LE RENDEZ-VOUS MANQUE AVEC LE BIEN-AIME (1° partie)

     

  

LE RENDEZ-VOUS MANQUE AVEC LE BIEN-AIME 

 (1° partie)

 

 

« J'étais endormie, mais mon cœur veillait...

C'est la voix de mon bien-aimé qui frappe:

Ouvre-moi, ma sœur, mon amie, ma colombe, ma parfaite !

Car ma tête est couverte de rosée, mes boucles sont pleines

des gouttes de la nuit. »

(Cantique des cantiques 5.2)

 

 

          Sulamith entre à nouveau dans un état d'extase. Nous avons étudié un tel phénomène au chapitre deux, verset huit et suivants, et au chapitre trois, verset quatre.

          Nous arrivons à un passage du Cantique des cantiques qui nous apporte une instruction toute spéciale. Nous découvrons le fond du cœur de la fiancée, et ses préoccupations profondes. La parole de Dieu nous donne une grande leçon spirituelle, ainsi qu'un solennel avertissement. Même après avoir connu la grâce de Dieu et goûté ses fruits spirituels, nous pouvons tomber dans un état de propre satisfaction qui ne donne pas à Jésus ce qu'il recherche.

          Dans notre texte, la Sulamithe n'est pas prête lorsque le bien-aimé vient. Nous comprenons le message du Saint-Esprit. Lorsque Jésus désire nous rencontrer, nous visiter, sommes-nous prêts à l'accueillir et à partager sa communion ? Lorsqu'il paraîtra, aurons-nous de l'assurance, ou serons-nous confus et éloignés de lui lors de son avènement ? (1 Jean 2.28)

 

          Le contraste entre ce que nous avons étudié dans les versets précédents et notre texte d'aujourd'hui, correspond au contraste entre la teneur de l'épître aux Éphésiens, et le message de Jésus-Christ adressé à la même Église en Apocalypse 2.1-7.

          Dans l'épître aux Éphésiens, Paul montre les fruits de la grâce, et la présence de l'Esprit dans la vie des croyants.

          Dans le texte de l'Apocalypse (2.1-7), Jésus s'adresse à une assemblée déchue, qui a abandonné son premier amour. Certes, il y avait encore beaucoup de traits précieux dans cette église, mais la source, pouvant donner du plaisir au cœur du Seigneur, était tarie.

          Mon but n'étant pas de m'attarder sur ces textes, j'invite mes lecteurs à les méditer avec soin.

 

 

L'aspect du bien-aimé

 

          Son comportement est profondément touchant. Nulle part ailleurs le Cantique des cantiques ne présente le bien-aimé d'une manière qui atteint le cœur à un tel degré.

          Il n'est pas le roi couronné.

          Il n'est pas le roi assis à sa table.

          Il n'est pas celui qui trouve du plaisir dans son jardin.

          Mais il est ici comme celui qui n'a pas d'abri, exposé au froid, à l'humidité de la nuit. Il n'a pas de lieu où reposer sa tête. Comment a-t-on pu voir, en Salomon, le bien-aimé de Sulamith ? C'est tout simplement absurde !

 

          Dans ce texte, se profile l'ombre du Bien-aimé céleste dans les jours de sa chair. N'a-t-il pas dit: « Les renards ont des tanières, et les oiseaux du ciel ont des nids; mais le Fils de l'homme n'a pas où reposer sa tête » ? (Matthieu 8.20)

          Après que Jésus ait prodigué l'un de ses enseignements, l'évangile de Jean précise: « Et chacun s'en retourna dans sa maison. » (Jean 7.53) Jean écrit juste après: « Jésus se rendit à la montagne des Oliviers. » (Jean 8.1) Chacun avait sa maison. Jésus n'en avait pas. Personne ne l'avait-il invité ?

          Plus encore, notre texte du Cantique regarde l'horizon messianique, et pointe du doigt divin celui qui a connu l'agonie de Gethsémané. Entendez le bien-aimé du Cantique: « Mes boucles sont pleines des gouttes de la nuit. » (5.2) Des siècles après ces lignes inspirées, le Saint-Esprit nous conduit à la montagne des Oliviers. Il est nuit ; nuit noire dans le cœur de Judas, des principaux sacrificateurs, des anciens du peuple, et des scribes; nuit noire dans le cœur des disciples, endormis de tristesse à l'heure où, précisément, ils doivent prier avec instance. Approchons-nous, et contemplons ! Jésus est seul « à fouler au pressoir ». Il s'est mis à genoux, et il prie. Le combat contre sa volonté propre est telle, et la rage de l'enfer si violente, qu'il prie plus instamment. Et maintenant, regardons bien. Des gouttes de sueur perlent de son front. Elles deviennent des grumeaux de sang, qui tombent à terre. Ce sont « les gouttes de la nuit », la nuit où le sort de l'humanité tout entière a été scellé en l'homme-Dieu, obéissant jusqu'à l'anéantissement de son être.

