LA PRISE DE JÉRICHO

   

  

 LA PRISE DE JÉRICHO                           

 

          Lecture biblique : Josué 6.1-27

 

          Les enfants d’Israël sont maintenant au pied du mur ; au pied des murailles de Jéricho, devrais-je dire. L’obstacle est là, terrible, dressé devant eux, comme pour les empêcher de prendre possession de la Terre promise.

          Il en est de même dans notre marche avec Dieu. Notre ennemi, le diable, fait tout ce qu’il peut pour que nous n’entrions pas dans nos privilèges spirituels ; que nous ne possédions pas tout ce que Dieu nous a promis et réservé ; et que nous ne nous établissions pas victorieusement dans une position céleste en Christ. Son premier effort est donc de mettre un obstacle à notre marche en avant. C’est le constat dans la vie de chaque chrétien, que ce soit lors de la conversion, ou plus tard, lorsqu’il s’agit d’entrer dans le combat pour réaliser notre vocation céleste.

 

          Devant Israël, Jéricho se dressait comme une forteresse en apparence imprenable : « Jéricho était fermée et barricadée devant les enfants d’Israël. Personne ne sortait, et personne n’entrait. » (v.1)

          Toutefois, ce verset a des accents d’encouragement. En effet, le texte original dit littéralement : « Jéricho était fermée et enfermée à cause des fils d’Israël : nul ne sortait et nul n’entrait. » Une version traduit : « Jéricho s’était fermée et était close à cause des enfants d’Israël. » La ville paraissait imprenable, mais ses habitants tremblaient devant le peuple de Dieu.

          Quelle est notre « Jéricho » ? Chaque chrétien sait quelles sont les « murailles » qui se dressent devant lui. Certes, les difficultés de chaque âme sont très diverses, mais elles se résument dans le mot « obstacle ».

          Pour le peuple de Dieu conduit par Josué, il y avait de quoi se laisser intimider, effrayer, et retourner en arrière. C’était le but de l’adversaire à l’égard d’Israël autrefois, c’est son but à notre égard aujourd’hui. Aucun chrétien ne peut éviter de rencontrer une fois dans sa marche, SA forteresse de Jéricho. Combien ont dit : « Si je vais de l’avant, je perdrai ma position, ma carrière sera brisée, mes amis m’abandonneront, mes parents ne le supporteront pas. Si j’entre dans le plan particulier de Dieu pour ma vie, je devrai aller loin de chrétiens au milieu desquels j’ai trouvé toutes sortes de bénédictions… » Ce sont les hautes murailles de votre « Jéricho ». Devant elles, hélas, beaucoup de chrétiens perdent courage avant même de combattre, et s’en retournent.

 

          Comment vaincre ? L’âme qui s’appuie sur Dieu ne recule pas devant les difficultés. Le moyen de remporter la victoire, est simple, suffisant, et unique. Il n’y en a pas d’autre. C’est  la foi. « C’est par la foi que les murailles de Jéricho tombèrent, après qu’on en eut fait le tour pendant sept jours. » (Hébreux 11.30)

          La foi, c’est la simple confiance en un autre, le Seigneur. C’est donc, par conséquent, l’absence de confiance en nous-mêmes. Les deux sont inséparables.

          Que sont les murailles, (même si elles s’élèvent jusqu’au ciel), devant la foi ? La foi compte sur la Parole de Dieu. « L’Éternel dit à Josué : Vois, je t’ai donné Jéricho. » (v.2). Pour Dieu, c’était déjà décidé et accompli dans le ciel. Il fallait maintenant croire Dieu sur parole, pour que cette victoire soit concrétisée sur la terre. La foi compte également sur la puissance de Dieu. Paul écrit aux Corinthiens : « … afin que votre foi soit fondée, non sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu. » (1 Corinthiens 2.5) Il nous faut comprendre que la chose nécessaire pour le combat, c’est la puissance de Dieu ; elle seule peut renverser l’obstacle ; et c’est sur elle que notre foi repose.

 

          Un autre point doit être souligné avec force. Le secours de Dieu est sans mélange. L’Éternel est jaloux de sa gloire. Il veut que rien ne subsiste en nous, ou par nous, qui puisse relever de la sagesse humaine. Dans la rencontre de Josué avec le chef de l’armée de l’Éternel (Josué 5.13-15), ce dernier n’a rien dit concernant le choix des armes, ni sur les moyens de combattre. A quoi auraient servi des armes ou des machines de guerre contre la forteresse de Jéricho ? Ainsi, Josué et Israël n’ont pas eu à faire de plan, de réunir une cellule de crise, de tenir un conseil de guerre, d’élaborer une stratégie militaire humaine. Rien de tout cela. Dieu avait tout ordonné.

