LE RENDEZ-VOUS MANQUE AVEC LE BIEN-AIME (3° partie)

     

 

 LE RENDEZ-VOUS MANQUE AVEC LE BIEN-AIME

(3° partie)

 

 « J'étais endormie, mais mon cœur veillait… C'est la voix

de mon bien-aimé qui frappe : Ouvre-moi, ma sœur, mon

amie, ma colombe, ma parfaite ! Car ma tête est couverte

de rosée, mes boucles sont pleines des gouttes de la nuit.

J'ai ôté ma tunique; comment la remettrais-je ? J'ai lavé

mes pieds ; comment les salirais-je ? »

(Cantique des cantiques 5.2)

 

 

          L'hésitation de la bien-aimée

 

          Sulamith hésite. Elle recule devant une telle communion avec son bien-aimé. Ne s'agit-il pas, en effet, d'un bien-aimé rejeté, et « souffrant » ? Ce n'est pas tant sa volonté qui fléchit, que sa faiblesse humaine.

 

          Comme tout cela ressemble à la leçon laissée par notre Maître à Gethsémané lorsqu'il s'écrie: « Mon Père, s'il est possible, que cette coupe s'éloigne de moi ! Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux. » (Matthieu 26.39) Dans le jardin du brisement, lui, a glorieusement triomphé !

          Chers amis croyants, nous avons besoin de prier intensément pour entrer dans la communion d'un tel Seigneur ! Car nous aussi, sur cette voie, nous restons bien hésitants. « Souffre avec moi pour l'Évangile, par la puissance de Dieu », écrivait Paul à Timothée (2 Timothée 1.8). D'autre part, ne pensons-nous pas trop souvent que le chemin de la souffrance ne peut pas attirer les âmes vers Jésus ? Laissons là tous nos raisonnements, et abandonnons-nous à la grâce de Dieu.

 

          Il est réellement pénible à la Sulamithe d'avoir à quitter l'état où elle est parvenue. Après tout, ne peut-elle pas en rester là ?

          De telles pensées ne se sont-elles pas logées, bien souvent, dans notre esprit ?

 

 

Elle n'est pas encore allée assez loin

 

          Notez les termes employés par le bien-aimé pour parler de sa bien-aimée:

 

          « Ma sœur ». C'est ainsi que Jésus désigne son Église, qui fait la volonté de Dieu. Elle est de sa parenté. Il a déclaré: « Car quiconque fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux, celui-là est mon frère, et ma sœur, et ma mère. » (Matthieu 12.50)

 

 

          « Mon amie ». Jésus appelle ainsi les vrais disciples qui sont dans ses conseils. « Je ne vous appelle plus serviteurs, parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son maître; mais je vous ai appelés amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j'ai appris de mon Père », a dit Jésus (Jean 15.15).

  

          « Ma colombe ». Simple, innocente, pure, elle est cachée dans les fentes du rocher (voyez notre étude sur le Cantique des cantiques 2.14).

 

          « Ma parfaite ». Son cœur est tout entier à lui. Il en est ainsi, à l'égard de Jésus-Christ, pour tous ceux qui laissent la grâce de Dieu agir en eux.

 

          Sœur, amie, colombe, parfaite, mais où est la notion de l'épouse ? La réponse de la bien-aimée va-t-elle décider de l'avenir ? A-t-elle compris sa vocation ? Et nous, avons-nous compris notre vocation céleste ? Souvenons-nous des paroles de Paul: « ...connaître Christ, et la puissance de sa résurrection, et la communion de ses souffrances, en devenant conforme à lui dans sa mort...Ce n'est pas que j'aie déjà remporté le prix, ou que j'aie déjà atteint la perfection; mais je cours, pour tâcher de le saisir, puisque moi aussi j'ai été saisi par Jésus-Christ. Frères, je ne pense pas l'avoir saisi; mais je fais une chose: oubliant ce qui est en arrière et me portant vers ce qui est en avant, je cours vers le but, pour remporter le prix de la vocation céleste de Dieu en Jésus-Christ. » (Philippiens 3.10,12-14)

 

 

Un autre aspect de la croix

 

          La réponse de notre âme à l'appel de Jésus crucifié laisse voir ce qui nous manque. Nous pouvons penser que nous sommes déjà allés jusqu'à la croix ! Certes, nous y avons déposé la tunique de la vie naturelle et nous proclamons, dans la foi, à l'instar de l'apôtre: « J'ai été crucifié avec Christ; et si je vis, ce n'est plus moi qui vis, c'est Christ qui vit en moi; si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m'a aimé et qui s'est livré lui-même pour moi. » (Galates 2.20) L'apôtre dit aussi: « ...vous étant dépouillés du vieil homme et de ses œuvres, et ayant revêtu l'homme nouveau, qui se renouvelle, pour la connaissance, selon  l'image de celui qui l'a créé. » (Colossiens 3.9-10) Mais ici, ce n'est pas au dépouillement du vieil homme et de ses convoitises auquel nous sommes conviés. Notre Bien-aimé nous appelle à la communion de ses souffrances pour être rendus conformes à l'Agneau.

 

 

L'école de Dieu

 

          Il nous convient donc d'apprendre toujours, et mieux, dans la pratique, cette conformité à l'Agneau immolé. Paul fut mis à cette école difficile: « Nous sommes pressés de toute manière, mais non réduits à l'extrémité; dans la détresse, mais non dans le désespoir; persécutés, mais non abandonnés; abattus, mais non perdus; portant toujours avec nous dans notre corps la mort de Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre corps. Car nous qui vivons, nous sommes sans cesse livrés à la mort, à cause de Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre chair mortelle. » (2 Corinthiens 4.8-11)

 

          L'attitude de Sulamith montre que, quel que soit l'excellent degré de vie spirituelle auquel nous sommes parvenus, nous pouvons malheureusement en déchoir.

Le combat de la foi consiste à demeurer fermes à tous les degrés successifs de la vie spirituelle. « C'est pourquoi, prenez toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir résister dans le mauvais jour, et tenir ferme après avoir tout surmonté. » (Éphésiens 6.13)

          D'autre part, nous ne devons nous immobiliser dans aucune victoire, mais continuer à marcher. Toute désobéissance est un recul.

 

          La jeune fille déclare: « J'ai lavé mes pieds; comment les salirais-je ? » Comment peut-elle parler ainsi ?

 

          Le Seigneur n'est-il pas celui qui garde les pieds de ses bien-aimés ? Pendant un certain souper, « il versa de l'eau dans un bassin, et il se mit à laver les pieds des disciples, et à les essuyer avec le linge dont il était ceint. » (Jean 13.5)

 

          Nous sommes appelés à vivre dans la communion de Jésus, à demeurer avec lui, à aller avec lui. Il dit: « Si quelqu'un me sert, qu'il me suive; et là où je suis, là aussi sera mon serviteur. » (Jean 12.26)

 

Paul BALLIERE

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