LE RENDEZ-VOUS MANQUE AVEC LE BIEN-AIME (2° partie)

     

 

 LE RENDEZ-VOUS MANQUE AVEC LE BIEN-AIME

(2° partie)

 

 « J'étais endormie, mais mon cœur veillait… C'est la voix

de mon bien-aimé qui frappe : Ouvre-moi, ma sœur, mon

amie, ma colombe, ma parfaite ! Car ma tête est couverte

de rosée, mes boucles sont pleines des gouttes de la nuit.

J'ai ôté ma tunique; comment la remettrais-je ? J'ai lavé

mes pieds ; comment les salirais-je ? »

(Cantique des cantiques 5.2)

 

 

          Ce n'est pas la première fois que Sulamith manque un rendez-vous avec son bien-aimé. Déjà, au chapitre deux, verset quinze et suivants, nous avions noté un drame semblable.

 

 

Les mauvaises excuses

 

          Parfois, nous ne sommes pas au rendez-vous avec Jésus, pour des raisons qui paraissent très spirituelles ! Comme le frère aîné du fils prodigue, à l'heure où les gens de la maison sont rassemblés dans la présence du père, nous faisons des « heures supplémentaires » dans les affaires, les activités prétendues « spirituelles », le service. Nous confondons action et onction, fonction et communion.

 

 

L'état de sommeil

 

          On percevait, dans les affections de la Sulamithe (voyez 4.12,15), un courant d'énergie qui fait maintenant cruellement défaut. Elle ne peut que dire: « Mon cœur veillait. » L'intelligence est encore activée, la conscience encore éveillée, mais un état d'inaction totale, de sommeil spirituel, se fait jour. C'est ce que l'on a coutume d'appeler « une position rétrograde ». La jeune fille reste attachée à son bien-aimé. Il n'a pas cessé d'être son bien-aimé. Elle l'affirme clairement: « C'est la voix de mon bien-aimé qui frappe... » (v.2) Elle n'a pas perdu la faculté de reconnaître sa voix. Elle n'a pas non plus perdu la faculté de l'entendre frapper. Son affection est réelle. Et pourtant, cette affection a cessé d'être la source de son énergie.

 

          Dire au Seigneur que nous l'aimons n'est pas suffisant. Sommes-nous prêts à le rencontrer ?

 

          Revenons à Sulamith. L'esprit en éveil – dont les désirs et les espérances étaient concentrées dans le bien-aimé – avait cessé de se manifester. « J'étais endormie », avoue-t-elle. Notez bien le fait qu'elle ne se trouve pas en mauvaise compagnie. Elle n'est pas souillée. Elle ne manque pas de dévouement. Elle ne manque pas d'être prête à souffrir dans le service. La myrrhe qui découle de ses mains en témoigne: « De mes mains a dégoutté la myrrhe. » (v.5) Elle possède des traits attirants que peu de chrétiens possèdent.

 

          Ce sont ces mêmes traits précieux que Jésus relevait dans l'Église d’Éphèse: « Je connais tes œuvres, ton travail, et ta persévérance. Je sais que tu ne peux supporter les méchants; que tu as éprouvé ceux qui se disent apôtres et qui ne le sont pas, et que tu les as trouvés menteurs; que tu as de la persévérance, que tu as souffert à cause de mon nom, et que tu ne t'es point lassé. » (Apocalypse 2.2-3).

 

          Il apparaît souvent que, dans de telles conditions, si confortables, nous n'aimons pas être dérangés par la pensée de donner toujours plus à Jésus la place qu'il désire.

 

          La bien-aimée est tombée dans le sommeil, tout comme Éphèse avait abandonné son premier amour. C'est le danger de l'apathie spirituelle. Ce n'est pas le sommeil de la mort spirituelle (comme dans Éphésiens 2.1), mais celui de la négligence et de l'indifférence.

 

 

La complaisance en soi-même

 

          Le bien-aimé n'était pas là. Cependant, la Sulamithe était au repos, après s'être préparée pour lui. Il y a là quelque chose d'anormal. Elle avait ôté sa tunique, lavé ses pieds. Autrement dit, elle avait glissé dans la facilité.

          C'est l'attitude de tous les croyants n'ayant pas le désir d'être dérangés dans leurs projets !

 

          Sulamith se complaisait en elle-même, loin de son bien-aimé.

 

          Nous devons être vigilants. Si nous ne veillons pas, les fruits même de la grâce peuvent devenir une occasion de nous complaire en nous-mêmes. Nous basculons alors dans la propre justice. Nous nous confions en nous-même. C'est une situation terriblement dangereuse ! Nous nous laissons souvent gouverner par la considération du « moi », plutôt que par celle de Christ. La première évite tout effort, tant il est vrai que l'intimité avec Jésus coûte quelque chose. Il se peut que Dieu nous ait accordé beaucoup de lumières, qu'il nous ait donné des grâces remarquables, communiqué des dons spirituels excellents, conduits dans un chemin de séparation, rendus capables de le servir fidèlement. Cependant, malgré tout cela, il se pourrait aussi que Jésus lui-même n'ait pas la place qui lui est due, qu'il ne demeure pas dans nos cœurs par la foi, comme une réalité présente. Nous nous contentons alors de ce que nous sommes, et de ce que nous avons. C'est une forme très subtile de la suffisance !

 

          Le Seigneur est très jaloux de la place qu'il désire occuper dans nos affections. Son amour ne peut supporter que nous soyons à l'aise sans lui, ni que nous nous contentions seulement de ce qu'il nous donne. Christ veut être lui-même l'objet de nos désirs et de notre joie. Très souvent, il est dehors ! Il ne le sait que trop bien.

 

          Remarquons un point important. Le temps que la fiancée se lève, et se prépare, le bien-aimé était reparti. Amis chrétiens, c'est maintenant l'heure de nous préparer. Jésus va revenir en un clin d'œil. En attendant, ne manquons pas les moments délicieux où il désire nous visiter et communier avec nous.

 

(à suivre)

Paul BALLIERE

www.batissezvotrevie.fr

 

 

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