu par ses frères, aurait pu être définitivement accablé au travers de ses injustes tribulations. Mais dans l’adversité il demeura attaché à Dieu et resta confiant et intègre. C’est pourquoi, un jour, il put dire à ses frères tremblants et confus : « Vous aviez médité de me faire du mal, mais Dieu l’a changé en bien ! » (Genèse 50.20) Ah ! l’alchimie divine, elle n’est jamais défaillante pour ceux qui aiment le Seigneur !

          Schadrac, Meschac et Abed-Négo furent jetés dans la fournaise. Et ce n’était pas une plaisanterie car elle était ardente… Mais ils se trouvèrent dans ce feu avec la grâce triomphante… « Quand tu passerais par le feu, j’y serai avec toi », dit l’Éternel à ceux qui l’aiment.

          Daniel fut jeté dans la fosse aux lions. Et ceux-ci n’étaient pas empaillés, croyez-moi ! Mais la grâce triomphante y était aussi. Alléluia !

          L’apôtre Paul, en parlant aux Philippiens des nombreux ennuis dans lesquels il a dû travailler pour Dieu, déclare ceci : « J’aimerais que vous sachiez que ce qui m’est arrivé a plutôt contribué à l’avancement de l’Évangile. » « Du fort était sorti le doux » par la grâce triomphante (Juges 14.14).

          Après avoir prié trois fois pour être délivré de son écharde et ayant reçu la réponse qu’il avait à rester dans la faiblesse pour que la grâce triomphante se manifeste mieux encore, l’apôtre Paul s’écria : « Je me réjouirai dans mes faiblesses afin que la puissance de Christ demeure sur moi. » (2 Corinthiens 12.9)

 

 

La grâce triomphante

 

          La grâce triomphante, nous le savons maintenant, c’est la puissance de Christ qui demeure avec nous et avec laquelle nous demeurons dans l’épreuve.

          Un jeune naïf qui s’imaginait que la vie bénie était la vie sans ombre, sous un ciel toujours bleu, demanda à une chrétienne d’expérience si elle avait connu des nuages depuis sa conversion… Elle répondit simplement ceci : « Mon cher enfant, d’où viendraient les bienfaisantes averses, sinon des nuages, par la grâce de Dieu ? »  « Mais dans toutes ces choses nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés. »

          Cependant, ne l’oublions pas, si contrairement à notre préférence légitime et à nos prières mêmes, la grâce ne nous fait pas toujours sortir « hors de » l’adversité, elle peut nous rendre capables d’affronter victorieusement toutes nos difficultés.

          Amis, par la puissance de Christ en nous, et par notre communion avec lui, il est possible de marcher au milieu de la corruption ambiante sans abaisser le drapeau de la pureté. Il nous est possible de respirer l’air pestilentiel de la mondanité à l’atelier, à l’usine, au travail, sans en être enfiévrés. Il nous est possible de connaître les infirmités tenaces sans en être écrasés ou durcis… « Ces choses » peuvent être notre lot, mais comme l’affirme l’Écriture, « nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés » !

          Ami chrétien qui passes par l’épreuve, Jésus te dit : « Prends courage, j’ai vaincu le monde et sa méchanceté et ses douleurs et ses désespoirs ! Le monde ne te vaincra pas ! Ces choses ne te vaincront pas ! Non, « ni les choses présentes ni les choses à venir » que tu redoutes secrètement, ne pourront te vaincre. En fait, rien ne peut te terrasser, sinon ta rébellion. C’est pourquoi, demeure dans ma communion. Chemine avec moi un jour après l’autre. Fais-moi confiance, paisiblement, et si tu n’es pas délivré comme tu le demandes, par moi tu triompheras dans toutes ces choses ! »

          Qu’il en soit ainsi pour toi, lecteur, lectrice, dont les yeux n’ont été fixés jusqu’ici que sur une délivrance « hors de ces choses » ! Cette délivrance-là, elle viendra en son temps, car la Bible nous annonce une parfaite rédemption… En l’attendant, et en attendant les délivrances miraculeuses toujours possibles, écoute encore et réjouis-toi, car c’est une promesse offerte à ta foi :

 

          « Mais dans toutes ces choses nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés » !

 

Adolphe HUNZIKER

www.batissezvotrevie.fr

 

* écrit il y a quelques dizaines d’années dans le contexte d’un Occident nanti (NDLR)

 

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