LA BEAUTÉ DE LA GRÂCE MÉCONNUE OU CONTEMPLÉE ?

    

 

 

 LA  BEAUTÉ  DE  LA  GRÂCE  MÉCONNUE  OU  CONTEMPLÉE  ?

 

« Ses joues sont comme un parterre d'aromates,

une couche de plantes odorantes. »

(Cantique des cantiques 5.13)

 

          Après nous avoir décrit la tête, les cheveux, les yeux du bien-aimé, l'Écriture s'attarde sur la description du visage; et en premier lieu, elle nous parle des joues, en des termes qui, nous allons le voir, évoquent la beauté, la diversité, les senteurs, et l'attirance.

 

 

La beauté méconnue de la grâce

  

          Cette beauté est méconnue d'un monde méchant. Esaïe, prophétisant les souffrances du Messie, déclare: « J'ai livré mon dos à ceux qui me frappaient, et mes joues à ceux qui m'arrachaient la barbe; je n'ai pas dérobé mon visage aux ignominies et aux crachats. » (Esaïe 50.6)

          Ces paroles trouvèrent leur accomplissement littéral lors du procès de Jésus: « Ils tressèrent une couronne d'épines, qu'ils posèrent sur sa tête, et ils lui mirent un roseau dans la main droite; puis, s'agenouillant devant lui, ils le raillaient, en disant: Salut, roi des Juifs ! Et ils crachaient contre lui, prenaient le roseau, et frappaient sur sa tête. » (Matthieu 27.29-30)

          Relatant les mêmes faits, l'apôtre Jean écrit: « S'approchant de lui, ils disaient: Salut, roi des Juifs ! Et ils lui donnaient des soufflets. » (Jean 19.3)

          De nombreux textes de la parole de Dieu contiennent l'expression « frapper sur la joue ». Ils suggèrent la grâce qui découle de Christ, son abaissement, son exposition volontaire à la violence pour nous sauver. Les joues de notre Seigneur ont été frappées par la dureté des adversaires, mouillées par les larmes de sa compassion, souillées par les crachats des incrédules, trahies par le baiser de Judas, et rougies par le sang du sacrifice.

 

          Au début du chapitre cinq du livre de Michée, un passage concernant Jésus et son œuvre est remarquable. Le prophète parle d'abord de la divinité éternelle du Messie: « Et toi, Bethléhem Ephrata, petite entre les milliers de Juda, de toi sortira pour moi celui qui dominera sur Israël, et dont l'origine remonte aux temps anciens, aux jours de l'éternité. » (Michée 5.1) Puis le courant prophétique entraîne l'homme de Dieu dans la contemplation de la gloire future du Messie: « Il se présentera, et il gouvernera avec la force de l'Éternel, son Dieu, avec la majesté du nom de l'Éternel, son Dieu: et ils auront une demeure assurée, car il sera glorifié jusqu'aux extrémités de la terre. » (Michée 5.3) Quelle évocation du règne glorieux de Jésus pendant le millénium !

          Mais, entre ces deux périodes glorieuses, Michée dépeint les souffrances expiatoires de Christ: « Avec la verge on frappe sur la joue le juge d'Israël. » (Michée 4.14) Dans son humiliation et dans l'offrande volontaire de sa vie pour le sacrifice, notre Bien-aimé a mis son visage à la portée des hommes: « Cependant, ce sont nos souffrances qu'il a portées, c'est de nos douleurs qu'il s'est chargé; et nous l'avons considéré comme puni, frappé de Dieu, et humilié. » (Esaïe 53.4) « ...Il a été pour plusieurs un sujet d'effroi, tant son visage était défiguré, tant son aspect différait de celui des fils de l'homme. » (Esaïe 52.14)

 

 

La beauté de la grâce contemplée

 

          L'attitude de cœur de Sulamith envers son bien-aimé doit être celle de l'Église envers Christ. Les joues de son bien-aimé sont comme un arôme odorant pour son cœur, « comme un parterre d'aromates », « une couche de plantes odorantes ». C'est une diversité de délices de parfums.

 

          N'en est-il pas ainsi de la grâce de Jésus ? N'est-elle pas suffisante pour couvrir l'effrayante accumulation de nos péchés ? Ne renferme-t-elle pas une multitude de promesses répondant aux diverses situations de notre existence ? Ne nous offre-t-elle pas une abondance de défenses contre les assauts de notre ennemi ? Ne nous prodigue-t-elle pas une foule de conseils et de directives pour chacune de nos journées ?

          Bien-aimés, les souffrances de notre Sauveur et son œuvre de grâce doivent briser notre cœur dans l'amour véritable. Qu'elles nous plongent dans l'humilité, et nous séparent d'un monde qui se glorifie de toutes les choses qui ne sont pas de Christ ! Qu'elles nous portent dans un esprit de réveil, de consécration, alors qu'en beaucoup d'endroits notre Seigneur est encore frappé sur la joue par ceux-là mêmes qui prétendent porter son nom, méprisent sa parole, haïssent leurs frères, sombrent dans l'incrédulité, et abandonnent l'Église ! Aujourd'hui, Jésus est blessé dans la maison de ceux qui professent être ses amis.

 

          Comme les foules d'antan, la cohorte des malades, le clan des parias, le cercle des méprisés et des laissés pour compte, laissons-nous attirer par les parfums et la beauté diversifiée des charmes et de la grâce du Fils de Dieu.

 

 

Identification de nature

 

          Les yeux de Sulamith sont semblables aux yeux de son bien-aimé. En effet, le bien-aimé déclare: « Que tu es belle, mon amie, que tu es belle ! Tes yeux sont des colombes...Que tu es belle, mon amie, que tu es belle ! Tes yeux sont des colombes. » (1.15, 4.1) Et Sulamith, parlant de lui, dit: « Ses yeux sont comme des colombes au bord des ruisseaux. » (5.12)

 

          Les joues de la Sulamithe ressemblent à celles de son bien-aimé. Lui, dit: « Ta joue est comme une moitié de grenade, derrière ton voile. » (4.3) Elle, dit: « Ses joues sont comme un parterre d'aromates, une couche de plantes odorantes. » (5.13)

 

          Dans le don complet de notre vie à Jésus, dans la contemplation et l'adoration de l'amour, nous devenons semblables à lui. « Nous tous qui, le visage découvert, contemplons comme dans un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur, l'Esprit. » (2 Corinthiens 3.18)

 

          Contemplons donc sa beauté et sa gloire incomparables ! Embrassons ses joues, dans une communion intime et intense, pleine de douceur et de félicité. Nous tous, les fils prodigues revenus à la maison, vêtus de haillons et sentant les pourceaux, souvenons-nous toujours que c'est au travers de Jésus que le Père a déposé sur nos joues le baiser du pardon et de la réconciliation.

 

Paul BALLIERE

www.batissezvotrevie.fr

 

 

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