          La foi se soumet à l’ordre établi par Dieu. C’est pourquoi elle a une sœur : l’obéissance. Avez-vous prêté attention au texte d’Hébreux 11.30 ? « C’est par la foi que les murailles de Jéricho tombèrent, après qu’on en eut fait le tour pendant sept jours. » Les murailles ne sont pas tombées parce que le peuple en a fait le tour pendant sept jours. Elles sont tombées parce que le peuple a cru. Mais la foi seule n’est pas la foi. La vraie foi s’accompagne d’obéissance. Toujours. Vous croyez ? Alors, vous allez faire le tour de la ville comme Dieu l’a dit. La foi d’abord,  l’obéissance ensuite. Vous croyez ? Alors, ôtez la pierre de devant le sépulcre ! Tu crois ? Alors, va te laver au réservoir de Siloé ! Relisez l’Évangile avec cette paire de lunettes ; vous verrez que la foi et l’obéissance sont étroitement liées.

 

          La foi se sert des moyens indiqués par Dieu, elle n’en invente pas. A en croire certains, pour faire l’œuvre de Dieu, il faut des sociétés, des comités, des synodes, de l’argent, etc. Il les faut très certainement à l’homme qui se passe de Dieu, ou pour qui Dieu n’est pas suffisant. Mais il ne faut rien de semblable à la foi. Dieu a ses moyens.

          Par ailleurs, il veut que la puissance et la victoire soient entièrement de lui, sans mélange avec une quelconque importance de l’homme. « C’est pour l’amour de moi, pour l’amour de moi, que je veux agir ; car comment mon nom serait-il profané ? Je ne donnerai pas ma gloire à un autre. » (Esaïe 48.11)

          Dieu nous conduit à son école. Nous devons apprendre à ne pas mêler quelque chose de nous-mêmes dans le combat spirituel. Nous devons dépendre de Dieu, sinon, nous connaîtrons ou la défaite, ou une victoire incomplète. Dieu revendique l’honneur pour lui seul. Bien évidemment, Dieu ne refuse pas des instruments humains, mais il faut que ce soit lui qui les emploie, pour que la gloire ne revienne qu’à lui seul. « Je suis l’Éternel, c’est là mon nom ; et je ne donnerai pas ma gloire à un autre, ni mon honneur aux idoles. » (Esaïe 42.8)

          Regardez la façon d’agir de Dieu. Il choisit des instruments sans force, sans valeur en eux-mêmes ; et s’ils ont quelque valeur aux yeux des hommes, il commence par les briser. C’est ce qu’il fit avec Saul de Tarse, et avec beaucoup d’autres. Malheureusement, notre façon de combattre est trop souvent à l’opposé de celle de Dieu. Nous mettons en avant nos moyens et nos ressources. Nous cherchons la méthode la plus excellente ; quand nous pensons l’avoir découverte, nous l’importons et la copions. Nous nous démenons pour mettre en place une organisation parfaite. Nous nous efforçons de puiser dans le potentiel humain. Nous attendons tout de remarquables évangélistes, etc. Je n’invente rien. Vous savez que ces choses, nous les entendons, les lisons, les voyons.

          Si nous considérons l’œuvre humaine, nous y trouverons toujours ce déplorable mélange entre nos procédés et ceux du Seigneur. Si Israël avait dit : « Concertons-nous pour trouver les moyens de faire tomber les murailles de Jéricho », que serait-il arrivé le septième jour ? Absolument rien !  

 

          Mais le raisonnement humain n’aime pas les procédés divins. Il a son flot de questions : pourquoi Dieu ne simplifie-t-il pas le chemin ? Pourquoi toutes ces complications ? Pourquoi faire chaque jour le tour de la ville ? Pourquoi faire sept fois le tour le septième jour ? Pourquoi tout ce cortège, les hommes armés, les trompettes, l’arche, l’arrière garde ?

          La foi ne demande pas pourquoi. Elle ne raisonne pas sur les moyens de Dieu. Elle les accepte, elle les croit, elle y obéit, et elle remporte la victoire. Rappelez-vous la nuit de la Pâque en Égypte, la traversée de la mer Rouge… La foi serait-elle donc stupide ? Non. Le croyant se soumet d’abord, et il comprend ensuite. L’incrédule, lui, veut comprendre d’abord, pour se soumettre éventuellement ensuite.

          La foi vous dira pourquoi les sept jours, les sept trompettes, l’arche, le cortège, les grands cris, mais elle ne vous le dira qu’après avoir obéi. Si elle voulait comprendre avant d’obéir, elle serait l’intelligence et non la foi.