 

 

L'appel du bien-aimé

 

          Jésus est notre Bien-aimé. Il nous a aimés au point de traverser la nuit du mépris, de l'abandon, de la douleur, de la souffrance, du dédain, de l'humiliation, de la blessure, du brisement et du châtiment expiatoire pour nos péchés. Entendons sa voix qui frappe à notre cœur: « Ouvre-moi...Mes boucles sont pleines des gouttes de la nuit. » Certes, il est sans beauté, ni éclat pour le monde. Le prophète l'avait d'ailleurs annoncé: « Il s'est élevé devant lui [l'Éternel] comme une faible plante, comme un rejeton qui sort d'une terre desséchée; il n'avait ni beauté, ni éclat pour attirer nos regards, et son aspect n'avait rien pour nous plaire. Méprisé et abandonné des hommes, homme de douleur et habitué à la souffrance, semblable à celui dont on détourne le visage, nous l'avons dédaigné, nous n'avons fait de lui aucun cas. » Esaïe 53.2-3)

          Mais pour toi, n'est-il pas le plus beau des fils de l'homme ?

 

 

La réponse à donner

 

            Ce texte du Cantique nous décrit la visitation du Sauveur souffrant, attendant la réponse de sa  Bien-aimée.

          Si nous sommes unis à Jésus; si nous avons accepté de le suivre; si nous lui restons fidèles; si nous marchons sur ses traces; si nous nous rendons conformes à lui, alors nous partagerons son rejet et ses souffrances. Il a dit: « Si le monde vous hait, sachez qu'il m'a haï avant vous. Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui est à lui; mais parce que vous n'êtes pas du monde, et que je vous ai choisis du milieu du monde, à cause de cela le monde vous hait. » (Jean 15.18-19)

          Ouvrons donc notre cœur au Seigneur meurtri, frappé de Dieu, plongé dans la douleur, afin de communier à ses souffrances, et, plus tard, de participer à sa gloire. « Cette parole est certaine: Si nous sommes morts avec lui, nous vivrons aussi avec lui; si nous persévérons, nous régnerons aussi avec lui. » (2 Timothée 2.11-12)

 

 

Un acte volontaire

 

          « Ouvre-moi, ma sœur, mon amie...»

 

          Le bien-aimé attend un acte volontaire. La jeune fille est face à un libre choix. Bien souvent,  la porte de la suffisance personnelle se dresse entre nous et Jésus. Il est vrai qu'au calvaire, Jésus a été notre substitut. Mais nous avons encore beaucoup à apprendre de la croix. Christ nous invite à entrer toujours plus dans la communion de ses souffrances, en devenant conformes à lui dans sa mort. C'est ce que l'apôtre Paul avait compris lorsqu'il déclare: « ...Connaître Christ, et la puissance de sa résurrection, et la communion de ses souffrances, en devenant conforme à lui dans sa mort » (Philippiens 3.10); et encore: « Je me réjouis maintenant dans mes souffrances pour vous; et ce qui manque aux souffrances de Christ, je l'achève en ma chair, pour son corps, qui est l'Église. » (Colossiens 1.24) C'est à ce prix-là seulement, que nous connaîtrons la puissance de la résurrection de Jésus-Christ.

          Quelqu'un a dit: « La souffrance du chrétien ne peut faire d'aucune manière la propitiation du péché. Ce serait jeter le déshonneur sur l'œuvre de Christ que de prétendre cela. Cependant, ses souffrances, comme membres du Corps, sont assimilées à celles du Chef « qui est pendu au bois ». Le supplice de la croix dura six heures. Une heure est laissée pour l'Épouse, ce qui donnera le total de sept, le nombre parfait. « Ne pouvez-vous pas veiller une heure avec moi ? », a dit Jésus ».

 

          Quelqu'un a écrit:

 

          « Avec Jésus, à table, nombreux ceux qui prennent place,

          Encore quelques disciples avec lui jeûneront,

          Mais que survienne la douleur,

          Que la coupe d'affliction déborde,

          Dans le jardin, à peine quelques-uns veilleront,

          De ceux qui, cependant, ont chanté le cantique... »

 

          La croix implique l'ignominie, la honte, l'horreur et l'abaissement. Il y a un moment, dans la vie de l'âme rachetée, où celle-ci peut discerner tout ce que va lui coûter la volonté de suivre Jésus dans sa mort. Il ne s'agit plus de recevoir de lui, mais d'être dépouillé comme lui.

 

          Le Maître crucifié a besoin de disciples crucifiés.

 

(à suivre)

 Paul BALLIERE

www.batissezvotrevie.fr

 

 

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Commentaires: 1
  • #1

    Cathie (jeudi, 28 janvier 2021 08:05)

    Amen!
    C'est vrai nous ne cherchons pas la souffrance, mais un chrétien ne vivant pas les souffrances de Christ est comme "mort" !
    Seigneur donne nous la force de supporter les souffrances sur notre route !