 

          Quels sont les divers caractères de la foi ? Nous en relèverons sept, dans notre texte.

          1. Elle marche en avant dans la dépendance de Dieu : « L’Éternel dit à Josué : Vois, je livre entre tes mains Jéricho et son roi, ses vaillants soldats. » (v.2)

 

          2. Elle est mise à l’épreuve, elle est patiente. Le peuple doit marcher pendant six jours : « Faites le tour de la ville, vous tous les hommes de guerre, faites une fois le tour de la ville. Tu feras ainsi pendant six jours. » (v.3)

 

          3. La patience de la foi doit accomplir parfaitement son œuvre : « Le septième jour, vous ferez sept fois le tour de la ville. » (v.4). Rappelez-vous les paroles de Jacques (1.4) : « Il faut que la patience accomplisse parfaitement son œuvre, afin que vous soyez parfaits et accomplis, sans faillir en rien. »

 

          4. Elle associe le croyant avec Christ ; le croyant communie avec Christ, et il a sa part avec lui.

          Dieu range son peuple « autour » de l’arche. Elle est au milieu. Il n’en était pas ainsi lors du passage du Jourdain, où elle allait devant  Israël

          Notons que cette association avec Christ n’a jamais pour but, ni pour résultat d’élever l’homme, de l’exalter, de lui donner de l’importance. Cette association exalte Christ et le met en avant. L’arche était le centre indispensable. Sans elle, ni combat, ni victoire. L’attitude du peuple autour d’elle témoignait hautement de cette réalité.

 

          5. La foi rend toujours témoignage à Christ : « Lorsque Josué eut parlé au peuple, les sept sacrificateurs qui portaient devant l’Éternel les sept trompettes retentissantes se mirent en marche et sonnèrent des trompettes. » (v.8). C’était le parfait témoignage rendu à la présence et à la puissance de Dieu, symbolisé par l’arche, face à l’ennemi.

 

          6. la foi s’exprime, elle confesse la victoire de Dieu ; les grands cris du peuple ont retenti avant que la muraille croule : « Le peuple poussa des cris, et les sacrificateurs sonnèrent des trompettes ? Lorsque le peuple entendit le son de la trompette, il poussa de grands cris, et la muraille s’écroula. » (v.20). L’apôtre Paul déclare : « Et, comme nous avons le même esprit de foi qui est exprimé dans cette parole de l’Écriture : J’ai cru, c’est pourquoi j’ai parlé ! nous aussi nous croyons, et c’est pour cela que nous parlons. » (2 Corinthiens 4.13)

 

          7. La foi est zélée pour exalter Christ et le servir : « Josué se leva de bon matin. » (v.12a). Le zèle de l’un provoque et encourage le zèle des autres : « Le septième jour, ils se levèrent de bon matin, dès l’aurore. » (v.15)

 

          La foi dans le Seigneur, une foi sans mélange, triomphe de la puissance de l’ennemi. Celle-ci croule en un instant. Israël triomphe de Jéricho.

          Plus encore : la foi du peuple de Dieu, son activité, son témoignage, sa victoire, mettent en liberté d’autres âmes. Rahab, encore prisonnière, est délivrée, introduite au milieu du peuple de Dieu, et peut désormais bénéficier des mêmes privilèges que les vainqueurs (voyez les versets 17, 22, 23, 25).

          Rahab sera même dans la lignée messianique (Matthieu 1.5).

 

          Une dernière remarque : la foi ne fait aucun compromis avec le monde. Elle n’en reçoit rien, et elle n’en prend rien : Dieu défend à son peuple de toucher aux choses de Jéricho : « La ville sera dévouée à l’Éternel par interdit, elle et tout ce qui s’y trouve… Gardez-vous seulement de ce qui sera dévoué par interdit ; car si vous preniez de ce que vous aurez dévoué par interdit, vous mettriez le camp d’Israël en interdit, et vous y jetteriez le trouble. » (v.17, 18)  

          Dieu, lui, peut revendiquer ces choses pour se glorifier par elles ; elles lui appartiennent, mais non aux enfants d’Israël : « Tout l’argent et tout l’or, tous les objets d’airain et de fer, seront consacrés à l’Éternel, et entreront dans le trésor de l’Éternel… Ils brûlèrent la ville et tout ce qui s’y trouvait ; seulement ils mirent dans le trésor de la maison de l’Éternel l’argent, l’or, et tous les objets d’airain et de fer. » (v.19, 24a) Voyez Lévitique 27.28.

          Tel est le combat de la foi devant nos « Jéricho ». Repassons ces choses dans notre cœur afin que nous soyons vainqueurs dans notre lutte contre l’ennemi.

 

Paul BALLIERE

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